Les opérateurs économiques, pour des fournitures (biens consommables et matériels lourds) qu’ils ont livrés entre 2012 et 2016, réclament à l’Etat, une dette s’élevant à plusieurs milliards de nos francs. A l’origine de cette levée de boucliers, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé qui a remis en cause la décision de ses deux prédécesseurs, Boiré Fily Sissoko et Mamadou Igor Diarra en refusant de régler la note. Pour partager leur peine avec les hommes de média, les responsables de l’Association des Fournisseurs et Opérateurs Economiques du Mali, ont animé le samedi 22 octobre dernier une conférence de presse à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM).
Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé causerait-il plus de problèmes au gouvernement qu’il n’en résout ? La question mérite d’être posée.
Pour cause, depuis son arrivée à la tête de ce département, les problèmes se multiplient et s’amplifient. Pendant que l’affaire relative à l’annulation du décret de recrutement de 501 agents dans la fonction publique et celle de Rand-Gold font polémique, le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé est de nouveau dans le collimateur de l’Association des fournisseurs et opérateurs économiques du Mali. Qui aujourd’hui revendique à l’Etat un cumul de factures impayées, datant de 2012 à 2016 et s’élevant à plusieurs milliards de francs CFA.
Selon les membres de l’Association des Fournisseurs et Opérateurs Economiques du Mali, c’est l’actuel ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, qui serait à l’origine de tous les obstacles. Pour preuve, soutient la présidente de l’Association des Fournisseurs et Opérateurs Economiques du Mali, Oumou N’diaye, ses deux prédécesseurs, Boiré Fily Sissoko et Mamadou Igor Diarra, avaient déjà engagé la procédure de paiement.
Et ce, en conformité avec les recommandations du FMI et de la Banque Mondiale qui ont alloué à l’Etat malien un fonds de 200 milliards FCFA pour cette cause. Et pour rappel, l’ancien ministre de l’Economie et des Fiances, Mamadou Igor Diarra, avait en son temps déclaré que le Mali avait apuré toute sa dette intérieure.
Mais, le ministre Boubou Cissé, dès son arrivée à la tête de ce département a remis en cause la décision de ses deux prédécesseurs en refusant de payer le restant de la dette des fournisseurs. Interrogé sur la question sur les antennes de l’ORTM, il avait laissé entendre que la dette intérieure a été apurée et que ceux qui réclament des factures impayées « ont soit été payés deux fois ou les dossiers comportent des irrégularités».
Mais pour les responsables de l’Association des Fournisseurs et Opérateurs économiques du Mali, cette argumentation ne tient pas. Pour cause, « nous avons dit au ministre Boubou Cissé que nous nous engageons à rembourser les supposées factures qui selon lui, ont été payées deux fois, à condition qu’il nous les prouve.
Mais nous n’avons jamais eu de réponse de sa part. S’agissant des mauvais dossiers dont-il parle, nous l’avons dit de nous les faire parvenir et de régler le reste des factures, mais rien n’y fait » déplore Mohamed Bah, membre de l’Association des Fournisseurs et Opérateurs économiques du Mali.
Qui ajoute qu’ils ont été surpris de l’attitude injustifiée du ministre à leur égard alors que l’Assemblée nationale s’est déjà penchée sur la situation et des audites ont été faites sur la demande du gouvernement. Des audites ont été effectuées, à l’issue desquelles les factures impayées ont été validées. Egalement, des jugements ont été rendus, ordonnant au gouvernement de s’acquitter de sa dette intérieure.
« Le ministre Boubou Cissé a été nommé conformément aux lois de la République, serait-il au dessus de ces lois », s’est interrogé, Mohamed Bah le secrétaire général, du collectif des opérateurs économiques.
Le comble du paradoxe est que d’autres sources nous révèlent que Boubou Cissé que certains médias font passer pour un ‘’monsieur propre’’, a déjà réglé la facture de certains de ses proches.
Sans compter les 19 milliards FCFA de la SOMILO SA, l’une des filiales de Rand-Gold, que le ministre Boubou Cissé a payé dans un laps de 72 heures après le verdict d’un tribunal de Paris.
« Alors que certains d’entre nous ont déjà été contraints de quitter le pays, d’autres sont en prison. Nous autres nous ne dormons plus que d’un seul œil à cause de la pression des banques. Nous nous sommes endettés pour acheter les fournitures et servir l’Etat » a déclaré, M. Togo.
D’autre part, les opérateurs économiques ont déploré l’indifférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) dans cette affaire qui les oppose au ministre chargé des Finances.
Pour être remis dans leurs droits, les intéressés ont promis de marcher, s’il le faut jusqu’à Koulouba, pour se faire entendre.
Moise Keïta