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L’Essor N° 1249 du 15/2/2013

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Bourakébougou : la promesse d’une centrale électrique à hydrogène
Publié le lundi 18 fevrier 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par as
Nouveaux membres du gouvernement d`Union nationale formé le 20 aout 2012
21 aout 2012. Bamako. Ministre des Mines, Dr Amadou Baba Sy


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Les forages ont provoqué un échappement de gaz qui s’avèrera être de l’hydrogène pur. C’était en 1987

Le projet inédit de promotion du gaz de Bourakébougou sur le territoire de la commune rurale de Diédougou-Torodo dans le cercle de Kati, entre dans une phase décisive. Petroma, la société promotrice de notre compatriote Aliou Boubacar Diallo, recevra bientôt son permis d’exploitation. L’annonce a été faite jeudi par le ministre des Mines, Amadou Baba Sy, qui effectuait une visite sur le site. La nouvelle a été bien accueillie par les responsables de Petroma, les autorités administratives et locales et les populations riveraines qui, d’ores et déjà, fondent de grands espoirs sur ce projet qui, il y a quelques années, relevait de l’imaginaire. Le permis d’exploitation annoncé par le ministre constitue un tournant décisif dans la mise en œuvre du projet.

C’est aux environs de 10 heures que la délégation ministérielle a franchi le portail des installations de Bourakébougou. Elle a été accueillie par une foule des grands jours aux sons du balafon, du tam-tam et d’autres instruments typiques de la région. Musiciens et danseurs arboraient des tee-shirts au sigle de Petroma.

Le projet gazier de Bourakébougou est l’une des composantes du projet de recherche pétrolière que Petroma conduit dans la zone de Kolokani. Mais l’histoire du gaz de Bourakébougou est née d’un projet hydraulique dont des travaux ont été effectués dans les services techniques de la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM). Les forages effectués avaient provoqué un échappement de gaz qui s’avèrera être de l’hydrogène pur. C’était en 1987. Près de quinze ans plus tard, la société Petroma hérite du bloc 25 dans la zone de Kolokani qui abrite désormais le site d’une superficie de 37954 km2.

Depuis cette date, Petroma poursuit sa recherche de pétrole. Son président directeur général, Aliou Boubacar Diallo, assure que la prospection donne de résultats probants. Les travaux ont ainsi permis de mettre en évidence des données stratigraphiques relatives à cinq prospects potentiels d’hydrocarbure dans la zone. Ces travaux de recherche sur le bloc ont un double objectif : mettre en évidence la présence de pétrole et réaliser dans notre pays la première centrale électrique à hydrogène. Ces deux objectifs ambitieux semblent étroitement liés.

Dramane Traoré, géologue à Petroma, retient deux options pour expliquer la présence de l’hydrogène. Soit cet hydrogène provient d’une réaction chimique de l’eau qui en se surchauffant le libère, soit il a été émis sous l’effet d’une surmaturation du pétrole. L’hydrogène pur de Bourakébougou semble provenir de la seconde option, un élément qui confirmerait l’hypothèse d’un gisement de pétrole dans la zone, souligne le spécialiste.

Le sud du pays serait-il pétrolifère ? Le géologue répond par l’affirmative, admettant tout de même que le chemin reste encore long à parcourir pour voir jaillir l’or noir des entrailles de notre sous-sol. Le premier baril de pétrole n’étant pas pour demain, les populations riveraines reportent leurs espoirs sur un gaz qui, du point de vue du maire, Tyéssolo Konaré, contribuera à l’essor économique de la zone. L’édile a rendu hommage au patron de Petroma pour son engagement et sa détermination et lui a promis le soutien de l’ensemble des communautés.



PHASE TEST. L’enthousiasme du maire s’appuie sur un élément concret de taille : le village bénéficie depuis bientôt un an de l’électricité produite par la mini-centrale installée et qui fonctionne à l’hydrogène pur. Pour le PDG de Petroma, cette phase test n’est qu’une infime partie de ce qu’on pourrait tirer de ce projet. « Nous sommes aujourd’hui à une phase test. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que ce projet gazier est plus que bénéfique pour notre pays. Il y a plusieurs scénarios. Les études ont montré que cet hydrogène peut être source d’énergie, mais également qu’il peut être transformé en gaz pour les ménages ou même en ammoniac. Ce sont autant de possibilités offertes pour une production énergétique suffisante à même de satisfaire les besoins, mais aussi permettre également le développement des mines et autres activités économiques dans notre pays », analyse Aliou Boubacar Diallo.

Le projet gazier de Bourakébougou est aussi écologique car l’énergie produite est une énergie propre avec une émission de gaz carbonique quasi nulle. Ici, la fumée est remplacée par la vapeur d’eau. La mise en œuvre du projet permettra, selon les estimations de Aliou Boubacar Diallo, de fournir de l’électricité à plus de 500.000 familles pendant 15 ans.

Les résultats des travaux de recherche effectués par Petroma ont emporté la conviction du ministre Amadou Baba Sy. « Ce que je viens d’apprendre est rassurant. Ce projet constitue un espoir pour les communautés. On vient de voir qu’il y a la possibilité de faire de l’électricité, du gaz dont on a besoin au plan national et sous régional », a indiqué le ministre en remerciant le promoteur pour son courage et sa foi en notre pays au moment où les investisseurs se font tirer l’oreille. Pour Amadou Baba Sy, la mise en œuvre de ce projet est une réponse pour ceux qui hésitent encore à venir investir dans notre pays.

La société Petroma a mis les bouchées doubles pour en arriver là. Les responsables jurent de l’imminence de la construction d’une centrale à hydrogène de grande envergure si l’obstacle du permis d’exploitation est levé. Ce problème est quasiment résolu. « Toutes les dispositions sont prises dans ce sens. Dans quelques jours, nous allons délivrer le permis d’exploitation à Diallo pour le gaz de Bourakébougou », a ainsi annoncé le ministre Sy.

Une excellente nouvelle pour un promoteur national qui investit sans complexe un secteur des mines jadis apanage des grandes multinationales. Une visite guidée des installations a mis fin à cette journée dans le village de Bourakébougou.

L. DIARRA


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