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Côte d’Ivoire: plusieurs incidents lors du référendum sur la Constitution
Publié le dimanche 30 octobre 2016  |  AFP
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Abidjan, 30 oct 2016 (AFP) - Le référendum sur une nouvelle Constitution,
pour lequel 6,3 millions d'Ivoiriens sont appelés aux urnes dimanche, a été
émaillé par des incidents dans des bureaux de vote à travers le pays, les
autorités assurant toutefois que le processus se déroulait "bien dans
l'ensemble".
Des groupes de jeunes ont perturbé le processus de vote, saccagé ou emporté
du matériel électoral dans plusieurs villes du pays: à Yopougon, quartier
populaire de l'ouest d'Abidjan, à Gagnoa (270 km à l'ouest d'Abidjan et fief
électoral de l'ancien président Laurent Gbagbo), à Daloa (380 km nord-ouest
d'Abidjan) et à Dabou (50 km d'Abidjan).
S'exprimant auprès de journalistes, le ministre ivoirien de l'Intérieur,
Hamed Bakayoko, a évoqué ces incidents, mais a assuré que les "choses se
(déroulaient) bien dans l'ensemble".
L'opposition a appelé au boycottage du scrutin, reprochant au pouvoir de ne
pas avoir consulté ni l'opposition ni la société civile, ainsi que de vouloir
faire passer le projet "à la sauvette" avec une campagne de sept jours et une
diffusion faible du texte.
L'issue du vote de dimanche ne fait guère de doute, le taux de
participation étant le principal enjeu de ce scrutin.
En août 2000, six mois après le coup d'Etat de Noël 1999, la deuxième
Constitution ivoirienne avait recueilli 87% de "oui" pour un taux de
participation de 56%.
L'opposition, qui juge en outre le texte soumis au vote dimanche
"rétrograde" et "monarchique", et certains observateurs, estiment qu'il faut
que le pouvoir actuel obtienne au moins le même score pour que le nouveau
texte soit légitime.
"Voter est un devoir citoyen", a estimé de son côté dimanche le président
ivoirien Alassane Ouattara après avoir voté à l'école Sainte-Marie d'Abidjan.
"Tourner la page de la crise née de la Constitution de 2000 est quelque chose
d'essentiel pour le futur de notre nation", a-t-il ajouté.
"Nous nous attendons à ce que les populations sortent nombreuses pour voter
massivement le +oui+", a pour sa part déclaré l'ancien président Henri Konan
Bédié, principal allié électoral de M. Ouattara.

- 'Pour mes enfants' -

Dans la ville de Bouaké (centre-nord du pays) et dans quelques bureaux de
la capitale économique Abidjan, le vote a commencé à l'heure, vers 08h00
(locales et GMT).
"Je fais ça (voter, ndlr) pour mes enfants", a expliqué à l'AFP Soro
Seydou, 61 ans et réparateur de télévision à Bouaké, ancienne capitale de la
rébellion de Côte d'Ivoire.
De nombreux bureaux ont ouvert avec du retard en raison de l'absence de
membres de commissions électorales ou de matériel. Ainsi, au bureau N°1 de
l'école des Dauphins de Cocody à Abidjan, il manquait les enveloppes dans
lesquelles les électeurs doivent placer leur bulletin.
Les bureaux doivent normalement fermer à 18H00. Les résultats devraient
être annoncés avant jeudi. Une source au sein de la Commission électorale
indépendante tablait sur "lundi en fin de journée, mardi au plus tard".
"Il n'y a pas beaucoup d'engouement", notait avant le scrutin le chercheur
Meite Mamoudou, qui pronostique une "forte abstention", soulignant qu'il y a
"un fort taux d'illettrisme, donc les gens ont du mal à connaître le texte".
Selon le pouvoir, la nouvelle Constitution évacue notamment le concept
d'"ivoirité" en clarifiant les conditions d'éligibilité du président. Ses
détracteurs avaient reproché à M. Ouattara son origine burkinabè et contesté
son éligibilité (il n'avait pu se présenter que grâce à un décret).
Ce concept d'"ivoirité", qui visait les étrangers, notamment ceux
originaires du Burkina Faso voisin souvent présents depuis plusieurs
générations, a miné depuis le début des années 2000 la stabilité du pays.
Ce projet de troisième Constitution prévoit aussi la création d'un poste de
vice-président qui alimente tous les fantasmes. En outre, ce texte crée un
Sénat, institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et étend
le domaine de compétence du Conseil économique et social à l'environnement.
L'ensemble de l'opposition (deux coalitions distinctes) a appelé au
boycottage, tandis que depuis sa prison à la Cour pénale internationale de La
Haye, l'ex-chef des "Jeunes patriotes" Charles Blé Goudé a appelé à "un désert
électoral pour dire +non+ à cette imposture".
pgf/lp
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