Les responsables de l’Association des promoteurs des écoles privées (AGREES) du Mali, ont animé une conférence de presse, le mercredi 19 octobre 2016 à la Maison de la Presse, pour partager avec les hommes de média les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Il s’agit du retard dans le payement des frais de scolarité, des demi-bourses et de la situation des orientations des élèves admis au DEF.
La conférence des responsables de l’Association des promoteurs des écoles privées (AGREES) avait pour principal motif d’informer les hommes de média sur un certain nombre de problèmes auxquels ils sont confrontés. Il s’agit des nouvelles dispositions prises par le ministre de l’Education Nationale, Barthélémy Togo. Au nombre desquelles, celles relatives à l’orientation des élèves admis au DEF, au payement des frais de scolarité et des demi-bourses.
Selon le principal conférencier, Abdoul Kassoum Touré, secrétaire général de l’AGREES, le payement des frais de scolarité et des demi-bourses est régi par un arrêté interministériel, qui a fixé les périodes de payement de façon semestrielle en deux étapes. A savoir la première quinzaine du mois de février et celle du mois de mai. Mais, selon lui cette disposition n’est pas respectée depuis 10ans. Pire, le payement se fait en une tranche et les promoteurs ne commencent à percevoir leur dû qu’à partir du mois de juin.
« A la date d’aujourd’hui, à Bamako, sur les 463 établissements privées, nous avons 184 établissements qui n’ont pas encore été payés, ou qui sont payés partiellement » a-t-il révélé, avant d’ajouter que le processus de payement est trop long et préjudiciable. Pour preuve, explique-t-il, les promoteurs font les états de payement des frais de scolarité et de demi bourse, qu’ils envoient au niveau des académies, qui à leur tour les envoie à la direction régionale du Budget, qui les expédie au Contrôle financier. Le circuit finit au niveau du Trésor public afin que le payement soit effectué.
« Nous avons demandé l’allégement du processus de payement à l’exemple des autres pays de la sous-région , que l’état lui-même fasse les états, les engagements et appelle les promoteurs pour qu’ils viennent prendre les chèques au guichet, étant donné qu’ils connaissent déjà le coût de la formation » a-t-il suggéré.
S’agissant de l’orientation des élèves admis au DEF , le secrétaire général de l’AGREES, Abdoul Kassoum Touré, a déclaré que l’Etat est dans ses droits de garder tous ses élèves tant qu’il peut les encadrer, les mettre dans toutes les conditions requises. Mais, selon lui, s’il veut excéder les capacités d’accueil des établissements publics, en empêchant les enfants de jouir de leurs droits à la formation de qualité, par une situation de pléthore, il est de la responsabilité des promoteurs d’école d’attirer son attention par rapport à cela.
Pour lui, l’Etat doit se contenter des capacités d’accueil de ses établissements et envoyer le surplus des admis dans les écoles privées qui sont à hauteur de souhait.
Abdoul Kassoum Touré a demandé l’arrêt des orientations académiques. Pour cause, soutiendra-t-il, ces orientations ne profitent, souvent, ni aux parents, ni aux enfants eux-mêmes. Il a jugé anormale, l’orientation d’un élève qui vit à Niamana au lycée Mamby Sidibé de Kati, puisque ce dernier fait partie de l’académie d’enseignement de Kati.
A l’en croire, cette démarche consistant à attirer l’attention du ministère sur les insuffisances de cette disposition est normale et s’inscrit dans le cadre du perfectionnement du système scolaire.
Le collectif des promoteurs d’écoles privées qui avait décidé d’observer une grève de 72heures, a finalement renoncé à sa décision, à cause disent-ils, de l’esprit de collaboration du ministre Barthélémy Togo. «Le ministre a été très réceptif dans le cadre de la loyauté, il a reconnu la pertinence des observations » s’est réjoui, M. Touré qui poursuit en ajoutant que le ministre leur a promis de faire tout son possible pour prendre en compte le maximum de leurs revendications parmi lesquelles figurent, entre autres, le dégagement du surplus d’effectif des établissements publics, la prise en charge des enfants qui ont redoublé deux fois au fondamental, l’autorisation de transfert entre établissements privés ou il n’y a aucune incidence financière, plus d’équité entre l’école privée laïque et l’école privée catholique.
C’est la raison pour laquelle dit-il, le mot d’ordre de grève de 72h a été suspendu.
Moïse Keïta