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Le Mali est en zone de turbulence politique à 2 ans des élections présidentielles
Publié le vendredi 21 octobre 2016  |  Infosept
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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Les agents de santé en grève de 5 jours, les enseignants du secondaire débrailleraient les 26, 27 et 28 octobres, les magistrats menacent de laisser la robe

A deux ans des élections présidentielles et législatives, jugées cruciales pour le Président de la République, le front social est déjà en ébullition. Toutes les couches socio professionnelles sont désormais en ordre de bataille pour obtenir certains droits. Elles sont arrivées à la conclusion que c’est à quelques encablures des joutes électorales qu’elles peuvent obtenir gain de cause. Les agents de la santé ont cessé de travailler depuis le lundi. Ils ont observé une grève de 5 jours (du lundi 17 au vendredi 21) et menacent d’aller à une grève générale de tous les corps de la santé. Les professeurs d’enseignement secondaire des collectives ne décolèrent toujours pas. Ils ont déposé sur la table du ministre de la Fonction publique et du Travail un préavis de grève de 72 heures à partir du 26 octobre. Quant aux magistrats, ils n’entendent pas lâcher du lest surtout après la sortie malencontreuse du ministre de la justice exigeant un seul interlocuteur syndical. Le gouvernement peut-il faire face à cette grogne sociale qui s’amplifie de jour en jour ? L’UNTM et la CSTM s’en mêleront-elles par solidarité ou vont-elles engager un autre combat contre le gouvernement ?

Le Président de la République ne dort plus que d’un œil tant la situation socio-sécurité au Mali a atteint une proportion inquiétante. Bon nombre d’observateurs de la scène politique malienne pensent, à tort ou à raison, que l’ambition du Président de la République de rempiler pour un second mandat à la tête du Mali s’éloignerait s’il ne relève pas un certain nombre de défis majeurs dans le pays. Parmi ces défis, on peut citer, entre autres, celui lié à la sécurité, le défi de l’emploi des jeunes et celui de la crise sociale aigüe. Or, le constat sur le terrain donne un tableau très sombre au point qu’il s’attire aujourd’hui l’ire de la communauté nationale et internationale. Nombreux sont les maliens qui se disent déçus de celui qu’ils avaient élu avec plus de 77 % des voix. IBK va-t-il enfin entendre le cri strident et de colère tant des masses populaires que de l’élite qui ne demandent rien d’autre que l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ? Le gouvernement va-t-il attendre que l’UNTM s’en mêle pour satisfaire les revendications légitimes des travailleurs comme en 2014 après une grève de 48 heures bien suivie par les travailleurs à l’appel de leur principale centrale syndicale. Le syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS- PF) est sur le pied de guerre contre le gouvernement qui semble mépriser les travailleurs de la santé. C’est pourquoi le syndicat a exigé sans délai l’adoption d’un plan de carrière pour les agents et surtout la satisfaction des revendications issues de son 12ème congrès ; le respect des libertés syndicales à tous les niveaux et l’ annulation des mutations abusives des responsables syndicaux dont le mandat est en cours ; l’octroi et l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale, des primes de garde. Ce sont là entre autres points issus du 12e congrès du SNS-AS- PF. Quant aux professeurs d’enseignement secondaire des collectivités qui ont déposé un préavis de grève, ils ne revendiquent que leurs droits pour une amélioration des conditions de vie et de travail. Pour rappel, certaines des revendications des enseignants datent de plus de 3 ans. Ils semblent être déterminés à aller jusqu’au bout et disent même élargir désormais leurs mouvements à leurs collègues des régions pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.



Que dire de la grande famille judiciaire qui semble, elle aussi, être en rang serré pour exiger la satisfaction de leurs revendications. Les deux syndicats de la magistrature semblent accorder leur violon pour consigner dans un même cahier leurs doléances soumises aux autorités compétentes. Ils menacent même d’abandonner la robe si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

En somme, tous les prémices d’une grogne sociale sont réunies et les mois à venir risquent d’être tumultueux. Le chat échaudé par la grève de l’UNTM ne craint-il pas l’eau froide des autres syndicats ?

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com
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