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Art et Culture

Patrimoine culturel immatériel : «TABAY-HOO», une fête traditionnelle solide
Publié le lundi 17 octobre 2016  |  L’Essor
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L’objectif de cette manifestation est de protéger la ville de Djenné contre les «mauvais esprits» et les animaux qui détruisent les récoltes
La célébration a mobilisé de nombreuses populations attachées à ce rite, selon Diakité, le chef de la Mission culturelle de Djenné. Le Tabay-hoo est une manifestation culturelle instaurée dans la ville de Djenné depuis des siècles par Mady, chef Bozo, Koi-komboro, chef de Djenné et Samarouchi, esprit protecteur de la ville . La fête de Tabay-hoo se déroule pendant deux jours. Le jour de la chasse et le lendemain.
L’objectif de cette manifestation est de protéger la ville de Djenné contre les mauvais esprits et les animaux qui détruisent les récoltes. Ces dommages sont souvent accompagnés de morts d’hommes attribuées aux génies ou djinns. L’activité culturelle « Tabay-hoo » a été initiée pour la protection de Djenné et de ses environs. Selon notre interlocuteur, le Tabay-hoo veut dire, littéralement, la chasse aux lapins. Le jour de la chasse, les lapins ne sont pas les seuls animaux visés. Tous les animaux capables de détruire les récoltes et les reptiles sont débusqués et tués.
La battue est émaillée de cris pour éloigner les mauvais esprits et les djinns des alentours de Djenné. Elle se déroule en trois temps: avant, pendant et après. La cérémonie est structurée en quatre phases : le départ pour la chasse, la chasse proprement dite, l’accueil des chasseurs, la course de pirogues. Les préparatifs du Tabay-hoo commencent par l’exécution d’une mission de quête de fonds confiée aux filles fiancées à partir du mois de ramadan. Toutes les nuits du mois, elles passent voir leurs hommes ou les amis de ceux-ci, pour solliciter leur appui afin de préparer la fête de Tabay-hoo.
TRAVAIL DISCRèT. Fin septembre ou début octobre, le patriarche des Bozos de Konofia informe ceux de Dioboro, de Youboukaina et de Seymani de se tenir prêts pour organiser le Tabay-hoo. Les garçons, principaux acteurs, préparent le Tabay-hoo autour de leur « Amir »( chef) dès la fin du Tabay-hoo précédent. Comme les garçons, les jeunes filles fiancées ou nouvellement mariées dans le quartier ont aussi leur « Amir » pour la bonne organisation de la fête. Les vieux travaillent discrètement (prières et prises de désicions) pour éviter les accidents le jour de la fête sur le lieu de la chasse et durant la course de pirogues. La veille de la fête, les vieux invitent les « Amirs »leurs escouades de jeunes sur la place publique, pour échanger sur l’organisation de la fête. Le chef de village et les conseillers des quartiers sont informés de la tenue du Tabay-hoo. Mais ils n’ont aucune influence sur la manifestation culturelle.
Le Tabay-hoo est une fête de toute la communauté de Djenné sans distinction. Toute personne étrangère ou appartenant à une caste peut y participer. Les femmes préparent toutes les nourritures de la fête du Tabay-hoo, avant, pendant et après. Le matin très tôt, vers 6h, les garçons munis de leurs armes blanches se rendent au lieu d’embarquement pour la chasse, au bord du fleuve. Les « Asséti, forgeron » ou responsables des armes sont seuls habilités à prendre les armes pour les déposer, d’abord à terre et ensuite dans la pirogue. La sécurisation de la chasse revient entièrement aux responsables des armes. Ils doivent faire des bénédictions, des prières et même prendre des dispositions pour éviter des accidents avant, pendant et après la chasse. C’est-à-dire en allant, pendant et au retour de la chasse. Sur le lieu de la chasse, les trois premières armes sont remises aux propriétaires par les responsables des armes. Après les autres jeunes viennent chercher leurs armes.
La chasse dure de 6h à 15h. Les chasseurs sont accompagnés de provisions, de bonbons, de cigarettes et de noix de cola. Avant la chasse, les propriétaires de la plaine ou « Pérou-Koy » font des bénédictions pour éviter les accidents lors de la chasse, et qu’elle soit fructueuse. Lors de la chasse, chaque quartier a son slogan. Exemple : si un jeune du quartier de Djoboro tue un animal, les jeunes disent « Djoborowo-Djoboro », si c’était un jeune du quartier de Konofia, ils disent « Fiawo-fia », si c’est un jeune du quartier Yoboukaina, ils disent « Kelemadougouwo-kelemadougou » etc. Les animaux tués sont entassés en un lieu. Le butin appartient à tout le groupe. Les chasseurs repartis en groupes d’âge se préparent à retourner à la maison. A l’arrivée sur le point de départ sur la berge, les vieux viennent saluer les chasseurs. Ils s’informent auprès des « Amirs » sur l’identité des chasseurs qui ont tué les animaux constituant le butin. Pour chaque animal abattu, le chasseur est primé par les vieux. Il reçoit des noix de cola ou des bonbons. Le reste groupe reçoit des nourritures et des cigarettes .
Après le repas, les trois groupes d’âges montent dans les pirogue pour faire la course de Djenné-Djéno à Djenné ville. Cette course annonce l’arrivée des chasseurs. Les jeunes chasseurs fixent leurs trophées sur les pointes des pirogues pour saluer la population.
Ce défilé est accompagné par une musique moderne dans les pirogues et une musique traditionnelle entonnée par les chanteuses de la ville alignées sur les berges . Le défilé met fin à cette partie de la chasse. Les jeunes se séparent pour aller manger et prier à la maison. Ils retourneront aux environs de 16h pour participer à la course de pirogues. Cette activité est très importante dans la manifestation culturelle du Tabay-hoo. Elle met en compétition les différents groupes d’âges. Les mariés affrontent les célibataires. Les mariés sont encouragés par les applaudissements et les chants de leurs femmes. Les célibataires sont encouragés par les jeunes filles. Les gagnants sont récompensés symboliquement par un drapeau remis par un sage du quartier.
Les responsables des cours d’eau,avant le jour de la fête, font des prières et des bénédictions pour éviter toutes les situations désagréables au cours de la manifestation. Chaque quartier organise ce genre de recueillement à son niveau.
La course est animée par les musiques du terroir. Les gagnants saluent les spectateurs venus les encourager, debout sur les berges du fleuve . Dans l’après-midi, le défilé des pirogues reprend sur le fleuve entourant la ville de Djenné. Les jeunes filles chantent et jettent leurs fouloirs aux rameurs.
Y. DOUMBIA



