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Enquête sur les jeunes « DJIHADISTES » au Mali : ISS et JICA sont à pied d’œuvre
Publié le mercredi 26 octobre 2016  |  L’express de Bamako
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L’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), en partenariat avec l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS) a mené une étude pour interroger plus d’une soixantaine de jeunes ex-engagés dans les groupes extrémistes. Les résultats de cette recherche ont été présentés au cours d’une conférence de presse, tenue le mercredi dernier à l’Hôtel Salam. Elle était animée par Lori Anne Théroux-Bénoni, Directrice du bureau de l’ISS Dakar ayant dirigé l’équipe de recherche, Ibrahim Maiga, chercheur à l’ISS-Dakar et Mme Kaori Tanava, représentante adjointe de JICA Dakar.
Il faut comprendre que l’Institut d’Etudes de Sécurité est une organisation africaine dont l’objectif est de renforcer la sécurité humaine sur le continent. Quant à l’Agence Japonaise de Coopération Internationale, elle a pour mission de contribuer à renforcer la coopération internationale et le développement durable des économies mondiales et la stabilité économique des régions en développement.
Au cours de cette conférence de presse, Lori Anne Théroux-Bénoni, a expliqué que les questions ont été posées à plus d’une soixantaine d’ex-engagés dans les groupes extrémistes dans le cadre d’une étude menée par ISS. Selon elle, il ressort de ces entretiens menés sur toute l’étendue du territoire malien, qu’en plus des motivations économiques et religieuses attendues, il en existe de nombreuses autres motivations. Elle a rappelé que cette étude démontre que les facteurs sont multiples, évolutifs et qu’ils interagissent. Pour elle, dans certains cas, les circonstances ont été plus déterminantes que les facteurs.
« La cible visée était les personnes, ex-engagées de Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Ansar Dine, la Katiba du Macina et la Katiba Khalid Ibn Walid. Les conditions issues de ces enquêtes montrent que certains facteurs impliquant la présence des jeunes dans les rangs des groupes armés djihadistes n’ont rien d’économique, de religieux ou d’idéologique. Par contre, la volonté de se protéger, de protéger sa famille, sa communauté ou son activité économique apparait comme un des facteurs importants d’engagement. Il faut surtout noter les facteurs convergents dans la plupart des cas : il est donc vain de chercher un seul et unique motif d’adhésion. Il est important d’analyser de façon détaillée les résultats locaux à l’origine de l’engagement des jeunes et de résister à la tentation d’appliquer les conclusions à d’autres contextes », a précisé Lori Anne, Directrice du bureau de l’ISS Dakar.
Quant au chercheur à l’ISS-Dakar, Ibrahim Maiga dira qu’en termes d’implications politiques, les données recueillies soulignent la nécessité de se départir des notions actuellement en vogue de «radicalisation », de « dé-radicalisation » et d’ « extrémisme violent » qui peuvent conduire à des réponses inadéquates, voire contre-productives. Selon lui, le chômage compris de façon large dans le contexte malien, est un facteur parmi d’autres au sein d’une catégorie de déterminants économiques qui comprend notamment la pauvreté, la difficulté à subvenir aux besoins de base ou encore le manque de perspectives.

Fatogoma Coulibaly


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