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Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon:de trop nombreuses zones d’ombre
Publié le vendredi 28 octobre 2016  |  RFI
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© Autre presse par DR
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI tués près de Kidal
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A quelques jours du troisième anniversaire de l'assassinat de nos deux confrères en 2013 à Kidal, les membres de l'Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont déploré, jeudi 27 octobre 2016 au cours d'une conférence de presse, la lenteur de la justice dans ce dossier et les trop nombreuses zones d'ombre qui entourent le drame.

Toujours aucun suspect interpellé, toujours pas de déplacement du juge d'instruction français au Mali, une déclassification de documents classés « secret défense » trop partielle pour permettre de retracer le fil des événements. L'Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, qui a organisé une conférence de presse jeudi pour faire le point sur ce dossier, a demandé aux deux juges d'instruction - l'un à Paris, l'autre à Bamako - d'accélérer leurs enquêtes.

Le juge malien n'appartient pas au pôle anti-terroriste

L'association déplore que le juge malien chargé du dossier, Mahamadou Kassogué, ne soit pas rattaché au pôle spécialisé dans la lutte contre le terrorisme, comme l'a expliqué Pierre-Yves Schneider, porte-parole de l'assocation : « En général, on a peu d’infos sur la manière dont la justice malienne traite de cette affaire. Mais on a appris très récemment que le juge qui était en charge du dossier ne faisait pas partie du pôle anti-terroriste qui est installé à Bamako depuis 2013. »

Etonnant, voire bizarre, selon Pierre-Yves Schneider, qui s'interroge : « Pourquoi le tribunal de grande instance a-t-il décidé [que le] juge [qui] allait s’occuper du dossier n’était pas de ce pôle anti-terrorisme ? Et c’est d’autant plus dommage qu’évidemment, ce juge ne bénéficie pas des moyens classiques qui sont ceux du pôle anti-terroriste. C’est-à-dire qu’il ne peut pas échanger, par exemple, d’informations avec les autres juges sur cette affaire. »

Cela risque d'être une difficulté supplémentaire, d'autant que les conditions de l'enquête sont compliquées au Mali. « On a très peu d’informations sur ce que fait la justice malienne, parce qu’on est en France, mais aussi parce qu’elle ne communique pas du tout. Donc là, c’est un fait qui me parait totalement bizarroïde et on espère sensibiliser l’autorité judiciaire et peut-être l’exécutif sur cette question », ajoute Pierre-Yves Schneider.

Un lien entre le drame de Kidal et les négociations pour libérer Lazarevic ?

Y a-t-il un lien entre l'assassinat de nos deux confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre 2013 à Kidal, et les négociations en cours dans la région à cette période pour obtenir la libération d'un certain nombre d'otages français ? C'est l'une des hypothèses soulevées hier lors de la conférence de presse de l'association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.

L'association s'appuie notamment sur un extrait du livre récemment publié par nos confrères du journal Le Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui ont recueilli les confidences du président François Hollande. Dans cet ouvrage, le chef de l'Etat, évoquant le cas de Serge Lazarevic, enlevé en 2011, confie que ce dernier est « sans doute détenu par ceux qui ont tué les journalistes ». Il fait ce lien le 7 novembre 2013, soit quatre jours après le drame. Pour mémoire, Serge Lazarevic a été libéré le 9 décembre 2014.

Jusqu'à présent, rappelle Christophe Boisbouvier, journaliste à RFI et membre de l'association, les autorités ont toujours nié un quelconque lien entre le drame de Kidal et les négociations. Mais cette déclaration du président Hollande, estime-t-il, change la donne : « Leur assassinat intervient à une époque où il y a beaucoup d’otages qui viennent d’être libérés ou qui sont encore détenus. Et il y a nécessairement de la part des services français et des réseaux français - qui ne sont pas toujours publics - ; il y a nécessairement des contacts à ce moment-là avec des gens pas recommandables, puisqu’il faut réussir à faire libérer les otages. »

Notre confrère s'interroge : « Est-ce que, dans le cadre de ces négociations, il y a des gens qui ont abusé de la confiance des Français, des faux repentis qui se sont retournés contre les Français et qui sont à l’origine du drame de Kidal ? C’est l’une des questions. Et est-ce qu’aujourd’hui, il y a des choses à cacher de ce point de vue ? »

« On commence à deviner les contours de l'affaire »
... suite de l'article sur RFI

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