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Remise d’équipements agricoles : Word Vision recompense les paysans
Publié le vendredi 28 octobre 2016  |  L’Essor
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Des récipiendaires d’équipements agricoles ont assimilé les techniques simples d’atténuation des effets des changements climatiques afin d’augmenter la productivité agricole

L’ONG internationale américaine World Vision a procédé, mercredi dernier, à Nonsombougou, à la remise d’équipements agricoles à des paysans méritants, pour leurs résultats encourageants obtenus dans le cadre du Projet régénération naturelle assistée (RNA) et à l’issue de cette campagne agricole 2016-2017.
Ainsi, une vingtaine de paysans, dont des femmes, venus de quatre communes dans la zone d’intervention de l’ONG, ont-ils été primés par l’ONG pour avoir promu le projet RNA auprès des paysans dans les communes de Nonsombougou, Nonkon, Ouolodo et Tioribougou, toutes situées dans le cercle de Kolokani. Ils ont reçu des charrettes, brouettes, râteaux, pelles, pics et des plaques d’identification de leurs champs d’expérimentation d’une valeur totale de 2.989.990 Fcfa.
Des prix ont été symboliquement décernés à cinq paysans dont Hamary Traoré, non moins chanteur d’une troupe musicale de son village de Niara, dans la commune de Tioribougou. Il a, au rythme d’une chanson de son terroir, reçu son prix composé d’une charrette, d’une pelle, d’un râteau et d’un pic. Hamary a été suivi de Kotété Coulibaly du village de Ouolodiédo, dans la commune de Nonkon. Ce fut ensuite le tour de Binè Traoré, la dame qui a représenté le groupement des femmes du village de Bafebougou, dans la commune de Nonsombougou. Puis vinrent les tours de Mama Diarra du village de Djèkèbougou, dans la commune de Ouolodo, et de Ba Koné, du village de Koria, dans la commune de Nonkon.
Pendant que les autres bénéficiaires recevaient leurs cadeaux, la délégation s’est rendue dans le village de Ouolodiédo, à 20 kilomètres de Kolokani où se situe le champ expérimental de Kotété Coulibaly. Ce dernier a expliqué comment il a accepté d’adhérer à l’approche prônée par l’ONG en raison des effets des changements climatiques qui ont affecté ses productions agricoles. Le paysan qui passe comme leader dans la pratique, a expliqué avoir tiré beaucoup de bénéfices agricoles et monétaires de la régénération naturelle assistée (RNA). Une pratique consistant à entretenir les jeunes plants d’espèces arbustives qui poussent dans les champs. Il s’agit ainsi pour le paysan à ne pas défricher entièrement en coupant, de façon abusive et disproportionnée, tous les grands et petits arbres pour faire place nette aux cultures. Bien au contraire, la pratique consiste à encourager la préservation surtout des jeunes plants d’arbres fruitiers tout en conservant les espèces autochtones et l’utilisation des techniques de lutte contre l’érosion hydrique avec l’adoption de cordons pierreux, de demis lunes et fassines. Les fassines sont des creux dans lesquels sont disposées des tiges de céréales ou des branchettes d’arbres sur le parcours des eaux de ruissellement afin d’en freiner l’écoulement et favoriser la récupération de l’humus.

TECHNIQUES SIMPLES ET PEU COûTEUSES- Autre technique, le zaï. Cette technique consiste à creuser un petit trou dans lequel est déposée de la fumure organique avant le semis de la céréale. Cette dernière technique a l’avantage de récupérer les terres dénudées et appauvries dues à l’érosion hydrique et éolienne ou à la coupe abusive du couvert végétal. Il faut également rappeler qu’avec le dispositif de la RNA, la fertilisation minérale organique occupe une place importante à travers la confection et l’entretien d’une fosse compostière sur le site du champ et aux alentours des concessions. Le paysan Kotété Coulibaly était fier de montrer à la délégation sa fosse compostière qui était fraîchement arrosée grâce à l’eau récupérée dans une bancotière située juste à une vingtaine de mètres de son champ. Il espère récolter pour la campagne agricole prochaine au moins une dizaine de tonnes de fumure organique qu’il déversera directement sur ses parcelles situées non loin de là.
Kotété exploite une dizaine d’hectares sur lesquels il a semé du mil (4 ha), du niébé (1 ha), de l’arachide (1,5 ha), du maïs (1,2 ha) et du coton (3 ha). Il a révélé, qu’avant l’adoption de la RNA, ses champs lui procuraient peu de récoltes, souvent juste de quoi subvenir à ses besoins alimentaires. Maintenant, il est fier de poursuivre cette pratique, car il a mesuré les effets bénéfiques sur ses récoltes depuis déjà trois campagnes agricoles. Ses champs de mil, de coton et d’arachide que la délégation a visités, présentent un aspect végétatif satisfaisant, selon ses propres appréciations. Il espère récolter plus d’une 1,2 tonne sur son champ de mil et plus de 2 tonnes sur son champ de maïs.
A travers son projet Eco-Agriculture dans le Sahel, World Vision fait la promotion de la RNA et des meilleures pratiques agro-écologiques dans le but de freiner la dégradation et de restaurer la fertilité des sols. La première phase de ce projet qui a duré d’octobre 2013 à septembre 2015 a montré des résultats très encourageants dans les zones où il a été mis en œuvre. Grâce à ces meilleures pratiques de gestion des ressources naturelles, la productivité des paysans encadrés a augmenté et l’environnement a été mieux préservé.
Ces pratiques ont permis aux populations de combattre efficacement la malnutrition, de promouvoir la réduction de la coupe des arbres et d’apprendre aux paysans la meilleure manière de lutter contre l’érosion des sols par des techniques simples et peu coûteuses. Après les premiers résultats concluants, une seconde phase du projet s’étendant d’octobre 2016 à septembre 2018 intervient dans les cercles de Kolokani et de Diéma pour permettre à plusieurs communautés de bénéficier des bienfaits de la RNA et des meilleures pratiques agro-écologiques. Le Projet promeut la formation en cascade en agriculture climato-intelligente, à travers les visites d’échanges des champs écoles, la formation des femmes et des enfants en protection de l’environnement, des brigades de protection des forêts, l’implication des services techniques de l’Etat et la création d’un réseau des acteurs de la RNA et les pratiques de conservation et restauration de la fertilité des sols.
M. COULIBALY
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