Journée de la police : Qu’en fera le mal aimé de la population ?

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Publié le vendredi 21 octobre 2016 | Le point

© aBamako.com par A S
Inauguration d`un magasin de dépot pour la police Nationale
Inauguration d`un magasin de dépôt pour la police Nationale le 8 Juin 2016.

La journée du 05 octobre a été dédiée à la Police nationale, une première en 56 ans d’existence. Faut-il ou non se réjouir de cette marque de considération ? S’il s’agit pour les autorités de récompenser le mérite, alors elles ont tiré à terre, car la police malienne est sûrement la structure la plus haïe par les Maliens. Non sans raison.
En effet, alors qu’elle est censée les protéger –grâce à leurs impôts -, la police n’a trouvé mieux que de racketter les citoyens au vu et au su de tout le monde. Sous prétexte qu’ils sont assermentés, des policiers n’hésitent pas à mentir sur les honnêtes citoyens dans le seul but de leur soutirer leurs maigres sous.
Et cela se passe en pleine rue, sans égard pour l’uniforme qu’ils portent. Et surtout, face à l’abus, ne pensez pas qu’il est préférable que votre argent aille dans les caisses de l’Etat. Vous vous rendez au GMS pour honnêtement payer la contravention, peine perdue, l’Etat n’y verra pas un kopeck.
C’est malheureusement un système que les autorités laissent faire et face auquel les citoyens sont impuissants. Votre seule petite chance, c’est d’avoir un parent haut gradé ou un parent militaire. Voilà le Mali des Droits de l’homme, où un simple policier peut par son abus, transformer un honnête citoyen en aigri social, un citoyen malhonnête.
Mais il n’y a pas que la police, la gendarmerie, partout où elle exerce, a la même réputation fâcheuse. Ces deux corps reprochent souvent à la population son manque de coopération. La raison est simple : cette population ne se reconnait pas en eux. Elle ne voit en eux que des prédateurs. Une anecdote bien à propos.
Pour expliquer sa presque indifférence vis-à-vis des présences rebelles ou djihadistes dans sa localité, un paisible citoyen raconte : « on est plus tranquille quand les rebelles ou les djihadistes sont là. Eux ne nous embêtent pas, contrairement aux gendarmes et autres autorités qui nous rackettent pour un rien. C’est pourquoi on ne s’émeut pas quand ils sont là. Ils en veulent uniquement aux représentants de l’Etat ».
A méditer. Ainsi, dans le sens où l’institution d’une journée dédiée à la Police viserait à la sensibilisation des policiers, tant mieux. Sauf que, en la matière, la sensibilisation ne veut plus dire grand-chose. Seule la méthode forte, (le bâton) doit être de mise, la carotte n’ayant fait qu’empâter un peu plus la bedaine.
Certains pays l’ont compris. Comme l’Angola ou même à côté de nous, le Burkina Faso, qui, face aux exactions des policiers sur les populations, ont décidé de prendre le taureau par les cornes, de sévir tout simplement, afin de reconquérir la confiance perdue de ceux-là mêmes qui payent impôts et taxes afin de s’assurer la protection des hommes en uniforme. C’est comme dit l’adage, ‘’le caïman qui sort de votre urine et vous bouffé’’. Bon appétit macabre !
A.G

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