L’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN) a organisé le 19 octobre 2016, un atelier de validation de l’étude sur la pollution des eaux du fleuve Niger. Les travaux se sont déroulés au siège de l’agence à Bacodjicoroni ACI, sous la présidence de Baïcoro Fofana, conseiller technique au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable. C’était en présence du directeur général de l’ABFN, Abdourhamane Touré, du premier secrétaire de l’ambassade des Pays-Bas chargé de l’eau, Peter Zoutewelle.
Cette étude qui a duré 10 mois, porte sur la détermination des causes de la pollution des eaux du fleuve et l’identification des différents types de pollution.
La question de la sauvegarde du fleuve Niger est une question qui préoccupe les pouvoirs publics. Il s’agit de la survie de notre pays au regard de la place qu’il occupe dans la vie des Maliens. En plus du District de Bamako, son bassin couvre 6 des 8 régions administratives. Il fait vivre environ 85% de la population. Les eaux du Niger restent la seule source d’approvisionnement en eau potable des 1,8 million d’habitants de Bamako. Depuis plusieurs années, cette sève nourricière est devenue le dépotoir de toutes sortes de déchets (ménagers, artisanaux, industriels, etc.). Dès lors, plusieurs questions se posent à nous. Dans quel état allons-nous transmettre ce patrimoine naturel à notre postérité ? Comment sauvegarder le fleuve et ses ressources ?
C’est pour répondre à ces interrogations que le gouvernement a commandité une étude pour faire un état des lieux afin de prendre les mesures qui conviennent à la sauvegarde. L’étude globale sur la pollution des eaux du Niger, dont les rapports font l’objet du présent atelier, est certainement un bon début, en cela qu’elle permet d’avoir une situation de référence de la pollution et de poser les bases d’un suivi systématique, permanent et accessible de cette pollution. C’est seulement à ce prix que des décisions éclairées pourront être prises afin d’engager des actions de protection qui obligent les citoyens à adopter un comportement respectueux de l’environnement, a estimé Baïcoro Fofana.
Cependant, une étude n’est pas une fin en soi. Elle doit déboucher sur une idée de projet qui permet d’apporter une réponse à la problématique posée et d’améliorer de surcroît le confort de nos concitoyens, a indiqué le conseiller technique. L’étude financée entièrement par le budget national à 150 millions de Fcfa, illustre la volonté et l’engagement des autorités à trouver une solution à la problématique de la pollution en vue de préserver notre écosystème nourricier et la santé des citoyens. Auparavant, d’autres actions avaient été entreprises dans le cadre du nettoyage et de la protection des berges du fleuve à Bamako.
Un dispositif de gardiennage a été mis en place pour assurer la surveillance des berges. Cette activité fera partie d’un grand programme de surveillance que l’agence a élaboré et qui sera mis en œuvre en 2017. Pour le directeur général de l’ABFN, vu l’état actuel du fleuve, il est impératif d’empêcher que d’autres déchets s’y retrouvent. Car, il faut rappeler qu’au-delà des ordures ménagères, les déchets artisanaux et industriels, d’autres ordures provenant de la rue, se retrouvent en fin de course dans le fleuve.
C. A. DIA