La convention de Minamata était au centre d’un atelier national de lancement du projet d’évaluation initial sur le mercure et de formation sur son inventaire. Un atelier tenu les 24 et 25 octobre derniers au Grand hôtel Azalaï sous la présidence de M. Abdoulaye Berthé, Secrétaire général au Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable et en présence du représentant de l’ONG UNITAR et des honorables députés. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du renforcement institutionnel des gouvernements signataire de ladite convention pour son application des conventions sur l’environnement.
La salle de conférence du Grand hôtel Azalaï a abrité les 24 et 25 octobre 2016, un atelier national de lancement du projet d’évaluation initial de la Convention de Minamata sur le mercure et de formation sur l’inventaire du produit. Etaient présents à l’ouverture des travaux, le conseiller technique en charge de l’environnement au Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, M. Drissa Traoré, les honorables députés à l’Assemblée nationale, Lamine Théra et Togola et les partenaires techniques et financiers du projet.
Cet atelier s’inscrivait dans le cadre de la gestion et de l’évaluation des produits chimiques, des déchets toxiques et surtout à l’utilisation du mercure dans l’extraction minière artisanale et autres activités similaires en vue de la mise en application de la Convention de Minamata pour la sauvegarde de notre environnement. Une convention signé par le Mali en 2013 et ratifiée par l’Assemblée nationale le 25 avril 2016.
Dans son intervention, le représentant de l’Unitar (Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche), M. Jost Dittkrist, a mis l’accent sur les dangers de l’utilisation du mercure. Aux dires du représentant de l’Unitar, le mercure est un métal lourd hautement toxique qui représente une menace pour la santé humaine et l’environnement au niveau mondial. Avec ses divers composés, il présente une série d’effets graves sur la santé et est particulièrement nocif pour le système nerveux, la thyroïde, les reins, les poumons, le système immunitaire, les yeux, les gencives et la peau.
Le mercure peut entrainer aussi des pertes de mémoire ou des troubles du langage, et les dommages qu’il cause au cerveau sont irréversibles.
Pour lui, la Convention de Minamata sur le mercure est la première Convention internationale sur l’environnement et la santé adoptée depuis près d’une décennie. Elle porte le nom du lieu au Japon où, dans le courant du 20ème siècle, des milliers de personnes ont été empoisonnées par des effluents industriels contaminés au mercure, victimes de symptômes paralysant qui prirent le nom de maladie de Minamata. Après cette étape de sensibilisation, il sera procédé à une autre étape, celle de la mise en application rigoureuse de la convention, a souligné le représentant onusien.
Avant de terminer, il a remercié le Coordinateur du projet, Dr. Oumar Diaouré Cissé et son équipe pour les efforts déployés dans l’organisation de cet atelier et pour la diffusion des informations sur la Convention de Minamata.
Aux dires du Coordinateur du projet, Dr. Oumar Diaouré Cissé, après les campagnes de sensibilisation, il faut passer à la répression pour la mise en application des conventions. Il faut, qu’à la longue, qu’on arrête définitivement l’usage du mercure.
Dans son discours, à l’ouverture des travaux, le Secrétaire général du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a réaffirmé, dans le cadre de la gestion des produits chimiques et des déchets, que le Mali est en phase avec la mouvance environnementale internationale, à travers la ratification et la mise en œuvre des conventions, accords et autres traités. Il a salué le Fonds mondial de l’environnement (FEM) pour son appui qui a permis le financement du projet. Il a aussi mis l’accent sur les différentes conventions signées et ratifiées par le Mali dans le cadre de la protection de l’environnement. Parmi lesquelles l’exécution de la feuille de route, l’élaboration de la Politique nationale de l’environnement.
Aux dires de M. Abdoulaye Berthé, la Convention du mercure a pour objet la protection de la santé humaine et l’environnement contre les émissions et rejets anthropiques de mercure et de composés du mercure. Pour terminer, le secrétaire général a invité les participants à traduire en résultats concrets, les objectifs du présent de l’atelier. A savoir l’identification des gaps institutionnels en matière de gestion du mercure et l’établissement d’un mécanisme de coordination des acteurs ; le passage en revue de la législation en vigueur, prise de textes législatifs et réglementaires appropriés pour la mise en œuvre de la convention de Minamata ; et enfin l’établissement d’un profil national du mercure incluant une évaluation d’impact environnemental et sanitaire, basée sur l’inventaire. Cela, dans le but de réduire, voire éliminer l’usage, les rejets et les émissions du mercure dans la mesure du possible.
Cette rencontre de deux jours a été une occasion pour les participants de se familiariser sur la convention et avoir des connaissances sur l’inventaire du mercure sur la mise en œuvre de la Convention de Minamata. Un atelier dont la première journée a été consacrée au lancement et la seconde à la formation aux inventaires du mercure, suivant la méthode de la boite à outil du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).
Il faut noter qu’aucun pays ne peut seul contrôler les effets transfrontaliers du mercure : la coopération internationale est donc l’unique moyen de combattre ce fléau.
Avec l’adoption de la Convention de Minamata, la communauté internationale a franchi une étape décisive dans la lutte contre les émissions et les rejets de mercure et la menace qu’il fait peser à l’environnement et à la santé de millions d’individus à travers le monde.