Quatre ans, six mois et 18 jours après la chute du régime démocratiquement élu d’Amadou Toumani Touré et face à la dure réalité de la crise du Nord du Mali en témoigne l’incapacité notoire des autorités actuelles de mettre fin à cette crise, les maliens viennent de donner enfin raison à ATT qui avait déclaré qu’il est victime d’un complot international mené par la France dirigé d’alors par l’ancien président, Nicolas Sarkozy. Et depuis on ne cesse de réclamer son retour au pays depuis plusieurs mois. Malheureusement le retour du héros du 26 mars 1991 n’est pas pour demain pour plusieurs raisons.
En effet lors de l’éclatement de la rébellion le 17 janvier 2012 et après avoir reçu tous les renseignements sur les modalités des attaques et après la déclaration joyeuse d’Alain Juppé ministre français des Affaires étrangères d’alors, ATT avait déclaré qu’il est victime d’un complot international et avait pointé du doigt Nicolas Sarkozy, président de la république française d’alors. Bien que l’ex-président ait déclaré qu’il est victime d’un complot international mené de main de fer par Nicolas Sarkozy pour avoir refusé de laisser tomber Feu Mouammar Kadhafi, président de la Libye comme l’a fait l’ancien président Sénégalais, Abdoulaye Wade, bien qu’il ait déclaré aux premières heures des attaques que le MNLA a des connexions avec des groupes terroristes et Jihadistes venus d’autres horizons, l’homme n’a pas été compris et pire il fut traité de tous les péchés d’Israël. Pourtant ATT avait été félicité et soutenu par l’ensemble des maliens pour son courage à dire non au président français d’alors. Mieux l’Union nationale des jeunes musulmans avait organisé une marche de protestation contre l’Ambassade de France au Mali et avait brandi des banderoles de soutien à Amadou Toumani Touré et à Feu Mouammar Kadhafi. Mais hélas le natif de Mopti n’a jamais été entendu, ni compris par les maliens et ses ‘’ennemis’’ pardon ses adversaires politiques de tout bord et qui n’avaient qu’un seul objectif à savoir devenir président de la république du Mali et a subi toutes sortes de mensonges, de dénigrements et de diffamations qui le rendaient totalement responsables de cette crise sécuritaire. Pire il fut taxé d’être le chef rebelle par les femmes militaires qui ont été reçues à Koulouba à l’époque (dont certaines femmes se sont révélées plus tard être des militantes d’un grand parti de la place). Et d’autres responsables politiques vont pousser l’outrecuidance jusqu’à déclarer qu’ATT a ‘’vendu’’ le Nord du Mali à AQMI pour se remplir les poches comme s’il était un misérable dans ce pays. Du coup les ennemis d’ATT pardon du Mali ont pu intoxiquer la majorité analphabète des maliens pour faire croire que le problème du Nord du Mali n’est ni moins ni plus qu’un seul homme à savoir Amadou Toumani Touré. Comme cela ne suffisait pas, les détracteurs du héros du 26 Mars 1991 sont parvenus à intoxiquer une frange des leaders religieux et de l’Armée en la détournant des terrains de combat au Nord. C’est là que le soldat de la démocratie a compris qu’il a été trahi par tous les hommes politiques qu’il avait fait confiance et n’avait d’autre choix que de se remettre à Dieu jusqu’à son éviction du pouvoir le 22 mars 2012.
Les maliens et les pays de la sous-région rattrapés par les vérités d’ATT !
En effet l’ex-président ATT avait toujours dit et redit la nécessité d’instaurer une coopération sous-régionale, voire internationale pour contrer la menace terroriste dans le Nord du Mali et au Sahel. Ainsi dans un entretien accordé au journal français Libération au mois d’octobre 2010, le président ATT déclarait ceci « Les forces terroristes actuelles ne sont pas au dessus de nos capacités. Il faut un plan sous régional… Je le répète, mon pays est otage et victime. Ces gens ne sont pas maliens, ils sont venus du Maghreb avec des idées que nous ne connaissons pas… Le problème, c’est le déficit de coopération régionale. Chacun se plaint du voisin, et les actions isolées sont vouées à rester ponctuelles… J’ai appelé en septembre 2006 à une conférence Sahélo-saharienne pour la paix et le développement en présence des Chefs d’Etat. Personne ne m’a écouté depuis quatre ans. Quatre années de perdue… Qu’on sache que le Nord du Mali est le Sud, l’Est et le Nord d’autres pays… » avait- il plaidé. On se rappelle aussi que le président Touré n’a jamais souhaité la présence militaire française au Mali car il avait foi en la capacité de l’armée malienne à lutter contre les groupes extrémistes. « Le rôle de la France doit rester dans l’accompagnement et l’appui au plan matériel et pour cela la France doit nous écouter » a-t-il déclaré aux maliens. Malgré qu’il n’ait cessé de déclarer cela tous les jours, malgré qu’il ait prôné haut et fort le dialogue comme étant une arme fatale pour la paix et la réconciliation nationale pour mettre fin à cette crise à répétition depuis 1963, rien ne fit. Et ce qui devait arriver, arriva le 22 mars 2012 avec le putsch d’Amadou Haya Sanogo (qui se trouve actuellement en prison). Quatre ans, six mois et 18 jours après la chute du régime démocratiquement élu d’Amadou Toumani Touré et trois ans après l’arrivée d’un nouveau président de la république en la personne d’Ibrahim Boubacar Keita (considéré comme l’homme qui n’aura besoin que de trois mois pour finir avec la rébellion par les maliens), la situation va de mal en pis. Aujourd’hui il n’est un secret de polichinelle pour personne après plus d’une année de déclarations guerrières et de contradictions, l’option du dialogue prôné par ATT fut finalement adoptée pour le grand bonheur des populations de ces trois régions du Nord du Mali et une partie de la 5e région qui ont subi toutes sortes d’humiliations, de brimades et de souffrances inouïes. Malheureusement pour les maliens c’était trop tard car le sud du pays a été aussi touché de ce fléau.
De Zéro en 2012 en Héros aujourd’hui
Malgré l’accord de paix signé le 15 mai 2015 et parachevé le 20 juin 2015 entre les différents groupes rebelles du Nord du Mali et le gouvernement malien, le temps semble donner définitivement raison à l’ex-président Amadou Toumani Touré accusé à tort d’être le problème (même s’il ne réjouit pas de cette situation dramatique). Quatre ans après la fin du régime démocratiquement élu d’Amadou Toumani Touré, les maliens sont en passe de comprendre tous les contours liés à la crise du Nord du Mali. Ce qui explique aujourd’hui des maliens ne cessent de demander le retour du héros du 26 Mars 1991 pour les uns et pour les autres le soldat de la démocratie. Mais hélas pour eux le retour du natif de Mopti ne sera pas pour demain car s’ils veulent voir leur vœu exaucé, ils devraient s’adresser au président de la république, Ibrahim Boubacar Keita. En effet il reviendra à ce dernier de demander d’abord de restituer le domicile de l’ancien président de la république, de mettre fin à l’arrêt des poursuites entamées pendantes à l’Assemblée Nationale et de donner des garanties de sécurité à la CEDEAO qui a organisé son départ du pays vers le Sénégal. Ce qui fera dire à un observateur politique qu’il sera très difficile pour le président IBK de remplir ces conditions car les partisans d’Amadou Haya Sanogo n’attendent que cela pour se faire entendre (même si ils sont de moins en moins actifs).