Les routes bitumées de Mopti sont, aujourd’hui, comparables aux passages des animaux dans les brousses. En effet, depuis un certain temps, les quelques petits kilomètres de routes bitumées, qui rendaient plus ou moins fière notre région sont désormais en état de dégradation absolue. Le seul souvenir de la Can 2002 représente l’infrastructure routière dans le quartier de Sévaré. Plus précisément a Banguetaba, il n’existe presque plus de route goudronnée. Or, le développement d’un pays commence par la valorisation des édifices publics qui en font sa fierté.
Mais quand on y réfléchit, on comprend tout de suite que les autorités locales n’en font pas du tout leur souci. Plusieurs accidents sont causés par ces routes qui font de nombreuses victimes chaque année, au vu et su des autorités. Les biens publics doivent être conservés et protégés comme un trésor rare. Souvent, nous voyons passer devant les policiers de la circulation des taxi-motos chargés de fers de construction dont le bout est trimballé sur le goudron. Le rond-point central de Sévaré, tout juste à côté du Lycée Hammadoun Dicko, ressemble plus ou moins à un champ de bataille. Le goudron qui longe le camp de l’armée de terre dans le secteur de Bamako-Coura, présente les mêmes symptômes.
Aucune route bitumée a Sévaré n’est à 100% praticable ni par les automobilistes, ni par les piétons. Les trottoirs qui servent de passage pour piétons sont utilisés pour former des ‘’grins’’ par les jeunes. Ces trottoirs servent à tout, en tout cas, sauf au passage des piétons. Personne n’ose se plaindre puisque certains responsables régionaux sont membres de ces grins qui encombrent nos trottoirs les petits soirs. Les marchands aux abords des axes principaux sont presque dans la circulation avec leurs marchandises qui sont souvent étalées sur le goudron. Aujourd’hui, les véhicules et d’autres engins à roues sont de plus en plus nombreux sur nos routes. Des routes qui ne répondent plus aux besoins des usagers.
Même si la restauration des routes se fait a la sauvette, comme si on obligeait quelqu’un à le faire. Et à chaque fois, se sont les mêmes endroits qui sont restaurés à ne pas finir. Quand allons- nous comprendre que le développement commence par les infrastructures routières ? Pourquoi les routes sont régulièrement réparées à Bamako et pas à Mopti , bref dans tout le Mali?
En attendant des réponses a ces questions, nos quelques petits kilomètres de routes bitumées continueront à se dégrader. Et à la longue, il ne nous restera plus que des pistes de latérite rouge comme dans le bon vieux temps ! A cette cadence, ne devrions-nous pas nous résigner à rejoindre les pays émergents à l’horizon 2025 ?