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Les révélations de Dr Oumar Mariko au carrefour d’opinions «Faso baro» “Après le coup d’Etat de 2012, je devais être élu président de la République au terme d’une transition de 18 mois… “
Publié le samedi 29 octobre 2016  |  Aujourd`hui
Rencontre
© aBamako.com par A S
Rencontre politique
Le secrétaire du parti SADI, Oumar MARIKO a organisé une conférence de presse le lundi 26 novembre 2012
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Après l’ancien Premier ministre Moussa Mara, c’était au tour du député Oumar Mariko, président du parti Sadi, d’être l’invité du Réseau des jeunes pour la paix au Mali (Rjpm) à Carrefour d’opinions “Faso Baro “. Situation politique sécuritaire, mise en œuvre de l’Accord de paix, réforme de l’Armée, création du groupe parlementaire Sadi ont été, entre autres questions, celles abordées par l’invité du jour.

Très à l’aise lors de cette rencontre, Dr Oumar Mariko qui avait à ses côtés le président du Rjpm Tiéoulé Djigui Sidibé, a révélé à l’assistance qu’il n’a pas jusqu’à la date d’aujourd’hui regretté le coup d’état de 2012. D’ailleurs, a-t-il reconnu, il faisait partie des concepteurs du renversement de l’ordre constitutionnel. S’il y a une chose qu’il regrette de ce putsch, a-t-il poursuivi, c’est le fait de confier la gestion de l’après coup d’Etat à Amadou Haya Sanogo.

“Ils ont manipulé Amadou Haya de telle sorte qu’il ne savait plus quoi faire. Raison pour laquelle, il s’est retrouvé aujourd’hui en prison. Mais malgré tout, nous allons nous battre pour le faire sortir du bagne ” a souligné Dr Mariko.

A la question de savoir qu’est ce qui était prévu par lui et la junte aussitôt après la prise du pouvoir en 2012, le président du parti Sadi de répondre en ces termes : “On était convenu, aussitôt après le coup d’état, de faire une transition de 18 mois. On allait choisir un Premier ministre avec un gouvernement de 17 membres composé des représentants de certains partis politiques, dissoudre l’Assemblée nationale, laquelle devait être transformée en Conseil national de transition. Je devais présider une commission pour pouvoir négocier avec ceux qui ont pris les armes au nord afin de conclure un cessez-le feu. Durant ces 18 mois, on devait refaire le fichier électoral, organiser les élections. Et moi j’allais être candidat pour l’élection présidentielle, mais pas dans le gouvernement. Et il était prévu que je gagne ces élections, parce que, dans notre entendement, le pouvoir devait revenir à ceux qui étaient dans la dynamique du changement. Mais Sanogo n’a pas respecté ses engagements, il s’est laissé influencer “ a regretté l’intrépide député de Kolondièba

“La hiérarchie militaire est mauvaise, la troupe n’a pas de morale”

Au cours de cette rencontre, le président du parti Sadi a donné son point de vue sur les différentes attaques dont l’armée malienne fait l’objet. Pour lui, ces attaques sont la résultante de la mauvaise organisation des Forces armées maliennes. “En plus, il faut le dire, la hiérarchie miliaire n’est pas bonne. On ne voit pas une organisation militaire viable sur le terrain. Aussi, l’Armée doit être en relation avec les populations. Pour que l’Armée soit en relation avec les populations, il faut que le pouvoir politique soit crédible. Si le pouvoir politique n’est pas crédible, tu as beau fait des lois de programmation militaire, ça ne servira à rien. Il y a combien de nos compatriotes qui sont aujourd’hui sous le drapeau ? Le nombre n’est pas connu. Ils prennent de l’argent pour des soldats fictifs et la troupe n’a pas de morale. Avec de telles situations, nos soldats deviennent vulnérables à n’importe quelle attaque “ a soutenu le président du parti Sadi.

Pour lui, il faut de nos jours une nouvelle armée. A cet effet, il a révélé : “Aujourd’hui à Gao, tous les jeunes ont une carte de combattant, ils sont tous dans des mouvements armés et les gens font de cela un gagne-pain. Il faut que cette situation cesse. Il nous faut aujourd’hui une nouvelle organisation de l’Armée. Il faut aussi la justice au sein de nos forces armées et de sécurité. En termes clairs, une armée de type nouveau. En terme d’injustice au sein de nos forces armées et de sécurité, même l’autre jour, ils ont chassé 7 policiers syndicalistes. Ce sont des choses qui ne sont pas normales”.

Le conférencier a aussi saisi cette occasion pour donner son point de vue à propos de l’acquisition de deux hélicoptères Puma au profit de nos forces armées dans le cadre de la Loi de programmation militaire.

” A mon avis, l’Armée malienne n’a pas besoin d’hélicoptères, mais des véhicules anti mines. Les Français et la Minusma ont acheté beaucoup de véhicules anti-mines. Au moins ces engins pourront sauver les vies de nos soldats parce qu’ils pourront les aider à détecter et éviter les mines. Qu’est ce que nous allons faire avec ces avions ? Ce n’est pas quand même pour bombarder la population de Kidal. Et on oublie qu’à Kidal, il n’y a pas que des groupes armés. Il y a surtout la population civile” renchérit le conférencier. Il a exprimé son étonnement quant à l’emballement médiatique autour de l’acquisition de ces deux engins. “Deux hélicoptères c’est quoi dans l’immense désert du Sahara malien ? ” s’est interrogé l’élu de Kolondièba.

