Depuis un certain temps, un sachet d’eau en format carré est apparu sur le marché de Bamako et gagne en popularité de jour en jour. Mais…
Entre 25 et 50Fcfa, les sachets d’eau en plastique, de source et de fabrication inconnue pour la plupart d’entre eux, sont devenus pour la population bamakoise un mal nécessaire. Nombreux sont ceux qui produisent et vendent ces prétendues eaux minérales. «La vie ne m’avait pas donné beaucoup de chance jusqu’au jour où j’ai commencé à vendre cette eau. On peut dire que ça rapporte beaucoup», s’exprime une marchande d’eau, Fatim Boré. Elle affirme qu’il existe deux types de sachet, celui de 25 Fcfa et l’autre de 50 Fcfa dont le paquet est vendu à 350Fcfa pour les deux types.
L’eau est indispensable et surtout en cette période de chaleur, on ne peut s’en passer. Les Bamakois utilisent ces sachets d’eau sachant les nombreuses conséquences qu’ils peuvent provoquer et surtout en matière d’hygiène sanitaire. L’eau de ces sachets n’est pas filtrée. Elle est généralement tirées du robinet, avec comme seul composant du sel marin pour son conditionnement dans des emballages. Sur lesquels, il est estampillé : «Eau minérale naturelle». Certains sachets ne comportent aucune mention qui indique leur source. Nombreux sont les producteurs qui collaborent avec les jeunes gens qui partent à la quête des sachets utilisés pour les recycler.
«Quel laboratoire leur a permis de vendre de l’eau minérale ? Que dit le ministre de la Santé ?» s’interroge Djibril Dia, un chef de famille inquiet pour la santé de ses enfants. Dr. Amadou Coulibaly, médecin généraliste à la maternité de Niono, a son mot à dire : «Même si la production de ces sachets est autorisée par le laboratoire sanitaire, une fois qu’on les expose sous le soleil, ils ne doivent plus être consommés. Parce qu’en ce moment, ils dégagent une sorte de gaz qui pourrait causer des cancers dans l’avenir». Et d’ajouter : «Une loi interdisant le marché des sachets en plastique a été mise en place à cet effet.» Pour Moussa Diarra, consommateur, «Ces difficultés s’expliquent par le fait que la population du Mali est pauvre, chacun cherche à s’en sortir. On parle de loi au moment où la population vit dans de mauvaises conditions».
En tout cas, la production de ces sachets d’eau minérale est à revoir pour le bien-être de la population. Et pour cela, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, comme son nom l’indique, doit jouer son rôle. Sans oublier que l’ASCOMA (Association des Consommateurs du Mali) et ANSSA (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments) ne doivent pas être de simples spectateurs dans cette histoire…