La troisième session, au titre de l’exercice 2016, du Conseil national du crédit (CNC) s’est tenue jeudi dernier. C’était à l’Agence principale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Bamako.
En l’absence du ministre de l’Economie et des Finances, président statutaire du Conseil, cette séance ordinaire était présidée par le représentant du Mali au Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO, Bangaly N’Ko Traoré.Les membres du Conseil ont, lors de cette session, examiné l’état de réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) au Mali. Ils ont noté que malgré les progrès accomplis, tous les objectifs fixés n’ont pas été atteints au 31 décembre 2015. Ainsi, pour une meilleure prise en charge des ODD définis par les Nations unies pour la période 2016-2030, ils ont souhaité que des leçons soient tirées des raisons ayant empêché l’atteinte des OMD.
Après l’étude de l’état d’exécution des OMD, le Conseil a analysé l’état du système bancaire de notre pays. Il a enregistré la bonne tenue de cette activité entre fin 2014 et juin 2015. Cette bonne marche, à leur avis, est due à un accroissement des crédits alloués à la clientèle. Le Conseil a recommandé, pour consolider cet acquis, l’adoption de mesures pour créer un environnement qui protège davantage les créanciers. Il a aussi souhaité un plus grand engagement des banques en matière de mobilisation de ressources à long terme et propices au financement de l’économie, en particulier des projets d’investissement.
Cette 3è session a aussi planché sur la situation des institutions de micro-finance au Mali. Le Conseil a, dans ce cadre, préconisé l’exécution diligente du plan d’action annexé à la Politique nationale de développement de la micro-finance, qui a été adopté par le gouvernement en juin 2016. Parlant de la monnaie électronique, les membres du Conseil ont noté les avantages multiples liés à son utilisation par l’administration publique. Ils ont, à ce titre, exhorté l’Etat à diligenter les mesures nécessaires à une utilisation accrue de ce nouveau moyen de paiement, notamment pour l’encaissement des recettes et le règlement des menues dépenses. Au chapitre des communications, le Conseil a été informé des conclusions de la réunion du CPM de la BCEAO, tenue le 1er septembre 2016. Les membres du Conseil ont noté le maintien des taux directeurs de la Banque centrale à leurs niveaux en vigueur depuis le 16 septembre 2013. Ils ont aussi enregistré que le coefficient des réserves obligatoires a été maintenu à son niveau en vigueur depuis le 16 mars 2012. A son tour, le Conseil a désiré l’accélération du processus d’insertion, dans l’ordre juridique interne, des projets de textes validés par les instances communautaires. Rappelons que le Conseil national du crédit est un organe consultatif qui étudie les conditions de fonctionnement du système bancaire et financier. Il s’intéresse surtout aux relations dudit système avec la clientèle et dans la gestion des moyens de paiement, ainsi que les conditions de financement de l’activité économique. Le CNC peut faire procéder aux études qu’il juge nécessaires. Il établit chaque année, à l’intention du Comité de politique monétaire, un rapport sur l’évolution de la situation monétaire et du crédit et celle du système bancaire et financier de l’Etat membre concerné.
Pour chaque Etat membre, le Conseil comprend le ministre des finances, le représentant de la BCEAO, les membres du CPM de l’Etat membre et 4 membres nommés par le gouvernement, dont le directeur du Trésor public. Sont aussi membres du Conseil, un membre désigné par le Conseil économique et social deux de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (dont son président), trois par les Chambres consulaires et deux par l’Association de consommateurs. Il est enfin composé de 2 membres désignés par les universités et centres de recherche ; 4 personnalités nommées intuitu personae par le CPM, en raison de leur compétence dans les domaines économique, monétaire, financier, juridique ou comptable..
Fruit d’une réforme institutionnelle de l’UEMOA et de la BCEAO, les CNC ont été adoptés le 20 janvier 2007 par la 11è Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union.
C. M. TRAORé