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Il y a cinq ans tombait Mouammar Kadhafi: qui a tué le despote libyen?
Publié le samedi 22 octobre 2016  |  RFI
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Cinq ans après la disparition de Kadhafi, les Libyens attendent encore des réponses aux questions qu'ils se posent sur la fin de son régime despotique. Les zones d'ombre persistent sur le rôle des grandes puissances dans la chute du Raïs. Retour sur les circonstances d’une mort qui a arrangé tout le monde.

Avec la chute de Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011, la Libye a tourné une page particulièrement sombre de son histoire récente. Huit mois de conflit déclenché par une révolte populaire ont eu raison de l’ancien homme fort de Tripoli. Les images du Raïs le visage en sang, empoigné par des combattants surexcités avaient à l’époque fait le tour du monde, avant l’annonce de sa mort par les autorités libyennes dans le courant de cet après-midi fatidique.

Cinq ans après, les circonstances de la mort du dictateur libyen n’ont toujours pas été élucidées. On ne sait pas encore avec exactitude par qui, quand, comment et pourquoi Kadhafi a été tué. Dans ces conditions, il est raisonnable de penser que si la Libye est toujours plongée dans le chaos et que les Libyens continuent de chercher leurs marques, c’est peut-être parce que beaucoup de questions essentielles sur le sens de leur Histoire restent encore et toujours sans réponse.

42 ans d’un règne sans partage

Arrivé au pouvoir en 1969 à la faveur d’un coup d’Etat militaire, l’ancien leader libyen avait dirigé le pays d’une main de fer, en s’appuyant sur des « comités révolutionnaires » qu’il avait mis en place pour remplacer les partis politiques traditionnels. Prônant le socialisme, il avait rebaptisé la Libye la « Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste » et proclama la « révolution du peuple ». Conscient toutefois que le peuple ne vit pas que de la révolution, il avait puisé dans les ressources générées par le pétrole que le pays possède en abondance, pour offrir un niveau de vie élevé aux Libyens en construisant des routes, des hôpitaux, des écoles et des logements.

Une large partie de l’argent du pétrole avait aussi servi à financer un appareil répressif destiné à écraser toute forme d’opposition dans le pays. Dans les années 1970 et 1980, le régime organisait des procès publics pour faire condamner à mort des dissidents. Les terrains de football et de basket étaient transformés en tribunaux et les séances étaient diffusées à la télévision, sans doute pour impressionner les spectateurs.

Au cours de la décennie 1990, confronté à la menace islamiste montante, le colonel Kadhafi avait fait bombarder les bastions de l'islamisme fondamentaliste, à l’est du pays. En 1996, pour punir les mutins de la prison Abou Salim de Tripoli, il leur avait envoyé ses milices. Celles-ci avaient réuni dans la cour de la prison tous les détenus, avant de tirer dans le tas faisant 1200 morts.

Selon l’écrivain libyen Hisham Matar, auteur de Au pays des hommes (Denoël, 2006), qui a pour cadre la Libye crépusculaire sous Kadhafi, « le secret de la longévité du régime est à chercher dans ces campagnes lancées pour faire régner la terreur et traumatiser la population si profondément que celle-ci n’osera plus exprimer en public ses opinions politiques et sociales ».

Des premières contestations à la guerre civile

Les premières grandes protestations domestiques contre Kadhafi ont eu lieu en février 2011. Trop longtemps réduits au silence, les Libyens se sont soulevés contre l’oppression et les violences du régime, s’inspirant de leurs voisins tunisiens et égyptiens qui avaient envoyé valdinguer leurs dictateurs respectifs. Le Printemps arabe qui explosait dans les rues du Caire et de Tunis était, estimaient-ils, leur dernière chance pour s’émanciper.

Dès février, des émeutes éclatent dans l’est du pays où des centaines de personnes


Image de la télévision libyenne montrant Mouammar Kadhafi entouré par les forces du CNT, le 20 octobre 2011
REUTERS/Libyan TV via Reuters TV
affrontent les forces de sécurité. Kadhafi fait ouvrir le feu sur des manifestants et menace de faire couler des « rivières de sang ». La contestation s’est rapidement transformée en guerre civile. Avec l’aide logistique des occidentaux, qui avaient depuis le 17 mars le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies pour assurer la protection des populations civiles face à l’armée libyenne, les rebelles réussissent à prendre les principaux bastions du pouvoir et chasser le dictateur de son QG à Tripoli en août. Celui-ci se réfugie alors à Syrte, sa ville natale devenue le dernier bastion des kadhafistes.
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