Se servant du nom des autorités maliennes et sous le sceau du syndicat autonome de la magistrature, Cheick Mohamed Chérif Koné, l’actuel président du SAM a curieusement adressé une correspondance au président de la FIFA pour proposer ses services dans la mise en œuvre de la sentence arbitrale du Tribunal Arbitral Sportif (TAS) du 4 octobre dernier. En réponse, la FIFA a gentiment refusé l’offre avant de rappeler les règles qui régissent le contentieux du football. Un grand coup de bambou pour l’image de la magistrature malienne.
Le bourbier dans lequel l’on a jeté le football malien semble être de nauséabond de jour en jour. Du bras de fer entre les dirigeants est né une divergence entre la Femafoot et le département des Sports. Comme si cela ne suffisait pas, un autre acteur veut s’attribuer, en sourdine, un rôle dans ce spectacle de mauvais goût et préjudiciable à l’émergence du sport roi dans notre pays.
Il s’agit du président du syndicat autonome de la magistrature (SAM), Cheick Mohamed Chérif Koné qui, curieusement, par une lettre (sans numéro ni référence) en date du 18 octobre 2016, proposa ses services au président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) pour l’application de la sentence du TAS (Tribunal Arbitral Sportif) du 4 octobre 2016. Faut-il voir dans cette manœuvre une tentative d’ingérence du corps des magistrats dans l’affaire du football ?
En tout cas, cette démarche soudaine du président du Syndicat Autonome de la Magistrature ne rehausse pas l’image de la justice de notre pays, même si, dans sa correspondance, il a pris soin de débuter par : « suite aux échanges avec le Ministre des Sports, j’ai l’honneur de vous informer de la bonne disposition du Gouvernement du Mali pour l’exécution correcte de la sentence arbitrale rendue le 04 octobre 2016 dans la procédure arbitrale d’appel entre Monsieur Yéli Sissoko et autres d’une part, et la Fédération Malienne de Football d’autre part ».
Si cela était bien fondé, pourquoi le gouvernement même n’a pas saisi la Fifa pour proposer les services du SAM ? Cela, avec, en pièce jointe, le compte rendu des échanges entre le ministre des Sports et le SAM.
Dans le cas d’espèce, il revient soit aux parties, soit à l’instance suprême de football de saisir une juridiction de droit commun du pays concerné pour rendre une sentence arbitrale. Au lieu de cela, c’est le président du Syndicat Autonome de la Magistrature qui a choisi lui-même d’adresser une correspondance à la FIFA. Où va la justice malienne.
En tout cas, cette fois-ci la réponse de la Secrétaire Générale de la FIFA, Fatma Samoura a été on ne peut plus claire : «Nous accusons réception de votre lettre datée du 18 octobre 2016 à propos de la sentence arbitrale du Tribunal du Sport (TAS) dans l’affaire Yéli Sissoko et consorts contre la Fédération Malienne de Football et nous vous en remercions.
Dans ce contexte, nous pouvons vous assurer que nous suivons cette affaire de près avec la FEMAFOOT. En attendant, nous vous rappelons que les articles14 et 19 des Statuts de la FIFA demandent aux associations membres de gérer leurs affaires de façon indépendante et sans ingérence d’aucun tiers. Dès lors, nous vous remercions de votre compréhension».
Cette réponse est un véritable désaveu à l’endroit de la magistrature malienne, et par ricochet du Mali sur le plan international.
M. Diawara