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Gestion de la crise du nord : Mohamed Ag Erlaf, ministre ou parrain ?
Publié le jeudi 27 octobre 2016  |  La Lettre du Mali
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de lancement des travaux du projet PADUB
Bamako, le 15 décembre 2015 la L’AFP en partenariat avec la mairie de la commune V a lancé les travaux du projet PADUB a la mairie de Badalabougou.
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Le rôle joué dans la crise du Nord du Mali par Mohamed Ag Erlaf fait polémique à tel point que l’on se demande s’il est encore ministre ou « parrain de l’ex-rébellion ».

Croire que le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, serait la personne la mieux indiquée pour gérer la crise du Nord, c’est vraiment se leurrer et mal connaître l’homme.

L’enfant de Tin-Essako dans la région de Kidal est un habitué de la haute administration depuis la fin de ses études. Et s’il jouit de la confiance aveugle des autorités successives, c’est parce qu’on le prend pour un cadre touareg qui a intégré la fonction publique comme les autres Maliens.

Mais, de fil en aiguille, Ag Erlaf a travaillé son réseau à Bamako et dans le vaste nord du Mali à tel point qu’il est finalement devenu indispensable aux yeux des pouvoirs successifs. D’aucuns sont convaincus qu’il a été à deux reprises ministre à cause de son appartenance communautaire.

En le nommant ministre de la République du Mali, Alpha Oumar Konaré et Ibrahim Boubacar Kéita avaient la ferme volonté de faire taire un homme qui a la possibilité de manipuler une bonne partie de sa communauté.

Comme pour caser le très influent Targui, une structure a été créée et taillée à sa mesure : l’Agence nationale d’investissement des collectivités (Anict). Dans ce service ou boite à sous, Mohamed Ag Erlaf savait bien se faire entourer par des hommes dévoués à la satisfaction de ses caprices.

Pour tout dire, les fonds alloués aux collectivités étaient devenus en quelque sorte sa propriété absolue. Et pour avoir la chance de bénéficier des financements de l’Anict, il fallait être dans les bonnes grâces du patron Mohamed Ag Erlaf.

« Parrain de l’ex-rébellion »

En 2006, Ag Erlaf est parvenu à étouffer en sourdine le soulèvement au nord. Du coup, il est devenu une personnalité centrale dans la gestion de la rébellion dans le Nord du Mali.

Il sera récompensé par ATT, qui le nomme à la tête d’un juteux programme de développement. Le PSPDN était un condensé d’avantages et de réalisations à faire dans le Nord du Mali. Mais à la surprise générale, le fonds alloué à ce programme pour gérer la sécurité et le développement est tombé entre les mains de barons de la rébellion de 2012.

Les marchés octroyés, au lieu de garantir la paix dans le Nord, ont attisé la rébellion armée. Les régions du Nord sont tombées en une matinée et il a été difficile de voir les traces de cet investissement colossal. Depuis, personne ne lève le petit doit pour demander des comptes au coordonnateur du projet, Mohamed Ag Erlaf.

A la faveur de la signature de l’accord, Mohamed Ag Erlaf est devenu ministre sans que l’on sache pourquoi. Sur le terrain, il travaille à faire passer une loi légitimant les autorités intérimaires sous le couvert de « code des collectivités ». Pis, il y a deux semaines, il a donné un contenu à ses ambitions en faveur de l’ex-rébellion.

En lieu et place d’une concertation à la base, Ag Erlaf a inspiré le décret de nomination des membres des autorités intérimaires. A Gao et dans le reste du pays, cette décision ne passe pas, mais le ministre Mohamed Ag Erlaf est décidé à faire le forcing. Il ne pouvait en être autrement au regard des forts liens qu’il entretient avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Un rapprochement qui a provoqué la colère d’une partie la CMA la semaine dernière et qui dénonçait l’habitude du ministre. C’est là que résident le doute et la complexité dans le comportement de Mohamed Ag Erlaf.

A suivre !!!

Awa Camara

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