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Mali : Moi, Cheick Diallo, enfant de Kayes et basketteur de NBA
Publié le mercredi 26 octobre 2016  |  Jeune Afrique
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Mon nom est Cheick Diallo, je suis un enfant de Kayes, une ville de l’Ouest du Mali.
Je suis le benjamin de ma famille, j’ai quatre frères et nous sommes une famille très soudée. Plus jeune, j’étais un fan inconditionnel de football, j’y ai joué très tôt comme probablement 99,9% des enfants en Afrique. A 13 ans, mon père m’a dit: « Mon fils, tu as trop grandi pour continuer à jouer au foot, tu devrais faire du basket. »

C’était impensable pour moi! Je jouais au foot tous les jours avec mes amis et à Kayes, personne ne jouait au basketball ! C’est sans grande conviction que j’ai commencé le basket. Sur le terrain, j’étais vraiment mauvais pour tout vous dire. Pour moi, ça n’avait aucun sens de jouer au ballon avec les mains. Dès l’instant où j’ai commencé à y prendre plaisir, j’ai progressé. Plus tard, j’ai fait une rencontre, qui s’avérera déterminante dans ma vie; j’ai rencontré Tidiane Drame.

Tidiane est le fondateur de l’association « Mali Hope Foundation », qui a pour objectif de donner l’opportunité à de jeunes basketteurs maliens de poursuivre leurs études aux USA et d’obtenir une bourse grâce à leurs aptitudes sportives. Tous les ans, il organise un camp d’entraînement au Mali afin de détecter les joueurs les plus prometteurs. J’ai rencontré Tidiane pour la première fois à l’âge de 14 ans, j’étais avec mon meilleur amis Kassoum Yakwe (joueur à l’université de St. John’s). J’ai participé au camp et Tidiane a immédiatement contacté ma famille.

Mon père était très enthousiaste à l’idée que je tente ma chance à l’étranger.
J’étais très surpris qu’il vienne vers moi, car dans mon esprit il y avait de bien meilleurs joueurs dans le camp, mais Kassoum et moi étions ceux qu’il avait remarqué. Tidiane a par la suite rencontré mes parents. Il leur a expliqué qu’il voyait un potentiel en moi. Il leur a demandé l’autorisation de me laisser quitter le Mali, pour faire mes études aux États-Unis et jouer au lycée. Mon père était très enthousiaste à l’idée que je tente ma chance à l’étranger pour peut-être devenir un grand joueur et assurer mon avenir. Ma mère, quant à elle, ne voyait pas la chose de la même manière. Rappelez-vous, je suis le petit dernier de la famille…

Au Mali, tout le monde se connaît de près ou de loin et mes parents connaissaient des membres de la famille de Tidiane. Finalement, elle a accepté que je parte. Mon père a alors annoncé à Tidiane d’une voix calme et sage : « Je te confie mon fils, prends en soin. » Dans notre culture, ces mots représentent une énorme responsabilité, ils induisent également la confiance que l’on porte à une personne mais aussi et surtout ils représentent un grand honneur. À cet instant j’étais sous l’entière responsabilité de Tidiane. J’étais jeune et j’avais entièrement confiance dans le choix de mon père.

Un choc brutal

J’ai quitté ma famille, mes amis, Kayes et le Mali le 14 février 2012. J’avais 15 ans. En arrivant aux USA, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre. Je ne connaissais même pas la différence entre le basket high school, NCAA et NBA. J’étais naïf et tout était nouveau. Je me suis documenté et croyez moi ou non… YouTube m’as beaucoup aidé.

J’ai intégré mon nouveau lycée, Our Savior New American à Long Island, en plein hiver. N’ayant jamais vu de vraie neige de ma vie, le choc à été plutôt brutal. Je m’étais pourtant préparé mentalement avec les conseils de Tidiane et quelques recherches. Mais ce froid, l’éloignement de ma famille et la barrière de la langue, ont rendus mes premiers mois très difficiles.

Dieu merci, mon coach, ma famille d’accueil, mes professeurs et les autres étudiants d’Our Savior m’ont accueilli comme un membre à part entière de leur grande famille. Ils m’aidaient et faisaient tout le nécessaire pour que je me sente comme chez moi. Tidiane prenait de mes nouvelles tous les jours, venait me voir régulièrement et me traitait vraiment comme son propre fils.

Ma mission

Je suis persuadé que je n’aurais pas pu trouver meilleur lieu d’accueil qu’Our Savior. L’atmosphère y est familiale, c’est un environnement parfait pour étudier et développer son jeu. Durant ma dernière saison là-bas, mon objectif était clair : devenir le meilleur joueur lycéen du pays. C’était ma mission, mon challenge. Je me devais de rendre fiers mon père, ma mère, mes frères, restés au pays et les conforter dans leur décision de me laisser partir.

À force de travail, j’ai été élu MVP (meilleur joueur) du top 100 NBPA. Ce camp regroupe les 100 meilleurs joueurs du championnat lycéen du pays. À chaque fois que j’affrontais un joueur mieux classé que moi, mon but était de le dominer et d’être le plus fort. Cette année là, j’ai fait une très bonne saison, j’ai été sélectionné dans trois événements majeurs dans le basket high school : au McDonald’s All American 2015, Nike Hoops Summit 2015 et au Jordan Brand Classic 2015, et devinez quoi ? J’ai été élu MVP sur deux des trois événements (McDonald’s All American et Jordan Brand Classic).
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