TAZALIT (Niger) - "Rentrer au Mali ou rester au Niger? dans les deux cas la mort peut être au rendez-vous", juge Alhousseïni Mahamadou, un réfugié du camp de Tazalit où la peur est désormais omniprésente depuis le massacre au début du mois de 22 militaires nigériens.
L'attaque du 7 octobre a marqué les 3.900 réfugiés du camp onusien situé
dans la région de Tahoua, à quelque 400 km au nord-ouest de Niamey.
"Certains (soldats tués) ont reçu des coups de grâce dans la tête", a
confié une source militaire à l'AFP. Les trois hangars militaires ont été
pillés par des jihadistes présumés venu du Mali, qui ont emporté vivres et
armes.
Ce raid allonge la liste des camps de réfugiés maliens attaqués par des
groupes jihadistes présumés depuis deux ans au Niger.
Mi-septembre, au moins deux civils ont été tués et plusieurs autres blessés
près d'Ayorou (ouest). En octobre 2014, neuf membres des forces de sécurité
ont été tués et deux réfugiés blessés dans une attaque similaire dans un camp
de Mangaize où vivent 6.000 Maliens.
"Hier c'était la faim et la soif, aujourd'hui nous sommes traqués par la
peur", explique Alhousseini, le visage dissimulé sous un turban gris.
"Peur surtout pour nos enfants", murmure Agaïchatou, une mère de cinq
filles. Si "ceux qui assurent notre sécurité sont tués, un jour ce sera notre
tour", redoute-t-elle.
Bocar Mahamadou réparait sa tente endommagée par un vent violent quand les
premières rafales ont été tirées vers 14 heures .
"On s'est dit : ça y est, ils sont venus pour nous exterminer tous",
raconte-t-il.