Elles gagnent des millions par jour et pourtant les normes sont loin d’y être respectées. Elles, ce sont les compagnies de transport Sonef et Noor. Jadis géantes dans le domaine des transports, elles empruntent aujourd’hui le train de la médiocrité avec des pratiques orthodoxes.
La Sonef a vu le jour en mars 2010 dans le but de renforcer les capacités dans le domaine des BTP en apportant un plus en matière de logistique et d’expertise et assurer un meilleur transport des clients. Mais aujourd’hui, à l’allure où les choses se font l’on s’interroge sur cette vocation de départ.
Ce qui se passe au sein de cette compagnie ne l’honore point. D’accident en accident, elle est en train de perdre sa crédibilité. Le dernier accident en date s’est passé la semaine dernière sur l’axe Bamako-Kayes, à 70 km de la Cité des rails. L’apprenti et trois passagers ont été tués sur le coup. Certains ont été admis à l’hôpital FousseyniDaou de Kayes, d’autres au Gabriel Touré. Ils sont tous dans un état déplorable.
Un blessé rencontré à l’hôpital Gabriel Touré, révèle : "Nous sommes blessés à cause du mauvais comportement des responsables du bus et nous sommes laissés à nous-mêmes". Un autre, qui était à son premier voyage avec la compagnie et qui a décidé de prendre attache avec nous depuis Kayes n’est pas allé par le dos de la cuillère pour fustiger le comportement des cadres de la compagnie.
"On nous fait croire que la compagnie est le numéro 1 et qu’elle a même eu une distinction. C’est seulement aujourd’hui que je me suis rendu compte que c’est de la poudre aux yeux. Tenez-vous bien ! Le promoteur de l’agence de communication IDS, qui a décerné le trophée se trouve être en charge de la communication de la même compagnie Sonef".
Au-delà de cette non-assistance aux accidentés, un autre problème pointe le nez. Ce sont les conditions de vie de ses esclaves, pardon employés. Des sources font état d’heures de travail non respectées. Un employé nous confie : "Aucun contrat ne me lie à la compagnie. Je travaille comme un âne, mais voyez que si je tombe malade, je suis obligé de chercher de l’aide ailleurs sinon je vais mourir. Aucun social dans cette boite contrairement à certaines compagnies qui égorgent des bœufs pour partager entre ses agents pendant les différentes fêtes. Sonef fait fi de cette pratique".
Quid de Noor Transport ?
De l’autre côté, c’est cette autre dénommée Noor Transport qui traine les pieds en matière de bonne manière dans le domaine du transport. Dirigée par un certain DahmourOuld, la compagnie, est loin d’être une référence. Au moment où nous mettions sous presse, la compagnie disposerait déjà de quatre bus qui seraient en panne entre Douentza et Gao.
Ces pannes seraient fréquentes aujourd’hui et ce sont les clients qui en souffrent au quotidien. Et lorsque nous avons tenté d’en savoir plus sur les multiples pannes de cette compagnie, nous avons été confrontés à la méconnaissance de certains responsables. Cependant, à un niveau plus bas, des doigts accusateurs sont pointés sur le PDG des lieux, le tout puissant DahmourOuld.
DahmourOuld est l’homme à tout faire, mais invisible. Un travailleur nous rapporte : "Si nous avons besoin de n’importe quelle pièce de rechange même les pneus, il faut passer par Dahmour. De ce fait, nous sommes obligés souvent de partir même si nous savons d’avance que les conditions ne sont pas réunies pour faire le voyage. Bonjour donc les débats car c’est une succession de pannes en cours de piste".
Est-ce fait exprès d’amener les passagers à l’abattoir ? On ne saurait le dire mais une seule chose est sûre, compte tenu des relations louches entretenues par certaines autorités en douce, on peut affirmer sans risque de se tromper que les victimes de la compagnie ne feront que mordre la poussière, car ils n’auront personne pour voler à leur secours en cas de problème.
Nous reviendrons plus en détails sur le deal de certaines compagnies avec des agents de l’Etat dans nos prochaines parutions.
Dougoufana Kéita