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Nord du Mali : La CMA alimente une nouvelle rébellion
Publié le vendredi 21 octobre 2016  |  L’Indicateur Renouveau
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse de la CMA sur la situation à Kidal
Les membres de la Coordination des Mouvements de l`Azawad (CMA) ont animé une conférence de presse le 18 Octobre 2016, afin de partager avec les journalistes, la situation de Kidal
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Alors qu’on s’approche de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation, des nouveaux obstacles voient le jour au nord. C’est le signe d’une nouvelle rébellion en gestation.

La satisfaction qu’a affichée le trio de la CMA (MNLA, HCUA, MAA), mardi dernier est loin de garantir la paix dans le Nord du Mali. La multiplication de groupes est une nouvelle réalité que la médiation et le gouvernement du Mali sont appelés à gérer afin de parer un nouveau soulèvement.

Tous les ingrédients sont réunis pour que le Nord du Mali renoue avec la rébellion armée. Désormais au sein même de l’ex-rébellion, plusieurs tendances se dessinent. Et le fait que la Coordination, dirigée par Billa Ag Acherif et Alghebass Ag Intallah, dénie le droit à la CPA et à la CMFPR-II de faire partie de leurs rangs est un signe annonciateur d’une crise. Mardi dernier, lors de la conférence de presse animée par leurs valets, la CPA et la CMFPR-II ont été déclarés ne pas appartenir à la CMA.

“CPA et CMFPR-II n’ont jamais existé à la CMA”, a laissé entendre un responsable de la Coordination, Radouane Ag Mohamed. Et à Mahamadou Djéry de renchérir qu’une fois que l’accord est signé, la création des mouvements est prohibée. Pis encore : il est conscient notamment que la création des mouvements est une nouvelle rébellion en gestation. La CPA et la CMFPR-II ne sont pas les seuls groupes que la CMA veut écarter, la MSA de Moussa Ag Acharatoumane et le MJA de l’ancien ministre Hama Ag Mohamed, qui viennent d’être créés, vont connaitre le même sort.

Du coup la volonté d’exclure est manifeste dans la démarche de la CMA et c’est là où il faut craindre une nouvelle menace sur le processus. Ces groupes et mouvements qu’elle veut écarter des instances de décision de l’accord notamment le CSA et les autorités intérimaires sauront se faire entendre sûrement.

Grogne des loyalistes

A ces frustrés de la CMA, deux entités s’affichent ne désaccord (la Plateforme et la jeunesse de Gao. Déjà, à l’annonce de la mise en œuvre de la mesure le vendredi dernier du décret de nominations des membres des autorités intérimaires, le Mouvement de résistance de la société civile de Gao dans un communiqué, rejette catégoriquement cette disposition de l’accord pour la paix et la réconciliation.

“La liste des représentants des autorités intérimaires a été constituée sans consultation préalable de la société civile de Gao et à ce titre, nous, Mouvement de résistance de la société civile de Gao, rejetons avec la plus grande fermeté cette liste sélective et non consultative. Nous avons toujours réclamé qu’il faut œuvrer pour la consultation”, peut-on lire dans la déclaration. Une prise de position qui va à l’encontre de l’Etat qui tient tout simplement à respecter les clauses de l’accord.

Dans cette nouvelle crise, la plateforme garde un silence de mort, mais sa composante Gatia qui a sa propre idée. Sur le terrain, il travaille inlassablement à renforcer ses positions. La semaine dernière, le groupe a organisé une importante réunion entre Tombouctou et Goundam. Le hic est que ses éléments sont venus de Gao, de Ménaka et du Gourma. Selon nos sources, le Gatia ne partagera pas la nouvelle donne du gouvernement et la communauté internationale.

D’autres groupes armés supposés être en cantonnement dans les régions de Tombouctou et Taoudenit ont fait une apparition spectaculaire et inhabituelle la semaine dernière.

Des indices d’une nouvelle rébellion en gestation dans le Nord du Mali et dont l’objectif est de mettre pression sur l’Etat central.

Alpha Mahamane Cissé
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