En Afrique l’idéal démocratique est moins respecté sous prétexte de la variété des Etats dans l’organisation de la vie politique. Les principes démocratiques sont désharmoniés dans beaucoup de pays africains.
La colonisation nous a assujettit à des valeurs et réalités qui ne sont pas les nôtres, mais l’adaptation a été effective. Les indépendances nous ont ouvert les yeux, croit-on. Plus tard la démocratie née en Europe a été transplantée telle quelle sur le continent noir. Elle (démocratie) a œuvré pour nous léguer une capacité à prendre les choses en main.
En 1991, l’année des lumières démocratiques en Afrique, les populations souhaitent simplement la fin de l’autocratie, quand bien même que les discussions ont été sérieuses, histoire de s’assurer de la capabilité de l’Afrique à s’adapter aux réalités démocratiques, le pire n’a pas été évité.
Au Mali, la lutte démocratique a commencé en 1979 avec la création de PMDR (Parti malien pour la démocratie et la révolution). Les tumultes de mars 1991 ont conduit le pays dans une loge démocratique. Mais triste est cette réalité qu’en se référant à la déclaration universelle sur la démocratie adoptée par le Conseil interparlementaire lors de sa 161e session « la démocratie est un idéal universellement reconnu et un objectif fondé sur les valeurs communes à tous les peuples qui composent la communauté mondiale, indépendamment des différences culturelles, politiques, sociales et économiques. Elle est donc le droit fondamental du citoyen qui doit être exercé dans des conditions de liberté, d’égalité, de transparence et de responsabilité dans le respect de la pluralité des opinions et dans l’intérêt commun » ; le Mali est l’un de ces pays où la démocratie peine à réussir. Au vu des conditions dans lesquelles se démerdent la liberté d’opinion et de la presse, la transparence dans la gouvernance, la cohabitation sociopolitique dans la diversité…
Si la démocratie prône le respect de droit de l’homme, alors presque toute l’Afrique est condamnée à se déclarer non démocratique. L’un des points de la même déclaration citée plus haut dit ceci : « …la démocratie vise à préserver et promouvoir la dignité et les droits fondamentaux de l’individu, à assurer sa justice sociale… ». Où sont la justice et le respect des droits fondamentaux en Afrique ? Le régime dynastique et cinquantenaire qui fait régner l’arbitraire au Togo est une preuve de l’échec de la démocratie africaine.
Ce pays n’a jamais connu de démocratie. Des élections fraudées soutenues par la communauté internationale soldées par la perte de vies humaines, cas de 2005. Pays de la gabegie financière d’une minorité écrasante et des institutions et constitution partiale qui valident et soutiennent « l’invictoire » comme en avril 2015.
L’échec de la greffe démocratique de la vie politique de l’Afrique n’est pas du à l’inadaptation traditionnelle, mais plutôt à la volonté de certains à exercer de la démocrature ; transformant les rues des capitales africaines en mouroirs pour les citoyens. Il n’y a pas démocratie sans diversité, et il n’ya pas de diversité sans acceptabilité de l’opiniocratie. Mais le peuple dans son ensemble n’est pas souverain en Afrique « démocratique » sinon un seul individu ne ferait pas tirer sur ses concitoyens pour rester au pouvoir. Dans le sang des congolais Joseph Kabila, foule au sol la démocratie congolaise grâce une soif insatiable du pouvoir interminable. Apres avoir baratiné les peuple burkinabé en complicité des amis de la communauté internationale pendant plus d’une vingtaine d’années, le dictateur Blaise Compaoré a trouvé refuge en Cote d’Ivoire. La démocratie comme elle est conçue par l’élite africaine.