Les experts du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Tchad sont réunis dans notre capitale pour se pencher sur la mise en place d’un mécanisme de coordination des pays coauteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton, l’élaboration du plan d’action biennale et d’un projet de déclaration
Bamako abrite, depuis hier, « la réunion de la coordination ministérielle sur l’initiative sectorielle en faveur du coton ». Le coup d’envoi des travaux de ladite réunion a été donné à l’hôtel Salam par le secrétaire général du ministère du Commerce, Sidi Mohamed Ichrach. Cette rencontre est un cadre d’échange et de concertation des experts des pays du C4 (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad) et a lieu 10 mois après la conférence ministérielle de Nairobi, au Kenya. A la suite de la conférence de la capitale kenyane, des résultats ont été obtenus dans le cadre des négociations sur le coton. Ces résultats, selon Sidi Mohamed Ag Ichrach, visent la suppression « des droits de douane, les restrictions quantitatives et les subventions à l’exportation consignées dans la décision ministérielle de Nairobi ».
Selon lui, cette décision constitue une étape du processus devant conduire à une solution définitive, juste et équitable des autres questions en suspens, y compris celles relatives à la réduction, voire la suppression des soutiens internes ayant des effets de distorsion sur le commerce. Rappelons que le coton africain, qui représente 40 % des recettes d’exportations des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, souffre des effets des subventions accordées par certains pays développés (Etats-Unis, Grèce, Portugal, Espagne) à la production et à l’exportation de leur coton. Lesquelles subventions ont pour effet de faire baisser les prix sur le marché international du coton. S’inscrivant dans la poursuite des discussions entamées sur le coton, ces trois jours de travaux permettront aux experts du C4 de se pencher sur l’examen des projets de documents dont l’adoption permettra aux producteurs ressortissants du C4 de gagner la part équitable qui leur revient dans les échanges mondiaux du coton. Ces documents soumis à l’analyse des experts du C4 portent, entre autres, sur « la mise en place d’un mécanisme de coordination des pays coauteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton ; l’élaboration du plan d’action biennale du C4 et l’élaboration du projet de Déclaration ministérielle de Bamako sur le coton ».
Le secrétaire général du ministère du Commerce a rappelé l’intérêt des pays du C4 et de toute l’Afrique pour les voies de la négociation et de la coopération en vue d’une « solution juste, équitable et durable à cette épineuse question ». Rappelant également l’attachement et le soutien du C4 au « Système commercial multilatéral », Sidi Mohamed Ichrach a exprimé la foi du C4 en ce système (commercial multilatéral) quant à sa capacité de « garantir une meilleure intégration des économies africaines aux chaînes de valeurs mondiales, régionales et nationales ». A en croire Sidi Mohamed, cette vision globale fera du commerce, à coup sûr, « un véritable levier de développement, de lutte contre la pauvreté et de croissance inclusive profitable à tous ».
Consécutivement à la conférence ministérielle de Nairobi, les consultations bilatérales sur le dénouement rapide de la question du coton à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont été poursuivies à Genève par les négociateurs de la partie africaine. Ceux-ci, dans la poursuite du processus engagé, ont participé à des réunions d’échanges organisées par le président du sous-comité Agriculture en session spéciale. Au cours desdites rencontres, le C4 a précisé ses priorités à savoir : suivre la mise en œuvre effective de la décision sur l’accès aux marchés, la concurrence à l’exportation et la réalisation des projets/programmes relevant du volet développement. L’autre priorité pour le C4 est de maintenir l’intérêt des membres à négocier la question des soutiens internes, pour parvenir à un accord équilibré faisant l’objet d’une décision ministérielle à la prochaine conférence ministérielle de l’OMC. Pour Sidi Mohamed Ichrach, « nonobstant les résultats de Nairobi sur l’accès au marché et la concurrence à l’exportation, les soutiens internes constituent toujours des causes essentielles d’éviction du coton africain du marché mondial ». «Il est donc évident, a-t-il ajouté, que cette distorsion de la concurrence contribue à accroitre la pauvreté et l’exode des bras valides en milieu rural ».