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Election municipales du 20 novembre 2016 : Le pouvoir d’Ibk veut-il s’étaler à la rue dans les brancards !?!
Publié le vendredi 21 octobre 2016  |  Le Zenith Bale
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Il n'y a presque plus de doute, les élections municipales plusieurs fois reportées, se tiendront, sauf séisme politique, le 20 novembre prochain. Les dépôts des listes de candidatures ont été bouclés le jeudi dernier et le gouvernorat du District de Bamako a procédé à l'affichage des listes le samedi. Rien ne semble pour arrêter le pouvoir dans sa témérité à tenir ces élections en dépit de l'insécurité, et surtout à cette date qui coïncide avec le pèlerinage des Chrétiens. N'est-ce pas là où la goutte d'eau déborde le vase ?
Le Mali est un pays laïc, stipule la Constitution. Et la laïcité signifie le respect des cultes et non le mépris ou l'ignorance des religions. La création d'un ministère du Culte traduit ce fondement. L'Eta laïc a la responsabilité de permettre l'expression plurielle des religions. Ce qui passe par la possibilité de chaque obédience religieuse de manifester sa foi et d'exercer librement les principes sacro-saints de ses croyances.
Le pèlerinage étant un des piliers fondateurs des religions monothéistes dans notre pays, comment comprendre l'organisation d'un événement d'ordre national tel un scrutin électoral. Dans leur nature, les deux événements sont antagonistes car l'un exclut la possibilité de réussir convenablement l'autre.Pour preuve, le chrétien qui n'est pas enrôlé à Kati ne pourrait y voter car le gouvernement n'a prévu aucune disposition spéciale, aucune dérogation pour y permettreson vote. De quel droit l'Etat l'oblige à choisir d'aller au pèlerinage et s'abstenir de voter ou de surseoir au pèlerinage pour voter ?
Imaginez tant soit peu une initiative de tenir des élections le jour du pèlerinage à la Mecque (fête de Tabaski), les chefs religieux de cette confession se bousculeront dans les mosquées pour maudire la République et bannir la laïcité. Encore que la laïcité suppose respect et considération pour tous les cultes et non le contraire qui s'annonce par la tenue de ces élections maudites d'avance par Dieu et les hommes de foi.
Oui, parce que même si les chrétiens par la sagesse qui leur est reconnue ne bronchent pas, Dieu ne dort pas, et le prophète Mohamed (PSL) a conseillé le respect envers les chrétiens. Musulmans et chrétiens devraient tenir en respect ce jour saint où Jésus (Issa) est invoqué par les chrétiens.
La fraternité entre musulmans et chrétiens est légendaire depuis l'hégire, la fraternité entre Maliens est plus que sacrée aujourd'hui. Si vous voulez pousser des gens à l'incivisme, à ne pas voter, alors vous réussirez à le faire car vous ne leur laissez pas le choix. Par contre, vous engendrez un pouvoir qui veut s'étaler dans les brancards à la rue, car en perte d'estime auprès des musulmans, il formalise sa déchéance auprès des chrétiens à travers ces municipales. Or une semaine de report suffirait à résoudre le problème. Pourquoi donc faire le téméraire pour si peu?
Savoir se remettre en cause, reconnaitre ses erreurs, les corriger, apprendre à être un rônier dont l'ombre se projette pour servir ceux qui sont au loin et non autour du tronc, saisir l'éloignement perceptible de certains adeptes de l'Islam et ne pas corser l'addition avec celui éventuel des chrétiens, voilà ce qui devrait être la démarche sage et élégante du Président de la République. Hélas!
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé
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