Le fauteuil le plus convoité, c’est le moins qu’on puisse dire pour qualifier les futures compétitions électorales pour le premier de l’hôtel de ville de Ségou. L’apprêté du combat se manifestera par la qualité des hommes qui tiennent la tête des troupes. En effet l’ensemble des membres du bureau municipal, trois autres conseillers municipaux sont aussi candidats au poste de maire. Comme la loi électorale stipule que le maire est issu directement de la liste majoritaire contrairement aux précédents où la majorité mécanique pouvait réduire en néant le fait majoritaire, tout va se jouer avec l’envergure et la personnalité des têtes de listes, les machines électorales feront le reste.
Ici nous avons en compétition des hommes et des femmes qui se connaissent parfaitement qui ne se feront pas cadeau. On se battra mètre carré par mettre carré pour prendre la citadelle. Dans ce combat sans merci qui s’annonce où toutes les options sont sur la table et les coups permis, on distingue les favoris, les secondes chances, les ambitieux et les accompagnants.. Au nombre des favoris, il ya :
Ousmane Karamoko SIMAGA, le maire sortant qui défend son bilan et compte sur ce dernier pour se faire réélire. Porté par le PEDS et ses amis, il ne sera pas facile de le terrasser comme certains ont tendance à nous le faire croire. Ici il représente le dernier espoir de survie de l’ex nébuleuse présidentielle et peut bénéficier de la sympathie de beaucoup de nostalgiques. Son bilan peut être aussi un atout car son règne a été marqué par l’arrivée de plusieurs projets et programmes pour le développement urbain de Ségou. Un maire chanceux, diront certains et qui est l’un des rares à faire l’unanimité au sein de sa formation politique. En fin SIMAGA peut compter sur son expérience de gestion des hommes et des organisations.
Nouhoum DIARRA est un jeune briscard du cosmos politique ségovien. Du mouvement de la jeunesse ADEMA de la décennie 90 au poste de premier adjoint au maire sous les couleurs des tisserand en passant par celui du vice président du conseil de cercle, M. DIARRA est en terrain connu. Connaissance qui devrait mettre en œuvre pour faire adhérer l’ensemble du RPM son parti et le reste de Ségou à sa cause. Certes, il lui faut fédérer les tendances au sein du RPM, cependant il peut compter sur la machine électorale de l’honorable Abdoul Jalil HAIDARA, machine qui a sauvé le RPM du naufrage lors des élections présidentielles et législatives sans oublier la caution de certains barbus. Vue les choses sur cet angle, on peut dire sans risque de se tromper que M. DIARRA part favori et même très favori.
Madani NIANG, actuel premier adjoint au maire n’est pas à sa première mandature. Porté par le CNID, M. NIANG peut compter sur l’instinct de survie de ce parti quand il est question d’élection communale à Ségou. En effet la mairie de Ségou apparait comme une chasse gardée du parti du maitre Mountaga TALL et qui n’épargnera aucun effort pour s’y maintenir. Le CNID sans l’hôtel de ville de Ségou est une sauce sans sel. La préservation de cette symbolique existentielle sera un défi qui va fédérer le parti et raffermir le tissu relationnel sur lequel il s’est endossé pour échapper au naufrage.
Au nombre des secondes chances c’est-à-dire ceux là qui misent sur les seconds rôles On peut citer :
BA Moussa TOURE de ADEMA. Porté par le parti de l’ADEMA M. TOURE est à sa première épreuve. Il n’a rien à perdre car les ambitions de l’ADEMA se sont progressivement émoussées depuis les dernières municipales où sa majorité a été réduite en néant par le CNID et ses alliés. Dès lors le parti se trouve à la merci d’un noyau de looseurs qui n’ont fait qu’éloigner du parti sa frange combative et combattante. Mais en politique miracle est possible nous a-t-on dit ? visiblement leur objectif est de se contenter du minimum que l’électorat les offrira.
