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Reforme des Forces de Défense et de Sécurité : Amadou Haya Sanogo peut-il relever le défi ?
Publié le lundi 18 fevrier 2013  |  Le Pouce


© AFP
Investiture du président du comité de suivi et de réforme des forces armées de défense et de sécurité, le Capitaine Haya Sanogo


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L’information a fait l’effet du déjà vu et attendu. On savait, depuis le retour du président de la République par intérim de son traitement en France que l’ex patron de la junte militaire était le président du Comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité.

Lui-même l’avait annoncé par indiscrétion sur les antennes de nos confrères de l’ORTM qu’il était le désormais président de cette entité.

Donc l’investiture de Amadou Haya Sanogo en qualité de président du Comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, était attendue par une frange importante de la société non pas en tant qu’un évènement majeur, mais en tant que la concrétisation d’une promesse tenue par le président de la République par intérim le Pr. Dioncounda Traoré. Mais, cela paraît aujourd’hui comme une torture morale pour nos compatriotes, notamment, ceux qui ont été porteurs de combat pour une démocratie où force reste à la loi et dans un pays qui accorde les mêmes chances à tous ses enfants sans exclusion aucune.

Amadou Haya Sanogo a été, officiellement, investi la semaine dernière. Ceux qui connaissent les motivations de cette décision, ne sont pas surpris par sa concrétisation.

Pour eux, il ne s’agit pas d’un évènement majeur. Le vin est tiré, à présent, il faut le boire.

Mais, la question que l’on se pose, c’est de savoir qu’elle en sera la saveur. Sera-t-elle habituelle ? Quoi qu’on dise, il s’agit d’un cas particulier, d’une situation exceptionnelle.

Depuis cette investiture officielle, au sein de l’opinion publique nationale et internationale, des interrogations fusent de toutes parts. La décision vient-elle à point nommé ? A-t-elle été bien inspirée ? Permettra-t-elle de résoudre, effectivement, les problèmes auxquels l’armée malienne est confrontée ? Le nouveau président du comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité travaillera certes avec des experts en formation militaire, mais, qu’en sera-t-il de l’harmonie, pour ne pas dire, du respect de la hiérarchie au sein de nos forces armées et de sécurité ? Ces multiples interrogations méritent réponses pour dissiper l’inquiétude des Maliens.

Mais, pour le capitaine Sanogo, il s’agit de la mise à niveau de l’armée afin qu’elle puisse être à hauteur de missions. Cela ne pourra être effectif que dans le cadre strict du respect de la hiérarchie, de la discipline, le socle même de toute armée républicaine. Certains pensent que l’accomplissement de la mission si noble confiée au Capitaine Amadou Haya Sanogo, pourrait se révéler difficile, en raison du fait qu’il n’est pas un officier supérieur. Que va-t-il se passer donc ? Il n’est un secret pour personne que le président de la République par intérim avait également promis d’œuvrer en sorte que des promotions soient effectives.

Singulièrement, pour le cas du président du Comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, cela ne devrait pas tarder. Il pourrait se voir élever à un grade supérieur lui permettant d’accomplir, efficacement, sa mission si difficile et si nécessaire.

Espérons que cela ne soit à l’origine d’autres frustrations au sein de la vaillante armée nationale ayant en son sein un grand nombre d’officiers supérieurs dont certains sont responsables par exemple à l’école de maintien de la paix et d’autres mis en chômage forcé. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré, dans son discours lors de l’investiture du Capitaine Amadou Haya Sanogo, a fait l’éloge de « son fils », en déclarant haut et fort que l’intéressé était formateur de son état et qu’à ce titre, il serait dans son créneau à cause de ses qualités personnelles.

Sera-t-il aussi efficace dans l’accomplissement de ses nouvelles missions que par le passé quand il dispensait des cours d’anglais à l’EMIA? En tout cas, on attend beaucoup de lui.

Mais quoi qu’on dise, le président de la République par intérim doit assumer un choix qui prête à discussion. C’est parce que par le passé, notamment, ces deux ou trois dernières décennies, on a accepté trop de compromis qu’on est là aujourd’hui.

YOUMA

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