BERLIN - Le gouvernement allemand a approuvé mardi
l'envoi de soldats en soutien à la mission internationale pour sécuriser le
Mali, fixant à 330 militaires de la Bundeswehr le seuil maximum de sa
contribution, lors d'un conseil des ministres.
Jusqu'à 180 soldats au maximum participeront à la mission de formation et
de conseil à l'armée malienne de l'Union européenne, a indiqué le gouvernement
dans un communiqué. Parmi eux, jusqu'à 40 formateurs et 40 secouristes
pourront être mis à disposition. Un maximum de 100 autres soldats pourront
s'ajouter pour une mission de soutien pour notamment l'approvisionnement en
eau ou en énergie.
Selon des sources européennes, la contribution allemande à cette mission
est la deuxième plus importante, derrière la France. "Les soldats déployés ne
participeront à aucun combat ou opération militaire", a souligné le
gouvernement allemand dans son communiqué.
Par ailleurs, jusqu'à 150 soldats de la Bundeswehr pourront participer à
une mission de transport aérien en soutien à l'armée française. Il s'agirait
de transports de troupes africaines ou françaises et de ravitaillement
d'avions français en carburant.
"L'Allemagne apporte son aide maintenant pour que le succès français se
maintienne dans la durée", a souligné le ministre de la Défense Thomas de
Maizière. "Nous, Européens, avons un intérêt fondamental à ce qu'aucun havre
pour le terrorisme mondial ne se crée dans notre voisinage", a souligné son
collègue des Affaires étrangères Guido Westerwelle.
Le Bundestag doit se prononcer vendredi sur le projet de mandat. Mais un
feu vert est d'ores et déjà acquis.
Ce mandat pour l'intervention au Mali porte sur une durée d'un an mais
pourra être prolongé, a souligné un porte-parole du ministère allemand des
Affaires étrangères Andreas Peschke. "La formation (des troupes maliennes)
durera aussi longtemps que nécessaire", a-t-il affirmé, soulignant l'engagement de Berlin dans la durée.
Un porte-parole du ministère de la Défense, Christian Dienst, a indiqué que
le coût de l'intervention allemande au Mali était évalué à un total de 55,5
millions d'euros sur 12 mois.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont
formellement approuvé lundi le lancement de la mission de formation de l'armée
malienne, dont les premiers experts sont déjà à pied d'oeuvre à Bamako.
Sur le terrain, un premier contingent de 70 militaires européens est arrivé
le 8 février à Bamako, où il sera rejoint dans les prochaines semaines par
plus de 400 autres, dont quelque 200 formateurs.
Au moins 16 pays de l'UE ont annoncé leur participation à cette mission,
dont la France est la nation-cadre.