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Mali : le principe de l’absurdité et de la pusillanimité
Publié le mardi 19 fevrier 2013  |  Le Reporter




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Sur l’échelle de Richter de l’Absurde, 2012, Janvier et février 2013 auront vu notre pays réussir, voire dépasser tous les degrés supplémentaires, jamais atteints en la matière. On pourrait désormais, nous Maliens, souhaiter à chacun de nos hôtes la bienvenue, mais plutôt que dire «bienvenue au Mali». On choisira la sincérité de dire «bienvenue en absurdité».

Car, d’absurdes, notre Mali en regorge : on serait à même de faire bientôt le tourisme chez nous, dans un parcours où il est possible de vous faire visiter des lieux où, de l’aberrant au ridicule, du déraisonnable au burlesque, du loufoque au franchement pathétique, des hommes et des femmes se sont illustrés en absurdité et en total manque de courage.

Tenez, la dernière en date vient de sortir. C’est tout chaud : l’investiture du capitaine Sanogo comme président du Comité militaire de la réforme … (pardon, je ne connais pas le reste).

Au lendemain du 22 mars 2012, c’est cet officier sorti d’on ne sait où, surpris et enthousiaste par la gloire qui lui montait à la tête, voix enrouée, répondant à toutes les questions, qui affirmait aux micros qu’on lui tendait : «Je n’ai pas réussi à passer le Def –Diplôme d’études fondamentales». Et c’est à lui qu’il est confié la lourde et redoutable mission de reconstruire notre armée.

On n’a certainement pas retenu la leçon de la gestion individualiste d’un ATT qui avait juste réussi à passer le Def et qui méprisait tous les cadres qui avaient fait de longues études «inutiles, à ses yeux», car ne leur ayant pas permis d’être «président de la République» comme lui. Comment pourrait-on s’étonner, bientôt, de cette incohérence qui entraînera sûrement une faillite prévisible, préparée, cautionnée par cette investiture à la limite de la lâcheté d’un mari qui se laisse cocufier par son patron?

Franchement, devant vos miroirs posez-vous les questions. «Sanogo a-t-il les ressources intellectuelles pour planifier et rebâtir cette armée malienne? Est-il l’homme qu’il faut à ce poste ? Cette investiture n’est-elle pas l’expression de notre pusillanimité ?

Un pays ne se relève pas en posant, dès le départ, des actes qui respirent la fuite en avant. Le manque de courage politique qui nous fait imposer le capitaine, nous rattrapera bientôt car déjà, on a tous enfoui en nous, l’impression que Sanogo serait, dans cette structure combien capitale pour notre armée, un chef dépassé au-delà du 1+1=2 ! De plus, protocolairement, on n’a pas bien compris pourquoi il était en face du Premier ministre, juste à côté du président de la République par intérim, et tous les présidents des autres Institutions et ministres, loin derrière. Serait-il le vice-président tel qu’annoncé sur Facebook par certains internautes ?

N’oublions pas l’image qu’ont laissée Sanogo et acolytes au lendemain du 22 mars 2012 : cambriolages de toutes les caisses de l’Etat dont celle de la douane, de toute la Cité administrative ; braquages, effractions et spoliations multiples chez d’honnêtes citoyens… j’en passe. Ne mentionnons même pas la communication exécrable et absurde du capitaine Sanogo qui expliquait que l’armée se battait les mains nues. Toute chose qui a permis au Mnla de comprendre qu’il peut avancer plus qu’il ne craignait.

Dans la longue liste des absurdités, c’est le combat fourgué honteusement à chacun de nous, Maliens, entre les bérets verts et rouges au moment où… (Je m’arrête là, car vous l’avez mieux et largement dit avant moi). Pour autant, comment ne pas m’interroger en vous interrogeant en même temps, sur le qualificatif à donner à cette querelle qui ne finit pas ?

Absurde, est ma réponse ! Gagnés par l’amnésie, l’Alzheimer ou volontairement, les épisodes uniques au monde du 21 mai 2012 ou d’une pleureuse Sina Damba, implorant ses collègues de ne pas la laisser «emporter» comme un sandwich qu’on vient de commander.

Retenons simplement celui des 8, 9 et 10 janvier 2013, au moment où l’ensemble des Maliens s’angoissaient de la possibilité que Konna tombe entre les mains de terroristes.

Comment pouvait-on au même moment paralyser Bamako par des marches, des barricades et autres actes de vandalisme, sous prétexte de la non-tenue des concertations nationales ?

Mariko, Guindo, Dicko et Ibk (car, le Rpm était bel et bien de la marche) mesurent-ils, avec le recul, l’absurdité de leur démarche ou, comme semble s’enfoncer plus Dicko, ils l’assument ? Pourrions-nous terminer sans faire mention, comme disait Jeune Afrique, du «petit capitaine» obligeant, le soir du 10 décembre 2012, à la démission, un Premier ministre. CMD qui, somme toute, aurait eu plus de notoriété en jouant au rugby grâce à sa masse athlétique qu’à être un chef de gouvernement !!!

Allons-nous continuer à avaler à grandes lampées autant de honte, de couleuvres, d’absurdités, toutes plus élevées les unes que les autres, ou prendre notre courage à deux mains…aux élections de juillet ?

Haïdara Mamadou LAMINE
(Magnambougou)

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