Faire l’état des lieux du système d’alimentation en eau potable des quartiers de Niamakoro et Faladié (commune VI du District de Bamako). Tel était l’objet de la visite, vendredi dernier, du ministre de l’Énergie et de l’Eau Malick Alhousséïni à certaines infrastructures d’alimentation en eau potable de ces deux quartiers dont la démographie ne cesse d’aller crescendo.
En compagnie des services techniques du département et des autorités municipales, la première partie de la visite a concerné 6 adductions d’eau sommaires (AES) dont la réalisation pour certaines remonte aux années 80. Précisément, il s’agit des châteaux d’eau au niveau de l’école communautaire, des centres de santé communautaire de Niamakoro. S’y ajoutent d’autres AES à Niamakoro -Fadianbougou et les secteurs I et II du même quartier.
Le constat est édifiant : sur les 6 adductions d’eau sommaires, seulement 2 sont en état de fonctionnement normal et les 4 autres nécessitent des travaux de réhabilitation pour pouvoir répondre aux besoins des populations d’ici février à mars 2017. L’objectif étant de se préparer à faire face à la période de forte chaleur de l’année prochaine.
« Nous avons deux châteaux d’eau qui sont en panne depuis 2015, l’un est branché sur le réseau EDM et l’autre sur les panneaux solaires qui ont malheureusement été volés. Nous sollicitons la réhabilitation des deux forages, car Niamakoro qui est un très vaste quartier a un problème accru d’approvisionnement en eau potable », a lancé Ramata Guissé, présidente de l’Association pour le développement des femmes de Niamakoro (Nyeta).
Face à cette demande pressante de ce regroupement des femmes de Niamakoro – Fadianbougou, le ministre Alhousséïni a promis : « Nous avons fait le point des travaux à réaliser avec la collectivité territoriale, la mairie et les services techniques. En tout cas, nous ne ménagerons aucun effort pour que ces travaux soient réalisés d’ici la prochaine période chaude ». La tournée a également permis au ministre de constater la non fonctionnalité des infrastructures de systèmes d’hydrauliques villageoises qui ont pourtant été récemment réalisés à grands frais par le gouvernement. Malick Alhousséïni a instruit la direction nationale de l’hydraulique de les rendre fonctionnelles. En collaboration avec la mairie et les populations à travers la mise en place des comités de gestion.
À Faladié – classé parmi les ‘’zones critiques’’ – le chef du département en charge de l’Énergie et de l’Eau et la délégation qui l’accompagnait se sont, dans un premier temps, rendus à la station de reprise de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP – SA). Juste à environ 1 km de là, l’entretien que le ministre a eu, peu de temps après, avec l’imam de la mosquée de ‘’Faladié Mali Univers’’, a permis au visiteur du jour de mesurer l’étendue des difficultés auxquelles les populations sont confrontées pour s’approvisionner en eau. « Nous sommes obligés de veiller entre 23h00 et 07h00 du matin pour avoir de l’eau. Nous demandons l’aide des autorités pour sortir de cette pénible situation », a confié l’imam Adama Traoré.
En réponse, le ministre a assuré que la demande de Faladié sera prise en compte dans le grand projet de Kabala. Il a en outre expliqué que les installations qui sont en place aujourd’hui l’ont été pour uniquement Faladié SEMA. « Or, la population croit, il y a une forte demande et notre production ne peut pas répondre à cette demande », a reconnu Malick Alhousséïni.
Au terme de cette sortie qui a duré un peu plus de trois heures, le ministre a indiqué avoir mieux compris les problèmes. « Je pense qu’il faut appeler réellement les populations à la patience, au civisme et à un esprit d’économie d’eau pour permettre à d’autres d’en bénéficier. Nous allons accroître et renforcer les mesures d’urgence qui ont été réalisées l’année dernière, comme les opérations citernes », a indiqué Malick Alhousséïni qui a annoncé qu’un ensemble d’actions d’information et de sensibilisation seront mises en route et qu’à côté de cela tout ce qui peut être fait sur le plan technique le sera. À noter que la délégation comprenait, outre les membres du cabinet ministériel, le directeur national de l’hydraulique, Seydou Kéïta, le président directeur général de la SOMAGEP – SA, Boubacar Kane, le directeur général de la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP – SA), Adama Tiémoko Diarra…
M. SIDIBÉ