La date du 13 octobre 2016, sera un jour mémorable dans l’annal historique des familles fondatrices de Bamako et celle de la ville de Bamako. En effet c’est au cours d’une fête grandiose honorée pour la première fois par un Président de la République et de nombreuses personnalités venues des pays voisins que le nouveau patriarche des Niaré a été intronisé. Il s’appelle Dramane Niaré intronisé à 74 ans et devient ainsi le 10ème Chef du clan des Niaré, famille fondatrice officielle de la ville de Bamako. Au paravent en comité restreint composé des représentants des Chefs des familles Niaré, de leurs griots ayant le statut de conseillers, en présence de sa femme ou de ses femmes, des représentants des deux familles maraboutiques que sont les Touré et les Dramé, le nouveau Chef prête serment, de ne jamais faillir à sa mission, de ne jamais trahir le clan, de ne jamais avoir peur de dire la vérité même au prix de sa vie, de traiter tous les membres du clan sur le même pied d’égalité, de tenir des conseils de clan au besoin, pour toute décision dépassant sa capacité d’analyse. C’est cette phase qui est l’évènement essentiel de l’intronisation. C’est après avoir juré devant l’ensemble des représentants des clans Niaré et alliés et après l’arrivée du Président de la République accueilli en musique par les hommes de caste que le chef de l’Association des griots de Bamako, Bourama Soumano a ouvert la voie au nouveau Chef du clan des Niaré, avançant à pas mesuré portant un turban de cotonnade et tient une grande lance dans la main droite. Il était accompagné par les deux familles alliées du clan à savoir les Touré et les Dravé. Ce fut le tour des manifestants folkloriques des troupes du village de Minkoungo, que le fondateur du clan des Niaré a trouvé sur place aux flancs de la colline de Koulouba à son arrivée vers 1750 selon certaines sources écrites. Ensuite les griots spécialistes en tradition orale se sont donnés à cœur joie pour raconter l’histoire du clan et son arrivée au bord du fleuve Djoliba sur le site actuel de Niarela. Comme, il fallait s’y attendre, des pays invités comme le Nigéria, le Burkina, la Côte d’Ivoire, ont répondu massivement en envoyant leurs représentants de leurs chefferies respectives. Ils ont été ovationnés et remercier chaleureusement. Ils y étaient tous présentes, les Chefs des quartiers de Bamako. Afin de valoriser cette tradition, les porte-paroles des chefferies traditionnelles de Bamako n’ont pas manqué de faire cette demande au Président IBK. En tant que Mandé Mansa. Par la voix du Ministre de l’administration territoriale, cette demande a été agréée.
Aussi l’histoire retiendra que, Dramane Niaré a été le premier Chef traditionnel qui a vu son investiture honoré par la présence du Président de la République du Mali. Les griots seront là pour le rappeler à l’occasion de chaque apparition publique du nouveau chef. Cela se comprend aisément, car il est instruit et a longtemps séjourné en Côte d’Ivoire, et en France ou il a travaillé pendant des décennies.
Il prend le commandement du clan après Titi Niaré (1882-1888), Dionké Niaré (1898-1903), Maridié Niaré (1922-1956), Amadou Coumba (1956-1964), Bomboli Niaré (1964-1979), Fabilé Niaré (1979-1987), Baduguné Niaré (1987-1993) Baba Titi Niaré (1993-2011) et Modibo Niaré (2011-2015). La solennité de cet événement, c’est bien sûr le Président IBK, qui a voulu, qu’il soit fait ainsi pour le valoriser. Cette intronisation nous a donné plus enseignements.
Nous avons tort d’essayer d’imiter les européens en tout. Cela ne valorise pas notre culture. Il ne s’agit pas de ressembler à l’homme européen, mais de chercher à agir sur lui afin qu’il comprenne la portée de notre culture.
En valorisant la cérémonie d’intronisation du 10ème chef de clan des familles Niaré, le Président IBK a voulu faire comprendre aux maliens, aux africains et à l’occident que les coutumes sont faites pour servir les gens nullement pour les asservir. S’il pouvait avoir la même vision par le port es vêtements de notre tissage il contribuera à aussi revaloriser le coton malien.
Bravo IBK, au moins cet événement grandiose est à votre honneur Monsieur le Président.