Bamako, mardi 18 octobre 2016. Dans un Sotrama reliant le centre-ville à un quartier populaire de la capitale, une jeune femme s’élance avec son nourrisson dans le véhicule. Le visage amer, cette ménagère ne sait pas où mettre la tête car elle n’a plus de quoi payer le lait de son enfant. Désespérée, elle va demander du secours à son cousin à Banconi.
Cette situation est comparable à la vie dure que mènent les Maliens aujourd’hui. La majorité croupit dans la misère faute d’activités économiques rentables. Ceux qui ont pu préserver un semblant de boutique ou d’entreprise ne s’en sortent pas non plus, l’activité économique du pays étant plombé.
Qu’on se le dise, l’activité économique bat de l’aile dans notre pays. Il suffit de faire un tour dans les marchés pour constater l’ampleur du désastre. Il suffit de parcourir les ‘’grins’’ pour entendre toutes sortes de commentaires négatifs sur la situation socioéconomique du pays, tant les Maliens sont désespérés. Dans leur désespoir, le pouvoir du président IBK a remué le couteau dans la plaie en cautionnant le coup fatal que la gouverneure du district de Bamako, Ami Khane, a donné à son pays. Des milliers de Maliens, mères et pères de familles se retrouvent du jour au lendemain dans la rue sans aucun moyen de subsistance. Pour certains d’entre ces marginalisés de la République, ces laissés-pour-compte, le suicide a été l’option ultime. En posant de tels actes, nos autorités ignorent-elles qu’elles viennent de réunir les conditions pour couver une grogne sociale dont les conséquences seront fatales pour elles-mêmes ?
Le panier de la ménagère se porte très mal. Dans certaines écoles publiques, les élèves reçoivent les cours à même le sol. Les universités manquent d’enseignants et de matériels didactiques. Nos braves soldats n’ont que leurs poitrines face aux terroristes qui déstabilisent leur mental en les attaquant permanemment. L’alcool, la drogue et le sexe (prostitution) sont devenus des maux récurrents dans notre société.
Qu’on se le dise, le régime en place a perdu la tête. Nos hommes d’Etat ne se préoccupent plus des souffrances de leur peuple qui pleurent chaque jour. Nous ne voyons pas comment IBK pourra remédier à un mal qui risque de se cancériser bientôt : le chômage. Leur magasin
Pourtant le ministère de l’Economie a annoncé un taux de croissance de 6% en 2015. On pourrait passer des journées entières à décrypter le sens de ces chiffres. Ces chiffres reflètent-ils la réalité sur le terrain, c’est-à-dire un changement qualitatif dans la vie des Maliens ? Les Maliens sont-ils aujourd’hui plus heureux ? Un simple sondage pourrait répondre à ces questions.
Comment le président du Mali pourra-t-il commander et obtenir le silence de son peuple face à trois ans de chaos sécuritaires, de désastres économiques des sociétés et entreprises installées au Mali? Comment IBK pourra-t-il réduire au silence la voix des millions de Maliens qui en ont plus que marre d’une crise sans fin ? Le peuple malien dans son unité veut-il faire davantage de sacrifices pour son pays ? La réponse est sans doute oui. Mais pas pendant que les autorités se sucrent au pouvoir. S’il y a sacrifices, l’exemple doit venir d’abord du plus haut sommet de l’Etat. Le peuple ne peut plus faire des sacrifices tandis que le chef de l’Etat mène une vie de luxe, tandis que le gouvernement est incapable de trouver des réponses adéquates aux préoccupations des Maliens, tandis que l’assemblée nationale se transforme en une caisse de résonnance des désirs de certains hommes. Tôt ou tard, le peuple va se réveiller. Il aura le dernier mot. Plaise à Dieu que son réveil se fasse sans esprit de vengeance.