Saisies par les agents du service des enquêtes douanières en septembre dernier, les 15 tonnes de découpes de poulets et des foies de bœuf frauduleusement importées au Mali, ont été incinérées la semaine dernière par les services vétérinaires. L’opération s’est déroulée en présence des agents de la douane et des forces de sécurité. Un geste de loyauté !
Nous avions annoncé dans l’une de nos précédentes livraisons que les agents des services des enquêtes douanières, dans le cadre de l’exécution de leur mission, avaient saisi 15 tonnes de découpes de poulets et de foies de bœufs frauduleusement transportées au Mali dans un camion 10 tonnes en provenance de la Guinée et été intercepté entre Siby et Bamako, dans la nuit du 26 au 27 septembre dernier.
Aussitôt saisie, le contenu du camion a été vidé à l’abattoir frigorifique de Bamako et mis à la disposition de Direction régionale des services vétérinaires qui a procédé à la destruction d’une partie de la marchandise frauduleuse la semaine dernière dans les environs de Baguinéda, tandis qu’une autre partie a été remise au zoo national pour servir de nourriture aux animaux sauvages.
Selon Dr. Mamadou Kane, chef du service Santé publique de la direction régionale des services vétérinaires, l’opératrice économique incriminée, n’a pas pu fournir le certificat sanitaire, un préalable pour toute importation des produits alimentaires. D’autre part, précise-t-il, l’arrêté interministériel n° 1652 de 2006, interdit toute importation de la viande de volaille crue sur le territoire malien, de la viande bovine et tous ses sous produits.
Cependant, la destruction de ces produits coûte excessivement cher et la direction régionale des services vétérinaires ne dispose pas suffisamment de ressources financières pour cela. En dépit de ces difficultés financières, il a procédé à la destruction des produits saisis car, si ce genre de produits échappe au contrôle des services de douanes pour se retrouver sur le marché, il peut causer d’énormes problèmes de santé.
La solution, selon Dr Kane, c’est de prendre des mesures pour autoriser l’importation de ces produits tout en veillant à ce que les importateurs respectent les normes d’hygiène et fournissent le certificat sanitaire afin, dit-il, d’éviter que les gens continuent de contourner les cordons douaniers pour introduire les produits impropres à la consommation sur le marché local. «Tant que l’importation d’un produit est interdite, les gens vont chercher à défier les services de contrôle mais quand c’est autorisé, l’Etat peut bien veiller sur la qualité des produits » a-t-il laissé entendre.
Abel Sangaré