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L’Indépendant N° 3204 du 19/2/2013

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Le chef du commandement opérationnel, le Colonel-Major, Didier Dacko, à propos des bavures des soldats au nord : « Notre armée est à l’image exacte de notre pays. Le coup d’Etat a accéléré sa putréfaction »
Publié le mardi 19 fevrier 2013  |  L’Indépendant




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Les bavures supposées ou réelles des militaires maliens engagés sur la ligne de front semblent polluer l’atmosphère entre les armées malienne et française. C’est le constat fait par la correspondante de L’Express, Dorothée Thiénot, notamment lors des affrontements du 9 février dernier à Gao après l’infiltration des jihadistes dans la ville. Dans un article publié hier lundi par l’hebdomadaire français, notre consœur rapporte des propos édifiants de chefs militaires maliens qu’elle a rencontrés dans la cité des Askias. Ainsi, le chef du commandement des opérations, le Colonel – major Didier Dacko a affirmé tout haut ce que bien des Maliens pensent tout bas : « Notre armée est à l’image exacte de notre pays. Le coup d’Etat a accéléré sa putréfaction ».

Le dimanche 9 février, des jihadistes, après deux attaques suicides, s’infiltrent dans la ville de Gao, aidés par certains habitants. Ils attaquent ainsi les militaires maliens plusieurs heures durant, dans le cœur de Gao, une ville libérée deux semaines plus tôt. L’armée malienne appelle l’armée française, qui hésite à intervenir avant de finir par bombarder le commissariat de la ville, ex-siège de la « police islamique« , où s’étaient retranchés des djihadistes armés.

Après cette opération, un commandant de l’armée malienne regrette « toutes ces munitions gaspillées et tout ce boucan en ville, pour cinq hommes seulement! Si nous avions disposé simplement de quelques grenades lacrymogènes, ils seraient sortis de leur trou. »

Mais que s’est-il passé, au juste, le 9 février? Selon notre confrère, quand les troupes maliennes ont demandé l’appui des Français, il s’agissait, en priorité, de quadriller la ville et de procéder à des fouilles dans les maisons. Mais les militaires français ont refusé. Il semble, en substance, que Paris veut éviter d’être associé trop étroitement avec une armée soupçonnée d’être incapable de contrôler ses troupes et d’éviter les bavures.

Une attitude comprise par le colonel-major Didier Dacko: « Je ne leur en veux pas de ne pas être venus tout de suite. C’était la toute première fois que nos deux armées se trouvaient face à l’ennemi commun, sans réelle coordination. »

« Si l’armée française avait tiré à tout bout de champ, on l’aurait montrée du doigt et accusée de mettre en danger la vie des civils », estime Dacko.

Toujours d’après notre confrère : » Les officiers maliens soulignent que les « bavures » ne peuvent être évitées au sein de leur armée désorganisée, avec des soldats amers et violents, pour certains. Au sein des troupes, beaucoup reprochent à la population de Gao sa passivité lors de l’attaque djihadiste, au début de 2012 « . Les gradés, eux, sont plus pragmatiques: « Nous, militaires maliens, nous étions plus de 1000; en face, il y avait moins de 300 combattants. Nous devons être capables de faire notre autocritique », souligne le chef des forces spéciales maliennes, le commandant Abbas Dembélé.

Une refonte totale s’impose, ajoute Didier Dacko : « Notre armée est à l’image exacte de notre pays. Le coup d’Etat a accéléré sa putréfaction ».

La fièvre de la libération de Gao a laissé place à la peur. Ainsi, l’état-major malien enchaîne les réunions sur les mesures à prendre pour calmer des soldats parfois incontrôlables.

Youssouf Camara

avec L’Express

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