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03 Attaques Meurtrières en 10 jours àBamako et environnants Américains et Français s’inquiètent
Publié le samedi 29 octobre 2016  |  Le Sphinx
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© aBamako.com par FS
Lancement officiel du site web de l`EPU
L`ambassadeur des Etats Unis au Mali et le représentant du Ministre de la Justice ont procédé le Mardi 6 Octobre 2015 au lancement officiel du site web de l`EPU à l`Hôtel Radisson. Photo: Paul A. Folmsbee, ambassadeur des Etats Unis au Mali
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Le saviez-vous ? Les Etats-Unis ont décidé de réduire sensiblement le nombre de leurs ressortissants au Mali. Pour leur part, les Français ont une cellule chargée d’y suivre de très près la situation sécuritaire. Et l’une des recommandations de cette cellule consiste pour le Président Hollande ainsi que la délégation qui l’accompagnera dans le cadre de l’hypothétique Sommet Afrique-France, de ne point s’attarder dans la capitale malienne.



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Et pourquoi donc ces mesures draconiennes pour le moins subites ? C’est bien l’insécurité hybride qui sévit désormais au Sud et surtout dans la capitale. Hybride, parce qu’elle revêt plusieurs formes et s’avère par conséquent difficile à cerner.



Le constat

Vendredi 14 octobre 2016 : la boutique «Simparala» (un établissement commercial spécialisé dans la vente de produits divers depuis deux décennies est prise pour cible aux environs de 21 h 30. Des hommes lourdement équipés d’armes de guerre sont arrivés à bord de deux véhicules Toyota Corolla dit Drogba qu’ils ont garés à quelques dizaines de mètres. Deux d’entre eux armés de pistolets automatiques, ont tiré quelques coups en l’air et sont entrés dans la boutique. Les six autres armés de kalachnikov sont restés dans les environnants pour faire le guet. Les deux assaillants à l’intérieur ont mis tous les occupants à plat ventre, dépouillé les clients et vidé les caisses du magasin. Ils ont ainsi emporté des dizaines de millions et des objets de valeurs.



Vendredi 21 octobre, jour de foire hebdomadaire de Kalifabougou à 45 kilomètres de Bamako. Des bandits armés d’engins de guerre pénètrent dans la localité aux environs de 20h. Ils mettent le village en silence en tirant des coups de feu en l’air. Ils bloquent ensuite toutes les issues et se mettent à piller les boutiques et les commerçants sur place. Ils se retirèrent ensuite sans être inquiétés. On estime leur butin à plusieurs millions F CFA.

Lundi 24 Octobre, Sanankoroba à 35 Km de la capitale : le poste de péage est attaqué aux environs de 19 heures. Les assaillants armés de kalachnikovs crient «Allah Akhbar» et tirent sur tout ce qui bouge. Le bilan fait état de 3 morts, dont deux agents de l’autorité routière (des vendeurs de ticket) et un gendarme et de 4 blessés.

Ces trois attaques sont survenues dans l’intervalle de dix (10) jours soit du 14 au 24 Octobre 2016. Encore à l’heure actuelle, les assaillants n’ont pu être identifiés encore moins appréhendés.

Les similitudes et rapports

Dans les trois (03) cas, les assaillants étaient cagoulés. Ils craignent donc d’être identifiés. Ce qui sous-tend qu’ils vivent parmi les populations cibles ou que celles-ci sont susceptibles de les reconnaître ici ou ailleurs.

De part et d’autres, leurs nombres ont évolué entre 03 et 06. Et un nombre d’entre eux, selon l’effectif, est toujours chargé de faire le guet pendant que le second groupe opère en toute sécurité. Ceci est le propre d’une stratégie de guerre.

Autres détails croustillants : ils ont toujours opéré entre 19 et 21 heures et en possession d’armes de guerre. Ils savent donc se servir de cet outil à la perfection. Aussi, en opérant entre 19 et 21 heures, ils sont sûrs de ne rencontrer la moindre résistance dans la mesure où les patrouilles nocturnes ne sont opérationnelles qu’aux environs de 23 heures voire au-delà. Ils savent donc. Peut-être, ont-ils séjourné dans le système ?

