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Autorités intérimaires : La dissidence de la CMA proteste contre le décret
Publié le lundi 17 octobre 2016  |  le Temoin
Réunion
© aBamako.com par A.S
Réunion du comité de suivi sur l’accord de paix
Bamako, le 21 juillet 2015 le comité de suivi sur l’accord de paix a tenu sa 3e réunion au CICB.
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Dysfonctionnement, insubordination ou division ? La CMA est en tout cas vivement secouée par un ouragan venu de nulle part. En effet, au lendemain du conseil des ministres extraordinaire, qui a statué sur les autorités intérimaires en adoptant le décret afférent à la nomination de ces éventuels membres, une écrasante majorité des composantes de la Coordination des Mouvements de l’Azawad – notamment la CPA, MSA et CMFPR2 – a réagi par une contestation. C’était à la faveur d’un point de presse, avant-hier samedi, au Grand Hôtel de Bamako. Etait présents, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, secrétaire général de la CPA et membre de la CMA, le professeur Al Béchir Ag Ahamadou du MSA, Younoussa Touré CMFPR2, MAHAMED Zéine et Bilal Aziz du MNLA, entre autres. Tous ont abouché un seul et même slogan : «Ce décret nominatif des membres des autorités intérimaires ne nous concerne pas, ne nous engage pas, et nous ferons tout pour faire valoir nos droits». Ils se disent d’abord surpris par la réunion de présentation des dispositifs du processus de mise en place des autorités intérimaires, le vendredi 14 Octobre. Selon Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, secrétaire général de la CPA, le sous-comité institutionnel devrait se réunir le même jour pour examiner les propositions de liste – car celles proposées n’étaient pas consensuelles et ne pouvaient engager la majorité des parties. Et pendant que ladite réunion avait été ajournée pour le même ordre du jour à la date de ce jour lundi 17 octobre, un conseil des ministres extraordinaire est brusquement survenu et le ministre de l’Administration territoriale des Réformes de l’Etat et de la Décentralisation a présenté un décret de nomination des autorités intérimaires.
«Nous dénonçons cette altitude du ministre qui connait très bien les réalités du terrain et toutes les informations pour prendre des décisions idoines. Quelle que soient les urgences du moment c’est la stabilité et la cohésion du pays qui doit primer. Les listes qui sont celles du ministre n’engagent personne ni à Tombouctou, ni Taoudéni, Ménaka ou Gao et peut-être même Kidal», a- t-il martelé.
Et de renchérir dans la même foulée en accusant le représentant du gouvernement d’être trop impliqué et concerné dans les affaires de la CMA. «Ce ministre, qui n’est pas à sa première, doit comprendre que le Mali n’est une région, qu’une région ne gère pas une autre et qu’un mouvement ne gère pas la CMA», a poursuivi le principal porte-voix des contestataires,, estimant au passage que le ministre ne peut faire avancer le processus sauf s’il se ressaisissait en observant une neutralité et une impartialité vis-à-vis des différentes composantes de ce mouvement qui sont aussi de Kidal.
«Nous ne sommes pas sous la tutelle de Kidal ou d’une région venue d’ailleurs. Et son décret ne nous concerne pas nous accepterons qu’un agenda que nous ne maitrisons pas nous soit imposé», enfoncé le secrétaire général de la CPA en indiquant que les autorités intérimaires ont pour missions entre autres d’organiser les DDR (Démobilisation-Désarmement – Réinsertion), les commissions d’intégration, les patrouilles mixtes, etc., et que la CMA, dans ces conditions, ne fera ni l’un ni l’autre sur la base de ce décret.
Tout en rappelant que la Coordination est une galaxie de six mouvements (le MNLA, le HCUA, le MAA, le MSA, la CPA et la CMFPR2), l’initiateur de COMPIS 15 a taxé les listes proposées par le ministre d’être une émanation du HCUA et du Mnla qui les lui ont communiquées sans aucune concertation à Kidal.
Et, selon Ag Mohamedoune, les protestations et réserves de la dissidence ont retenti jusqu’aux niveaux de la médiation internationale, du Haut représentant du président de la République et de la MINUSMA. Tout en leur signifiant la non-implication des autres composantes dans l’élaboration de ces listes, la dissidence a dénoncé une décision unilatérale qui n’engage que ceux qui l’ont communiquée. «Nous sommes prêts à tous les sacrifices possibles dans le respect de notre position en tant qu’acteur», a – t -il déclaré avant de s’interroger si «le ministre est ministre de l’Etat ou secrétaire d’un mouvement de la CMA »
Quant à Younoussa Touré, vice-président de la Coordination des mouvements patriotiques de résistance, il a laissé entendre que l’Accord a été signé non pour des dividendes mais pour la paix, et qu’aucune partie ne peut à elle seule contribuer à la stabilité. «Nous sommes convaincus qu’ils ne pourront pas le faire sans la CPA, MSA et la CMFPR2 », a –t -il indiqué, ajoutant que les autorités intérimaires ne pourront par conséquent exercer les pouvoirs qui leurs sont dévolus. Et M. Touré de prévenir qu’ils vont se battre jusqu’au bout pour faire valoir leurs droits par les moyens les démocratiques et pacifiques et qu’ils ne seront pas des fossoyeurs de la paix à moins d’être poussés à la violence.
Amidou KEITA
Source: Le Témoin
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