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Protection sociale : Le Défi de la modernisation et de l’extension
Publié le mercredi 26 octobre 2016  |  L’Essor
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Le gouvernement et ses partenaires sont réunis pour réfléchir aux stratégies permettant d’étendre la couverture sociale à l’ensemble des citoyens. Il y a urgence car 78% de nos compatriotes ne sont couverts par aucun régime de protection sociale

Le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadou Konaté, a lancé hier les travaux de la 2ème Conférence nationale sur la protection sociale. La cérémonie a regroupé de nombreux officiels à l’hôtel Salam dont le commissaire à la Sécurité alimentaire Oumar Ibrahim Touré, le directeur des opérations de la Banque mondiale au Mali Paul Numba Um, le représentant de l’UNICEF au Mali Fran Equiza, le président de la Société civile Ibrahim Allaye Touré et le président de la Fédération malienne des personnes handicapées Moctar Bah. « Politique nationale de la protection sociale au Mali : défi de coordination et de financement » ; « Registre social unifié : outil d’aide à la décision ». Des banderoles affichaient ces thèmes dans la salle de conférence.
La rencontre de 2 jours constitue le point d’orgue de la célébration de la 22ème édition du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion. L’objectif est d’échanger avec l’ensemble des acteurs nationaux et internationaux sur le dispositif de protection sociale au Mali en vue d’une meilleure couverture sociale de l’ensemble de la population. Au centre des échanges, la politique nationale de protection sociale et son plan d’action, ainsi que le processus d’opérationnalisation du Régime social unifié. Les participants réfléchiront aussi aux stratégies permettant d’adapter la protection sociale à la gestion des crises. Ils se pencheront également sur l’extension de la protection sociale au monde agricole et au secteur informel.
Dans notre pays, le niveau de pauvreté est très élevé avec 47,2% en 2015. Selon une estimation rappelée par le représentant de l’UNICEF au Mali, Fran Equiza, plus de 25% de la population est en pauvreté chronique et dans l’insécurité alimentaire et 78% ne sont couverts par aucun régime de protection sociale. Par ailleurs, cette vulnérabilité a été aggravée par la récente crise politico-militaire et a ainsi accru la demande déjà forte pour des programmes sociaux efficaces.
Dans ce contexte, les enfants ont deux fois plus de risques que les adultes de vivre dans l’extrême pauvreté, a rappelé Fran Equiza qui a souligné la nécessité d’améliorer les services pour briser le cercle de la pauvreté intergénérationnelle .
La lutte contre la pauvreté et l’exclusion fait partie des objectifs fondamentaux de l’action de la Banque mondiale dont les efforts ont été salués par le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire Hamadou Konaté. Le directeur des opérations de la Banque mondiale Paul Numba Um a, de son côté, rappelé les objectifs fondamentaux de sa structure à savoir « mettre fin à l’extrême pauvreté à l’horizon 2030 ». Il a également précisé que c’est pour cela que l’institution financière a essayé de recentrer ses interventions dans les pays où elle intervient pour accélérer la cadence de la réduction de la pauvreté.
Pour accompagner le gouvernement dans la réalisation de cet objectif, la Banque mondiale a élaboré conjointement avec la partie malienne un nouveau cadre de partenariat visant à accroître les capacités de production et offrir des opportunités aux populations rurales qui constituent 90% des pauvres du Mali, a rappelé Paul Numba Um. Selon le représentant de la Banque mondiale au Mali, ce cadre vise également le renforcement de la résilience à travers des programmes spéciaux et des mécanismes de gestion des risques pour minimiser l’impact des incertitudes et le changement aléatoire de l’économie sur les populations.
Paul Numba Um a salué les efforts du gouvernement dans la lutte contre la pauvreté tout en réitérant la disponibilité de la Banque mondiale à accompagner notre pays. « Les engagements de la Banque mondiale envers le Mali s’élèvent à 600 milliards de Fcfa et notre objectif est d’aller encore plus haut », a-t-il annoncé avant de rappeler l’importance pour le Mali de se doter d’un Registre social unifié (RSU).
Si l’Afrique se caractérise par sa solidarité, le ministre Hamadou Konaté a rappelé que les mécanismes de cette solidarité ont besoin de se moderniser et de s’adapter aux exigences du temps et aux rigueurs de la gestion économique. Selon lui, la protection sociale est l’ensemble des mesures qu’un Etat met en place pour apporter une assistance préventive à tous ses citoyens, et une assistance curative à ceux qui sont menacés d’exclusion.
La protection sociale est un dispositif qui permet d’anticiper mais elle ne peut pas se concevoir dans un contexte où elle ne couvre pas la majorité sinon l’ensemble des citoyens. Elle ne peut pas non plus se concevoir si elle n’est pas bâtie sur des règles et des fondements de principes de durabilité. C’est pourquoi le ministre Konaté a rappelé un défi majeur. Celui de l’extension de la couverture de la protection sociale à tous les fils et filles de notre pays. « La protection sociale est un élément de la citoyenneté », a rappelé le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire qui a aussi salué l’investissement financier et intellectuel de tous les partenaires de l’Etat dans sa volonté d’assistance à tous les citoyens.
K. DIAKITE

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