Nombreux sont les partants à l’assaut du pouvoir politique à l’occasion des prochaines élections municipales. Pour en savoir davantage, nous sommes posés une série de questions : qui sont-ils, où sont –ils, combien sont-ils? Pour ce faire, nous nous sommes intéressés au cercle de Ségou, le plus grand en termes de nombre de circonscriptions électorales, mais aussi qui nous parait l’échantillon le plus représentatif de la région. Nos constats et analyses, à lire et à conserver.
196 listes électorales dont 3 indépendantes, 64 groupements de partis politique et 129 émanant des partis politiques sont sur le départ dans les 30 communes du cercle de Ségou. Au total nous avons 3732 candidatures pour 424 sièges soit un taux brut de convoitise de près de 9 prétendants par siège. En regardant de près ce taux varie de 2 pour 1 siège à Baguindadougou sur la rive mâle du fleuve à 23 pour 1 pour la commune urbaine de Ségou sur la rive femelle. Entre ces deux bornes 3 communes dépassent la barre de 10.Il s’agit de Sakoîba, Pelengana et Ségou. 17 autres vont de 5 à 9.
Par ailleurs, les sièges ont augmenté suite à l’accroissement de la population. De 11 sièges à Soignèbougou on va à 41 à Ségou commune. 17 communes ont chacune 17 sièges. 7 communes disposent entre 23 et 29 sièges. 5 sont comprises entre 11 et 12 sièges.
Sans foi ni morale, c’est la règle qui visiblement a prévalu à la conception des listes et de l’occupation du terrain En termes de présence des partis à titre individuel et par commune, il est à noter que l’ordre ancien a été sérieusement laminé. Les partis traditionnels (Adema, cid, Urd, rpm,) se sont vus distancer par les jeunes loups. Ainsi l’UDD de Tiéma Hubert a déposé sa candidature dans 18 communes. Elle est suivie de PVRM-FASOKO qui 17 listes individuels et de l’ADEMA qui en a 13. Le RPM, le MIRIA et YELEMA ont pu présenter chacun 9 listes individuelles. Le CNID, le CODEM, l’URD et le RPDM ont respectivement 7, 6 et 5 listes individuelles à leur actif. Tous les autres sont en déca de 5. Rappelons qu’au total, il y a 129 listes présentées par les partis à titre individuel. Le reste largement consacré aux coalitions qui ne respectent aucune logique sauf l’objectif de se hisser au pouvoir et d’en tirer les profits. A l’examen des alliances, on rencontre dans le même paquet des staliniens mal blanchis, des socio-communistes, des libéraux ou des non alignés. Aucun respect pour la doctrine encore moins la vision, l’essentiel c’est de s’unir contre un et pour truster le pouvoir au moyen d’un conglomérat qui petera le plomb à la première secousse. Dans ce monde sans foi ni dogme, tous les coups sont permis et les erreurs se payent cash. C’est le peuple qui fera les frais hélas.
« TAFE FANGA » (pouvoir des femmes) c’est le moins qu’on puisse dire et le mérite reviendrait aux groupes de pression et association féminine. Bravo à Adja Alima Tandia du groupe pivot citoyenneté des femmes (voir photo). En effet, sur les 3732 candidatures, 1277 sont des femmes soit un taux de féminité brut de 34,9%. Le plus faible taux est enregistré à N’Gara avec 25% et le plus fort Souba avec 41,18% devant la commune urbaine de Ségou qui a 40,08%. Par ailleurs 24 communes sur des 30 ont dépassé la barre des 30% de femmes. En fin, les femmes ne sont plus des compléments d’effectif. Ce rôle est désormais revenu aux jeunes diplômés et étudiants. Sur l’ensemble des listes électorales, 7 Femmes viennent en première position, 13 en seconde position et 166 en troisième
MOC/Bouba