Le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsy Coulibaly trouve que le Mali est une destination sûre pour les investissements malgré la crise qu’il traverse. Pour promouvoir la marque made in Mali, il demande aux industriels maliens de faire de la qualité.
Afribone : Le Mali est-t-il une destination sûre aujourd’hui ?
Mamadou Sinsy Coulibaly : Oui, le Mali est une bonne destination pour le business. Avec la crise qu’il traverse, tout est à refaire. Pour les investisseurs désirant gagner de l’argent, notre pays offre beaucoup de possibilités malgré l’insécurité. Tous les pays ont leurs problèmes. Au Mali, le code de l’investissement est très favorable à l’investissement et la concurrence n’est pas aussi grande. Les chantiers sont immenses. Il y a les routes qui doivent être construites, les mines, le bâtiment, le service, la logistique, etc. Etil y a un manque criard de concurrence dans ces secteurs.
Afribone : L’OPI dans son livre blanc relate un certain nombre de problèmes auxquels les entreprises maliennes sont confrontées. Est-ce vrai ?
M. S. Coulibaly : Dans tous les pays, le secteur privé n’est pas totalement en phase avec le secteur public. On trouve que l’État peut toujours faire mieux. Dans le cas spécifique du Mali, ce n’est pas l’entreprise en général, mais les industriels de manière spécifique qui traversent une grande crise. Ce secteur demande aujourd’hui à être soutenu pour que l’investissement suit. Nous avons une culture de service et de commerce.
Afribone : Que pensez-vous du guichet unique ?
M. S. Coulibaly : Quand on parle de guichet unique, on parle de facilitation de la création d’entreprises. S’il voit le jour, ca sera très bénéfique pour l’entreprise, car il nous permettra de faire toutes nos formalités en un seul guichet.
Afribone : Qu’en est-il de la promotion du Made in Mali ?
M. S. Coulibaly : Il faut que les entreprises maliennes soient à la hauteur. Qu’elles soient productives et compétitives. Ce problème est dû au prix, à la qualité et la traçabilité. Aujourd’hui, on ne peut pas imposer le made in Mali à quelqu’un si la qualité n’est pas bonne. Nous sommes dans un monde libéral et compétitif. Tout le monde doit tenir cette compétition au risque de disparaître. Les entreprises industrielles savent pertinemment que c’est cette compétition qui fait le bonheur du peuple malien. Si on a le choix, on a la possibilité de payer ce qu’on désire. Le dernier choix revient au consommateur.
Afribone : Qu’est ce que l’État peut faire pour promouvoir le made in Mali ?
M. S. Coulibaly : L’État ne peut rien faire. Aujourd’hui, nous sommes dans une économie libérale et l’intervention de l’État ne pèse pas. On a signé des conventions internationales et il faut qu’on les respecte. Si une production malienne n’arrive pas a être vendue c’est parce qu’il y a un problème. Il faut résoudre ce problème. Autrement, l’État ne peut empêcher qu’un produit de la CEDEAO ou de l’Uemoa rentre au Mali à cause des textes ratifiés par le pays.
Afribone : Quelles sont les missions du CNPM ?
M. S. Coulibaly : Notre principale mission est d’encourager, protéger et de sécuriser l’entreprise. Nous jouons le rôle d’interface entre le secteur privé et le pouvoir public. Nous mettons aussi le pouvoir public en relation avec les entrepreneurs qui veulent investir au Mali pour créer de la richesse.
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