Tout récemment en juillet 2016, les militantes et militants de l’ADEMA-PASJ et les acteurs avertis de la scène politique nationale s’étaient demandés si le fait de prendre le Président du Parti ADEMA dans le dernier Gouvernement et de nommer le potentiel futur candidat à l’élection présidentielle de 2018, voulait signifier que IBK s’est payé les deux têtes de proue du Parti ?
La question est restée sans réponse, jusqu’à ce jour du 23 octobre, à l’occasion du 4ème congrès ordinaire du RPM. En effet dans son discours, le Pr Tiémoko Sangaré non content d’être que le RPM et l’ADEMA marchent la main dans la main, voudrait plus au-delà de ce climat cordial. Dans son discours, il laisse entendre qu’un futur glorieux attend les deux Partis, parce qu’ils sont désormais dans la logique d’investir un seul candidat pour les prochaines joutes électorales pour la présidence de la République en 2018. Il révèle que cette décision émane du Comité Africain de l’International Socialiste lors de son assises les 10 et 11 avril 2015. Cette assise, semble-t-elle par la voix d’un ancien Président mauritanien, à lancer l’idée d’une fusion entre le RPM et l’ADEMA-PASJ pour être tous à l’Internationale Socialiste. Voilà donc qui est bien dit. En effet, les ministres ADEMA dans le Gouvernement sont taxés d’être là-bas pour saper le moral des militantes et des militants, enfin qu’ils renoncent à toute candidature du Parti en 2018.
A ces deux ministres s’ajoutent, Moustapha Dicko qui a été nommé, il y a peu comme Haut Représentant du Président de la République à la Francophone. Ce que les militants ignorent, c’est qu’avant leur nomination dans le Gouvernement, ils étaient tous partants pour une candidature du Parti. Ils ne s’en cachaient même pas. Egalement, ils étaient engagés pour dénoncer la gouvernance d’IBK à visage découvert au nom du Parti ADEMA dont ils sont les responsables. Il a donc fallu qu’ils soient dans les bonnes grâces du pouvoir, pour qu’ils changent de manteau. Aujourd’hui, les militants sont unanimes qu’ils sont à la manœuvre pour préparer la candidature d’IBK au détriment de celle de leur Parti. Certains d’entre eux parlent même d’écraser les opposants à cette option, avec de l’argent volé en tant que ministre.
Quel comble pour l’ADEMA dont les maliens en majorité déçus voyaient dans l’ADEMA, une alternative à la mauvaise gouvernance d’IBK qui a fini de plonger le Mali dans le K.O. Ce Parti, un des plus grands d’Afrique entre 1992 et 2001, a toujours été trahi par ses responsables à commencer par Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré, Abdoul Karim Konaté, Tiémoko Sangaré. L’ADEMA va-t-elle répéter l’erreur de 2007 avec le Président ATT, cette option a été fatale au Parti, après le coup d’état du 22 mars 2013.
Pour masquer cette trahison, le Comité Exécutif (CE) dans le cadre de l’élection présidentielle de 2018 a demandé à Moustapha Dicko d’élaborer un rapport sur les trois variantes suivantes : premièrement soutenir IBK dès le premier tour, deuxièmement présenter un candidat du Parti, troisièmement, le soutien à un autre candidat en dehors d’IBK.
On fait sciemment de retarder ce rapport afin que les structures à la base n’aient pas le temps utile de se prononcer sur son contenu, tout en les mettant devant le fait accompli. Voici donc la stratégie des dirigeants actuels de l’ADEMA-PASJ. Quel Parti responsable, va-t-il accepté d’assurer ce bilan plus que catastrophique d’IBK ?
Que veulent les dirigeants de l’ADEMA, une prostitution politique, un détournement des valeurs fondatrices du Parti, ou la primauté des intérêts particuliers sur l’intérêt national ?
C’est aux militantes et militants de se prononcer rapidement contre un tel projet au moment où une vingtaine de sections souhaitent que l’ADEMA quitte la majorité présidentielle. A ce rythme l’ADEMA finira par être le cube magi dans toutes les sauces politiques. Le Comité Exécutif propose, les structures disposent ! Opter pour IBK c’est aller à un suicide collectif des militantes et militants de l’ADEMA.