Nanfegue GOITA, porté par le parti de la poignée de main (URD) mérite aussi du respect car il est unanimement désigné par sa formation. Adjoint au maire, il connait les rouages de l’électorat à Ségou. Si l’homme a une forte personnalité son parti est moins présent à Ségou ville ce qui pourrait constituer les manques à gagner en terme de voix. Cependant, le rôle stratégique de la commune de Ségou pourrait amener la direction nationale du parti à plus et à mieux s’investir.
Ibrim SOW, un autre adjoint au maire tente sa chance pour une seconde fois. Arborant les couleurs du CODEM, M. SOW compte sur le jeu des alliances dont il a le secret pour se tailler une place une fois élu. Opérateur politique par excellence, il sait où et comment dénicher son quotient électoral.
Madani KIDA SISSOKO, l’ancien patron des jeunes et actuel conseiller municipal en charge du jumelage compte se maintenir en selle. Une fois élu, il pourra mettre ses capacités de fin négociateur pour rester à l’hôtel de ville. Pour ce faire, le CAP, son parti, doit mettre le cap sur les réseaux de jeunes pour lui assurer le minimum.
S’agissant des ambitieux c’est-à-dire ceux qui se sont lancés dans la course par défi. A tort ou à raison ils tiennent tête à leur formation d’origine contre lesquelles ils ont des comptes à régler. S’agit de :
Madani Samba NIANG, un autre locataire de la mairie, actuel quatrième adjoint au maire, M. NIANG est un activiste politique depuis l’ancien empire. Ce professeur principal de lettre et chef de l’un des quartiers des plus peuplés de Ségou attend toujours sa consécration. Ancien sociétaire de CNID puis du RPM, M. NIANG porte aujourd’hui des couleurs du parti de la colombe UDD. Sa candidature apparait comme un défi à ces anciens camarades du RPM avec lesquels il a piloté les dernières présidentielles et législatives. Ecarté à la suite de renouvellement des instances du parti des tisserands, M. NIANG est accueilli à bras ouvert et avec tous les honneurs par le parti de la colombe en manque de leadership. Il peut compter sur sa propre expérience mais aussi sur les dissidences au sein du parti majoritaire RPM dont il est le porte drapeau.
M.Mamadou dit Vieux GUISSE s’est lancé dans la course par défi à son ancien parti UDD qui l’a débarqué 72 heures avant la date de limite de dépôt des listes au profit de Madani Samba NIANG. Piqué dans son orgueil, ce jeune opérateur politique qui a presté ses services à l’ADEMA au RPM et à l’UDD a lancé un appel à la jeunesse pour monter de toute pièce une liste indépendante dénommé TILE KOURA (nouvelle époque). C’est la liste la plus jeune où la moyenne d’âge est 35 ans. En regroupant autour de lui des associations des jeunes, M. GUISSE entend bousculer l’ordre ancien. Arrivera-t- il à briser les chaines de la « vieillocratie » ? L’avenir nous en dira.
M.Mamadou SISSOKO un autre opérateur politique veut tenter sa chance pour avoir été sous valorisé par sa famille politique le CNID. L’homme a une carrière en politique à Ségou pour avoir milité au CNID depuis la phase unitaire et s’est forgé une notoriété à travers les émissions critiques de la radio Sido, alors crédité d’une grande audience. Se considérant comme forte personnalité du parti, M. SISSOKO ne veut plus se contenter des strapontins. Comme on le dit, il se jette à l’eau pour prouver ce dont il est capable. Pour ce faire, il s’est adjoint le service de la chinoise Yu Hong Wei dite Astan COULIBALY « Assa PING » selon des détracteurs. Celle la même qui fut candidate malheureuse des dernières législatives
En fin il ya des accompagnants qui en réalité n’ont rien à perdre. Leur présence massive contribuera à atomiser l’électorat. Phénomène qui faussera les calculs et handicape la tâche des favoris. On se rappelle aux dernières municipales seules 8 listes sur les 18 ont pu se tailler un siège à l’hôtel de ville. Le même scénario pointe à l’horizon avec 23 listes en compétition.