A Sanankoroba, ils ont lancé le fameux cri de guerre des Djihadistes, à savoir «Allah Akhbar». Une manière de brouiller les pistes ? De nombreux analystes le pensent. Mais ils peuvent bien être des deux tendances. Les raisons ?

C’est le choix et la nature des cibles qui donnent les premières indications. Leurs victimes, dans la plupart des cas, sont des nantis et/ou symboles de l’Etat. On le sait : «Simparala» n’est pas classé parmi les pauvres de la capitale ; la principale victime de Kalifabougou, à savoir Issa Diarra possédait la boutique la plus achalandée du village ; et quant au poste de péage de Sanankoroba, il est censé être un symbole de l’Etat.

En clair, l’on constate que ces bandits d’une autre espèce ne s’intéressent nullement aux motos Jakarta et qu’ils évoluent eux-mêmes en véhicule, souvent de luxe, c’est-à-dire avec de gros moyens. Et leurs butins, dans les trois cas, correspondent à plusieurs dizaines de millions F CFA. Tout bandit de grand chemin qui se respecte observera un court répit après une opération fructueuse et tenterait de jouir de son butin. Mais ici, c’est sans relâche. Ils maintiennent la pression comme si leur butin prenait une autre destination ou comme s’ils constituaient plusieurs groupes éparpillés mais en agissant en parfaite symbiose.

La méthode des djihadistes, on le sait, consiste à alimenter les caisses en vue de financer leur guerre. Raison pour laquelle et de façon générale, les djihadistes bon teint, s’adonnent aussi au trafic des otages, de drogues, d’armes etc. Et souvent, ils utilisent les services des délinquants de droit commun, des repris de justices, militaires déchus, victimes du système, marginaux, entre autres.

C’est dire qu’existe bien la possibilité d’un lien entre les deux tendances. Le plus grave, c’est que les services de la sécurité nationale n’ont à présent, la moindre indication ou le moindre renseignement sur cette nébuleuse. D’où l’inquiétude des représentations diplomatiques en place.

L’inquiétude grandissante des occidentaux

Un début de panique a régné hier au cours de la mi-journée dans la capitale malienne. Le siège de l’ONG américaine «Corps de la Paix» sis à l’ACI a été pris d’assaut par des envahisseurs. Tentative d’enlèvement ? Le Commissariat de police du 14ème Arrondissement dut demander du renfort à Kati lequel s’apprêtait à faire une descente sur les lieux. Mais fort heureusement, il s’agissait juste d’un exercice grandeur-nature auquel n’ont pourtant pas été impliquées les autorités locales de proximité. Comme pour dire que la confiance n’est pas au beau fixe à ce niveau.

Les initiateurs de cet exercice ne sont autres que les éléments des FAMAS qui viennent juste d’un séjour aux Etats-Unis après une formation d’élite portant sur la protection rapprochée.

L’on constate, en tout état de cause, que l’Oncle SAM se montre très méfiant au Mali. Au regard des derniers incidents survenus à Bamako et environs, il a d’ores et déjà invité ses ressortissants non essentiels à Bamako, à rentrer. Ne sont désormais présents que des «célibataires», les mariés ayant fait évacuer femmes et enfants.

Les Français ne sont, non plus indifférents à la situation qui prévaut à Bamako. A Paris, une cellule directement rattachée à L’Elysée (Présidence de la République) est chargée d’évaluer au quotidien la situation sécuritaire du pays. Et selon des informations qui nous sont parvenues, l’une des recommandations forte de cette structure est que la délégation française ne s’attarde nullement à Bamako dans le cadre de l’hypothétique sommet Afrique-France. Pas question de parade ou de villégiature comme initialement annoncer par les autorités maliennes. La mesure est censée valable pour toutes les autres délégations étrangères.

Batomah Sissoko

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