Les principaux chefs d`al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et d`Ansar Dine, les deux groupes islamistes dominants dans le nord du Mali, sont réunis depuis hier dans la ville de Tombouctou pour évoquer leurs relations, a-t-on appris aujourd`hui de sources concordantes. « Les responsables d`Aqmi et d`Ansar Dine ont commencé jeudi une rencontre à Tombouctou pour parler de leurs relations futures », a affirmé un responsable du Haut Conseil islamique (HCI) à Tombouctou.
Le porte-parole d`Ansar Dine (Défenseur de l`islam, en arabe) dans la ville, Sanda ould Boumama, a confirmé la tenue de cette rencontre, sans fournir plus de précision.
« Ils ont commencé la rencontre dans le camp militaire de Tombouctou, ils sont tous là », a indiqué une source sécuritaire malienne jointe sur place. Selon des sources concordantes, l`Algérien Nabil Makloufi, qui coordonne les actions d`Aqmi dans les « katiba » (cellules combattantes) du Sahel, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, deux autres chefs d`Aqmi, participent à la rencontre.
Imposer « graduellement » la charia
Du côté d`Ansar Dine, le leader du mouvement, Iyad Ag Ghaly, est le chef de délégation. Ansar Dine prône l`instauration de la charia (loi islamique) dans tout le Mali et les jihadistes d`Aqmi opèrent depuis des années dans toute la bande sahélo-saharienne, y commettant des rapts, en particulier d`Occidentaux. Ces deux mouvements alliés sont en position dominante dans le nord du Mali, coupé depuis fin mars du pouvoir central de Bamako. Des rebelles touareg, qui avaient lancé l`offensive mi-janvier avant de perdre du terrain, sont également présents dans la zone, de même que divers groupes criminels.
Le chef d`Aqmi, Abdelmalek Droukdel dit Abou Moussaab Abdelouadoud, a conseillé à ses combattants du nord du Mali d`imposer « graduellement » la charia pour réussir la création d`un Etat islamique dans la région.