Le chef d'état-major du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad a été assassiné à Kidal le 8 octobre dernier, dans des circonstances toujours troubles. Il était l'un des plus importants chefs militaires des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad, dont le HCUA est une composante. Mardi 25 octobre, le groupe a tenu un Conseil supérieur de défense près de Kidal, au cours duquel le successeur de Cheikh Ag Aoussa a été officiellement mis en place. Il s'appelle Achafghi Ag Bohada.
Achafghi Ag Bohada était le bras droit de Cheikh Ag Aoussa. Au Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, on le présente comme « un militaire qui s'est imposé sur le terrain », « un rassembleur ».
Né à Tessalit, âgé de 49 ans, Achafghi Ag Bohada est un Touareg de la fraction Imghad-Iredjanatan, une tribu guerrière de la région de Kidal. Un chercheur spécialiste des fractions touarègues note que les Iredjanatan sont des vassaux des Ifoghas, lesquels assument la chefferie traditionnelle à Kidal. Pour cette source, le choix d'Achafghi Ag Bohada est donc très « symbolique » et « politique » : marque de reconnaissance pour cette fraction alliée et démarche d’apaisement alors même que les Imghads, plus proches des autorités de Bamako, contestent la hiérarchie en place.
Passé par la Libye, comme nombre de combattants touaregs, Achafghi Ag Bohada a surtout fait carrière dans l'armée malienne : basé à Kidal lorsque la rébellion indépendantiste éclate en 2012, il suit El Hadj Ag Gamou, dernier chef militaire touareg resté fidèle à Bamako, dans son exil au Niger. Mais Achafghi Ag Bohada décide finalement de déserter et rentre à Kidal la même année pour rejoindre les rangs d'Ansar Dine.... suite de l'article sur RFI