Des individus armés ont ouvert le feu, hier, sur un jeune homme devant le siège d’Ecobank. Les bandits ont subtilisé le sac de la victime contenant une importante somme d’argent, avant de prendre la fuite. C’était aux environs de 13 heures, en plein centre de Bamako, non loin du monument de l’indépendance où des policiers de la Compagnie de circulation routière sont en faction.
La nouvelle de l’attaque s’est vite répandue comme une trainée de poudre à travers la ville. Comment des bandits ont réussi une attaque à main armée en plein jour et en plein centre de Bamako ?
Les faits se sont déroulés en présence de nombreux témoins oculaires. N.C en était un. Il affirme avoir même réussi à filmer une partie de l’attaque avec son téléphone portable. Ce jeune homme d’une trentaine d’années assure qu’il a bien vu les bandits avant qu’ils ne s’échappent avec leur butin. D’après lui, quatre individus sont arrivés à bord d’une voiture qu’ils ont garée non loin de la banque. C’était une voiture de marque Toyata Avensis avec une plaque d’immatriculation. Les occupants sont restés à l’intérieur de la voiture garée pendant quelques minutes. Ils attendaient (très probablement) leur future victime, non loin de l’établissement bancaire. Ce qui laisse croire qu’ils avaient des complices postés à l’intérieur de la banque pour suivre les faits et gestes de l’homme qui sera victime de l’attaque.
Peu de temps après, un jeune homme de teint légèrement clair, après ses opérations à la banque, est sorti avec un sac en main contenant certainement de l’argent. Il se dirigea vers le parking et enfourcha sa moto pour quitter les lieux. C’est en ce moment que les malfrats sont intervenus. Dans un premier temps, ils ont essayé de le faire tomber en donnant des coups de pied à son engin dont le moteur était déjà en marche. Ces coups de pied ont déséquilibré le jeune homme qui n’arriva pas à poursuivre son chemin.
Les malfrats lui ont alors barré le chemin et l’ont sommé de leur remettre le sac qu’il tenait. Le jeune homme refusa catégoriquement. Malheureusement pour lui, ce refus lui coûtera cher. Le malheureux s’est vite retrouvé au milieu des trois malfrats armés de fusils. Sans lui donner le temps de réaliser ce qui lui arrivait, ils ont commencé à lui donner des coups de crosse avec leurs fusils. Une jeune dame qui passait juste à côté tentera d’intervenir. Elle affirmera plus tard qu’elle a cru à une banale bagarre de rue.
Devant la résistance du jeune homme, les bandits finiront par lui tirer dessus. Ils ont ensuite tiré des coups de feu en l’air pour dissuader les curieux qui s’approchaient de la scène. Ce fut le sauve-qui-peut devant la banque. Les bandits profitèrent du remue-ménage pour s’échapper avec le sac de leur victime et son contenu.
Des sources parlent de plus de plusieurs millions de Fcfa. Le jeune homme dont l’identité ne nous a pas été révélée, a été blessé par balles aux jambes et au bras. En attendant l’arrivée de la protection civile, il gisait au sol et saignait abondamment devant des témoins éberlués. Finalement, il sera transporté à l’hôpital à bord d’une voiture banalisée.
Sur le parvis de la banque, les commentaires allaient bon train. Certains évoquaient une possible complicité à l’intérieur du service employeur de la victime. Ceux-ci soutenaient que le jeune homme avait (probablement) été suivi jusqu’à la banque. Et que les bandits ont attendu tout bonnement qu’il effectue son opération de retrait.
D’autres témoins ont fait le lien entre cette attaque et celle qui a été perpétrée contre les agents du péage de Sanankoroba, en début de semaine.
Dans la foule massée sur les lieux de l’attaque, l’unanimité était faite sur un constat : l’insécurité est grandissante dans la capitale et ses environs. « Il urge que les autorités réagissent pour que les citoyens puissent dormir tranquillement chez eux », pouvait-on entendre.
La situation a, en effet, de quoi inquiéter car c’est probablement la première fois qu’une attaque si audacieuse est perpétrée en plein jour au centre ville.
Un vrai défi lancé à la police de Bamako. Nul doute que tous les commissariats de la ville sont déjà mobilisés pour mettre la main sur ces bandits.
M. Sidibé et
MH.TRAORE