Le Mali, à l’instar des autres pays de la communauté internationale, a célébré le mardi 11 octobre 2016 la Journée internationale de la fille. C’était dans la salle de conférence du Grand Hôtel de Bamako, sous la présidence de la première dame, Keïta Aminata Maïga. L’édition de cette année avait pour thème « Le mariage des enfants, facteur de risques à la santé de la reproduction et à l’épanouissement de la jeune fille ».
L’évènement, organisé par le ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a enregistré la présence du ministre en charge de ce département, Mme Sangaré Oumou Bah et d’autres membres du gouvernement.
Tous, autorités maliennes et partenaires techniques et financiers ont dénoncé, le mariage précoce des filles. La vice-présidente du parlement des enfants, Bassan dite Badiallo Sow, a, d’entrée de jeu, rappelé que la Journée internationale de la fille a été initiée par l’Organisation des Nations-Unies le 19 décembre 2011 dans sa résolution N°160-170, laquelle institua le 11 octobre comme Journée internationale de la fille.
Bassan dite Badiallo Sow a révélé que dans le monde, toutes les sept secondes, une fille de moins de 15 ans est mariée ; d’où l’occasion pour elle d’apprécier la pertinence du thème choisi cette année : le mariage des enfants, facteur de risque à la santé de la reproduction et à l’épanouissement de la jeune fille ».
Selon elle, le mariage précoce des filles les prive de leurs droits les fondamentaux, que sont l’éducation et l’épanouissement de l’adolescence.
Dans la même dynamique, elle a invité les autorités et les partenaires techniques et financiers œuvrant dans le domaine de l’enfance à s’engager davantage pour lutter contre toute forme de violence contre les jeunes filles.
Lui succédant au micro, la ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Bah a souligné, pour sa part, que les adolescentes forment un groupe démographique particulièrement vulnérable et qu’elles restent confrontées à de nombreux obstacles sur le plan socioéconomique et politique. Selon elle, l’autonomisation des femmes se heurte parfois à des facteurs tels que les grossesses non désirées, les mariages précoces et forcés, un accès limité à l’éducation et aux services de santé de la reproduction.
C’est pourquoi, a-t-elle rappelé, à l’occasion de l’édition 2015, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon disait « Nous devons à présent nous mettre au travail pour atteindre les objectifs fixés par les ODD et remplir notre promesse faites aux filles de leur offrir les opportunités qu’elles méritent, tout au long de leur cheminement vers l’âge adulte, d’ici 2030 ».
Selon la ministre Oumou Bah, le mariage précoce peut engendrer chez la jeune fille d’énormes problèmes qui constituent une entrave à son épanouissement ; d’où l’occasion pour elle de préciser que l’élimination de la pratique du mariage précoce et le renforcement des actions de sensibilisation sur la santé de la reproduction au Mali exigent un large consensus communautaire, que la mobilisation sociale au niveau local nécessite l’implication d’un large panel d’acteurs.
Avant de conclure, la ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Sangaré Oumou Bah, a sollicité le soutien de l’ensemble des acteurs pour mettre fin à cette pratique.
A noter que la cérémonie, placée sous la présidence de la première dame Keïta Aminata Maïga, a été marquée par la présentation du bilan de la campagne de lutte en faveur de l’abandon du mariage précoce au Mali, par le directeur national de la Promotion de la Femme, de la Famille, M. Bakary Traoré.
Par Moïse Keïta