” Le Rpm a méprisé

le parti Sadi et a été arrogant à notre égard “

Lors des débats, l’invité du jour a aussi expliqué les raisons de son départ de la majorité présidentielle. D’après Dr Mariko, au début au second tour de la présidentielle de 2012, il a toujours affirmé que IBK et Soumaïla Cissé sont les mêmes. Mais malgré tout, ils ont choisi le moindre mal, à savoir IBK.

“Mais aujourd’hui, nous avons retiré notre soutien au président de la République, parce que, lorsque nous l’avons soutenu au second tour, on lui a fait savoir qu’au départ qu’on était au départ dans cette logique. Mais néanmoins, qu’on fasse ensemble un document politique de gouvernance avec des partages de responsabilité ou le Sadi peut se retrouver. Ils ont refusé. Ils ont mis sur place la Convention de la majorité présidentielle pour dire que c’est IBK le président, le Rpm est majoritaire, qu’il faut soutenir les positions de ce parti quoiqu’il en soit. Chose que nous avons refusée, mais tout en restant dans une logique de soutien à IBK. Et nous avons gardé notre liberté de ton et de critique.

Aussi, nous ne sommes pas partis comme ça de la majorité présidentielle, nous leur avons soumis un document au siège du Rpm, pour analyse. Ils ne l’ont pas étudié à fond. Nous considérons cela comme du mépris et de l’arrogance de la part de cette formation politique. Et lorsque nous tournons le dos à la majorité présidentielle, au même moment, Adp-Maliba a rompu aussi avec la majorité présidentielle. Et nous avons créé un groupe parlementaire de 14 députés. Et c’est en ce moment que nous avons appris que le président d’honneur de ADP-Maliba est en train de donner 50 millions par député ayant quitté la majorité “ a soutenu le parti Sadi.

En tout cas, le conférencier du jour a été clair: “Nous n’avons rien reçu de l’Adp-Maliba et si on parvenait à nous donner 250 millions, ce serait la fête au village au parti Sadi car ça me permettrait d’implanter notre formation politique sur l’ensemble du territoire national”.

L’Honorable Oumar Mariko, décidément très en verve, poursuit : Par ailleurs, même s’il avait donné 50 millions par député, où est le problème ? Je pense que le Rpm, tout comme l’Adema, n’ont pas de leçon de morale à donner aux Maliens. Ils ont transgressé toutes els éthiques et les morales en politique. Ils sont en train de voler partout. Par exemple, à l’Assemblée nationale, on donne des marchés à des députés et cela a commencé depuis que Dioncounda était au Perchoir. C’est un député de l’Assemblée nationale qui a le marché des assurances de l’Hémicycle, ils font des missions fictives. Et tout le monde est au courant que les députés qui ont quitté le Rpm pour rejoindre l’ADP-Maliba avaient depuis longtemps des divergences avec le parti des tisserands”.

Oumar Mariko : “Jai été approché pour fournir une liste de personnes à recruter parmi les 501fonctionnaires “

Par rapport au recrutement des 501 fonctionnaires, le président du parti Sadi a exprimé toute son indignation : “C’est pitoyable. Car certains d’entre eux ont ramassé les maigres ressources pour donner aux agents chargés du recrutement. D’autres ont été recrutés en fonction de leur coloration politique. Je vous avoue que même moi- même j’ai été approché afin que je donne des gens à recruter. C’est en ce moment que j’ai découvert toute cette mascarade. Et lorsque j’ai vu la liste, j’ai aussitôt, à travers une correspondance, saisi le ministre des Finances Boubou Cissé et le ministre de a Fonction publique Racky Talla afin qu’ils me donnent d’amples informations sur les conditions de recrutement de ces jeunes. Jusque-là, Talla ne m’a pas répondu. Par contre, Boubou ma fait savoir que lui-même a vu que c’est comme ça et je ne crois pas à cette version. De nos jours, ils ont fait de la fonction publique une fonction marchande car les besoins réels ne sont jamais exprimés “.

Et le Député de continuer dans sa lancée : “Ce ne sont pas 500 personnes qu’il faut recruter aujourd’hui, mais des milliers de jeunes. Ce qui est vraiment déplorable, ils n’ont pas fait un recrutement népotiste, mais un recrutement sur la base de l’argent. Ils ont fait la spéculation sur la misère des gens. Qu’ils appliquent la clause résolutoire de toutes les sociétés et entreprises d’Etat qu’ils ont vendues, ils vont créer des milliers d’emplois tout de suite, notamment au niveau des chemins de fer, Betram, Huicoma” fait remarquer le président de Sadi.

“Que Ras Bath cesse de marchander mes dossiers”

Au cours de cette conférence, Oumar Mariko, même s’il dit qu’il est contre la privation de Ras Bath de certains de certains de ses droits, a tout de même déploré l’attitude de ce chroniquer radio.

“Ras Bath, je le connais depuis les années 1990 parce qu’il était membre du Comité directeur de l’Aeem. Et Aujourd’hui, il est dans les mains de Mahmoud Dicko et IBK. Son tort, c’est de prendre mes dossiers comme celui de l’Asam qu’il marchande sur sa radio. Il prend l’argent de gauche à droite avec mes dossiers. J’ai été le premier à soulever le dossier de l’Asam, non seulement au niveau de l’Hémicycle, mais aussi auprès du Bureau du vérificateur général. A ce sujet, j’ai de nos jours un dossier de plus de 5 kg sur l’Asam et vous allez voir le rapport du Bureau du vérificateur qui accable cette société. En un mot, j’invite Ras Bath à ne pas jouer avec le dossier des gens. Mais malgré tout, je vais me battre pour que lui et Sanogo puissent sortir de cette situation. Mais pas pour jouer ici au Mali un rôle de premier plan” a conclu le conférencier.

Kassoum THERA
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