La 2ème édition du Salon des banques et des Petites et moyennes entreprises (PME) s’est tenue du 13 au 16 octobre 2016 au Parc des expositions de Bamako. Le thème portait sur «La PME dans l’Uemoa face aux exigences de la compétitivité mondiale». La cérémonie était placée sous le parrainage du ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Konimba Sidibé, en présence du président de la Commission d’organisation, Youpéné Hermann Nagalo ; du président du Comité des experts, Dano Justin Barro ; du Secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Idrissa Moussa Diallo.
Selon l’Uemoa est considérée comme une PME, toute personne physique et morale productrice de biens ou de services marchants immatriculés au registre du commerce totalement autonome dont l’effectif ne dépasse pas 100 employés permanents et dont le chiffre d’affaires annuel est inferieur où égal à 1 milliard de Fcfa, avec un niveau d’investissement inferieur où égal à 250 millions de Fcfa. Cette définition peut être en déphasage avec la réalité locale. C’est pourquoi, l’Uemoa a encouragé les pays membres à avoir un texte national sur les PME.
«Les PME, malgré toutes les diapositives et les efforts, restent pour la plupart confrontées à beaucoup de problèmes liés à leur manque de professionnalisme, à l’accès au marché et aux matières premières, au financement et aux technologies. Le constat, c’est que nos PME sont très faibles pour faire face à la concurrence mondiale. Et pourtant, le rôle des PME dans la croissance de l’Uemoa ne fait l’ombre d’aucun doute aujourd’hui. Les PME représentent un excellent instrument de lutte contre la pauvreté. D’où la volonté du Salon des banques et des PME de l’Uemoa, à travers ce thème, «la PME dans l’Uemoa face aux exigences de la compétitivité mondiale», est, d’une part, d’outiller les PME pour faire face à la concurrence et à conquérir d’autres marchés, et d’autre part de faire une recommandation aux structures techniques et financières ainsi qu’à l’Etat pour un meilleur accompagnement des PME», a expliqué le ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Konimba Sidibé.
À en croire le ministre, les PME et leur compétitivité sont un enjeu fondamental pour l’Afrique d’aujourd’hui. Selon lui, faire du secteur privé le moteur de l’économie nationale, c’est développer les PME parce que 98% de nos entreprises sont des PME. Konimba Sidibé dira que les PME dans notre sous-région sont confrontées à des goulots d’étranglements qui freinent leur développement. «Comment être compétitif dans un environnement peu porteur ? Comment être compétitif quand vous n’avez pas accès à des ressources humaines de qualité ?», s’interroge-t-il. Avant de souligner que beaucoup de nos pays ne sont pas compétitifs aujourd’hui en terme de salaire réel.
Il a par ailleurs indiqué que le coût salarial ne s’apprécie que par rapport à la productivité. «Si vous fixez un salaire nominal faible à quelqu’un et que cette personne a une productivité faible, au final, le coût salarial réel devient élevé. C’est ce que nous connaissons dans nos pays», a déclaré le ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé. Il a en outre égrené plusieurs facteurs qui pèsent sur la compétitivité des entreprises africaines. Il s’agit, entre autres, des facteurs liés à l’énergie, aux services des transports de qualité, au minimum de sécurité juridique et judiciaire des affaires, à l’accès au financement. Enfin, Konimba Sidibé a espéré que ce Salon soit un espace de partage d’expériences et de débats. «Une opportunité, dit-il, que nous devons saisir».
Le président de la Commission d’organisation du Salon, Youpéné Hermann Nagalo, a rappelé que les pays de la zone Uemoa ont décidé d’accorder une place de choix au secteur privé. Selon lui, dans un contexte où l’Etat ne peut pas offrir de l’emploi, il est important que l’entreprenariat devienne une solution contre le chômage et la pauvreté. Aux dires de Youpéné Hermann Nagalo, le secteur privé, d’une manière générale, et les Petites et moyennes entreprises, d’une façon singulière, apportent leur contribution aux Etats pour relever le défi de développement que sont l’emploi, l’autosuffisance alimentaire, l’énergie, la santé...
Il a affirmé que des réformes sont effectuées dans l’ensemble des pays afin de favoriser le climat des affaires et d’attirer les investissements étrangers. «On estime environ à 80% le nombre des PME dans le tissu économique de l’Uemoa», a-t-il dit. Avant d’ajouter que l’investissement dans les PME ne se décrète pas, il est le fruit des incitations fournies par l’environnement institutionnel dans lequel évoluent les entrepreneurs.
Pour sa part, le président du Comité d’experts, Dano Justin Barro, a souligné que la concurrence internationale n’est pas conjoncturelle, mais structurelle. Selon lui, les PME de nos Etats doivent y faire face avec des réponses appropriées, si elles ne veulent pas disparaître.