Une initiative tente de fédérer les regroupements politiques et associatifs autour d’objectifs vitaux pour notre pays
Comment faire pour amener les Maliens à parler d’une même voix face aux épreuves qui frappent le pays ? Il faut dire que le spectacle d’une classe politique divisée devant une communauté internationale qui s’est mise d’accord pour venir au secours de notre pays a sérieusement inquiété. Comment comprendre que les Maliens n’aient pas pu s’accorder sur l’essentiel alors que le pays était occupé aux deux tiers et que son existence était menacée ? N’est-il pas possible de se mettre d’accord et d’afficher cette unité face à la communauté internationale ? Au moment où notre classe politique peinait à s’entendre sur la conduite à tenir, le président François Hollande a fait l’unanimité autour de lui dans son pays quand il a décidé d’engager l’armée française au secours du Mali. Dans une belle unanimité la communauté internationale, à travers la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne, l’ONU et d’autres partenaires, a décidé de soutenir notre pays. Nous devons à notre tour donner un signal fort d’unité et de cohésion à cette communauté internationale.
Pour les responsables de la Convergence pour sauver le Mali (CSM) qui regroupe une trentaine de partis politiques et quelque 400 organisations de la société civile, il est plus que temps d’aller au-delà des prises de position isolée de regroupements, d’associations ou de partis politiques. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est une unanimité autour de certaines questions comme le soutien sans faille à nos soldats engagés au front, la reconnaissance de la nation aux amis du Mali pour leur soutien multiforme et leurs contributions.
La CSM a, par conséquent, convié jeudi tous les regroupements de partis, les organisations de la société civile à s’accorder sur la démarche à suivre. La rencontre qui a eu lieu au Centre international de conférence a regroupé les représentants d’une vingtaine de regroupements, d’associations et d’organisations. Le FDR, la Coalition IBK Mali 2012, le COREN, la Coalition pour le Mali, le Recotrad et plusieurs autres mouvements étaient présents. L’objectif était de se retrouver autour de points majeurs comme la question de l’unité nationale, l’implication de la solidarité nationale en réponse à l’appel du président de la République par intérim ou encore l’acceptation et le respect de l’Etat d’urgence par tous. L’impératif est également de refuser tout amalgame entre rebelles, djihadistes, terroristes et des groupes ethniques ou religieux du Mali ; refuser d’opposer les populations maliennes les unes aux autres ; refuser toute idée séparatiste (indépendance et autodétermination) et travailler au rétablissement de l’intégrité du territoire national. L’unanimité doit enfin s’étendre à la volonté de rechercher et de traduire les criminels de guerre devant la Cour pénale internationale et au respect strict du droit de la guerre et à l’exclusion de toute exécution sommaire. Dans sa lettre d’invitation, la CSM a jugé souhaitable de parvenir, dans un cadre à convenir, à adopter une Déclaration commune prenant en compte les points évoqués.
Introduisant la rencontre, Me Mountaga Tall qui intervenait au nom de la CSM a indiqué que bien qu’ayant eu l’idée de la rencontre, son regroupement n’entendait pas être le seul responsable de la mise en œuvre du projet. Séance tenante, un comité de pilotage a donc été installé pour prendre le relais. Ce comité est composé d’une quinzaine de membres regroupant diverses sensibilités et sa direction provisoire a été confiée au colonel Youssouf Traoré. Il va piloter la suite des travaux, se réunir et faire des propositions. Recommandation lui a été faite avec beaucoup d’insistance d’approcher les autres regroupements et mouvements qui n’étaient pas présents à la première rencontre et de ne faire aucune exclusion. Plusieurs intervenants ont souligné la pertinence du projet et la nécessité d’agir avec pour seule préoccupation de travailler pour le Mali.