Les travailleurs contractuels de l’Institut géographique du Mali broient du noir depuis quatre longs mois et réclament la tête de leur Directeur Ando Enko Guindo qui, selon eux, est la véritable plaie qui empêche l’envol de l’Institut.
Adama Keita, le secrétaire général du comité syndical de l’Institut géographique du Mali affilié à la CSTM a fait ressortir l’éminent rôle que joue l’institut géographique du Mali. « L’institut géographique du Mali joue un grand rôle dans la vie de la nation malienne, c’est sur les données de l’institut que les français ont menés à bien l’intervention dans le septentrion malien pour déloger les djihadistes et autres narcotrafiquants qui semaient la terreur ». Il a rappelé les problèmes auxquels les travailleurs de l’institut sont confrontés qui, pour lui, émanent de la mauvaise gestion du Directeur. « On veut attirer l’attention du ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement Mme Traoré Seynabou Diop afin qu’elle sache les difficultés que nous vivons.
C’est nous qui exécutons tous les travaux cartographiques du Mali, les travaux topographiques de l’Etat, la direction nationale des routes, ceux du ministère des domaines et de l’habitat. C’est juste un manque de volonté du directeur et nous réclamons nos salaires, rien que nos salaires », déclare le secrétaire général. « A titre d’exemple, une simple délimitation à Magnambougou apporte 37500 FCFA, et sur cette somme 10 000 FCFA rentre dans les caisses de l’institut et le reste dans la poche du directeur et ses complices. Alors que les textes disent que toutes les recettes de l’institut doivent êtres intégralement reversées dans la caisse pour faire face aux besoins de l’institut. Mais hélas le Directeur les utilise à ses fins personnels», regrette-t-il.
« En 2015, on était à neuf mois sans salaire. On a défilé avec des banderoles lors de la célébration de la fête du travail de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali et le ministre Mamadou Hachim Koumaré ébahi par les inscriptions sur la banderole a contacté le Directeur et le problème a été géré. » « Adama Sangaré avait fermé nos bureaux de la mairie du district pour mauvaise gestion alors que l’antenne qui est au niveau de la mairie rapportait plus de trois millions par mois », révèle Adama Keita.
Il ajoutera qu’avec l’ancien Directeur Issa Coulibaly, « on était toujours payé à l’avance, mais avec l’actuel c’est toujours des problèmes ». « Chaque mardi lors de la réunion du cabinet le Directeur de l’institut fait savoir au ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement Mme Traoré Seynabou Diop que tout va bien alors que le personnel contractuel de l’institut ne sont pas payés depuis quatre longs mois », souligne-t-il, avant d’ajouter que la politique du Directeur de l’institut est de diviser pour mieux régner. Même au sein du syndicat, il est en train de nous diviser mais on ne lâchera pas l’affaire jusqu'à à la satisfaction de nos doléances, précise-t-il.
Le secrétaire général a noté que les travailleurs contractuels de l’Institut géographique du Mali sont aux nombres de 68 personnes et y travaillent depuis plus de 12 ans. Joint par nos soins pour avoir sa version des faits, le Directeur de l’Institut géographique du Mali Ando Enko Guindo déclare : « s’ils pensent qu’il y a de l’argent et que je refuse de leur payer qu’ils viennent s’en servir eux même. Je pense que s’il y a un problème dans une famille, tous les membres de la famille doivent chercher à résoudre le problème. Ce n’est pas en allant crier sur les antennes des radios ou dans les colonnes des journaux que l’argent tombera. Au lieu de quatre mois, ils sont plutôt à trois mois ».