Cinéma : SOULEYMANE CISSE A PRESIDE LE JURY DU
FESTIVAL INTERNATIONAL DE BUSSAN EN COREE du SUD

Notre compatriote, le célèbre réalisateur Souleymane Cissé est à l’honneur en Corée du Sud. Non seulement il a été choisi pour diriger le jury des longs-métrages en compétition, mais il a aussi présenté son film Yeelen et de O KA dans le cadre d’un master class pendant du Festival international du film de Busan, deuxième ville de ce pays.
Il s’agit en fait de la 21è édition, qui se tenait du 6 au 15 octobre dernier. Créé en 1996, il est considéré aujourd’hui comme le plus important festival international du film en Asie. Engagé en faveur du nouveau cinéma et du cinéma d’auteur, il demeure aussi l’un des plus gros marchés du film.
La première édition du festival, qui s’est tenue du 13 au 21 septembre 1996, a également été le premier festival international du film en Corée. L’objectif du BIFF est d’introduire de nouveaux films et de révéler de nouveaux talents.
Le festival comporte différentes sections consacrées aux courts et longs métrages de fiction et aux documentaires. Les deux principales sections sont : New Currents, réservée aux films asiatiques, et World Cinema, une présentation d’œuvres nouvelles de réalisateurs de renom, combinée à une sélection des meilleurs films de l’année destinée à faire connaître les nouvelles tendances du cinéma dans le monde. Pour immortaliser sa venue au festival, le 08 octobre 2016 Souleymane a eu l’honneur de laisser l’empreinte de sa main dans du cire, qui sera exposé dans la ville de busan.
Le Festival international du film de Busan (BIFF), anciennement Festival international du film de Pusan (PIFF), se tient chaque année à Busan, deuxième ville de Corée du Sud.
. Depuis sa création, il a ainsi révélé des cinéastes tels que Jia Zhangke, Hong Sang-soo, Kim Ki-duk, Im Sang-soo, Hur Jin-ho et Fruit Chan.

Y. D.
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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