Le week-end dernier, notre reporter a écumé la zone du Ganadougou (Niéna, Zangorobougou, Soufiéna…). Le constat est amer et la consternation dépasse tout entendement. Et pour cause !
Samedi matin, 8h20, notre équipe de reportage s’immobilise devant la mairie de Niéna. Après les salamalecks d’usage, le maire, M. Sina Mamadou Diallo, entouré de ses proches collaborateurs nous ont accueilli. L’objet de cette visite inopinée était de comprendre les raisons qui ont conduit aux affrontements début janvier entre les Diallo (propriétaire terriens et les Sangaré, leurs hôtes depuis des décennies).
Dans cette affaire qui a vu un habitant de Tondjila perdre la vie après l’incendie de leur village (à 90%), mettant autorités administratives et politiques devant un fait majeur et gravissime, approcher les uns et les autres est difficile tellement les dégâts sont importants : saccages de biens, des blessés, un mort à Tondjila tout comme l’exode dans la brousse des populations de cette localité et celle de Zangorobougou voisine. Demander au Maire Sina des explications, c’est réveiller ses rancœurs lui dont la mère est Sangaré et le père Diallo.
N’en parlons pas de certains de ses collaborateurs. Tous sont abattus et déboussolés par le drame qui vient de frapper de plein fouet le Ganadougou, cette zone géographique qui faisait al fierté de la troisième région de part l’entente et l’abnégation des populations cosmopolites même si la majorité demeure les Diallo, patriarche de leur état. Donc propriétaire terrien.
Onze missions communales pour rien
En tout cas, l’équipe communale que nous avons rencontré, prône le dialogue et met garde tout esprit de vengeance des uns et des autres après avoir envoyé plus de onze (11) missions sur el terrain pour tenter de rapprocher les uns et les autres. En vain. En clair, M. Sina Diallo et son équipe joue à, l’apaisement face une situation qui n’a que trop durée.
Tenez-vous bien depuis 2009, les rancœurs se sont ravivés entres les différentes communautés. Surtout les Diallo et les Sangaré. Pourtant, la mairie s’est toujours investi et rendu compte sans succès. En fait, il est déploré chez les ressortissants de Niéna installés à Bamako de n’être jamais intéressé aux problèmes du Ganadougou. Et pour cause, absence d’assistance surtout dans le problème de Tondjila qui a été politisé par certains qui voyaient une occasion de régler des comptes. Vice versa.
Les autorités dans cette affaire ne se sont pas assumées
Quant aux autorités administratives, leur laxisme est décrié partout nous sommes passés. « Les autorités dans cette affaire ne se sont pas assumées puisque nous nous sommes toujours adressés à elles chaque fois qu’un problème se posait », martèle M. Oumar Diallo, petit fils du Patriarche à Soufiéna, situé à 18 km de Niéna.
M. Driassa Diallo de Touila : « Durant quatre ans, il y a eu des échanges sur la problématique des terres pour ramener les Sangaré à la raison, en vain ».
« Ce problème trouvera une solution qu’avec l’implication du gouvernement. Je me suis toujours adressé à nos autorités dans cette affaire », a dit le Patriarche Bourama Diallo, âgé de plus de 106 ans.
Pour le Président de l’Association « Ben Kadi » de Zangorobougou basé à Bamako, M. Soumaila Diallo : « C’est déplorable. Dans cette affaire, il y a eu un manque d’écoute et de contacts assidus. Il y a eu un manque de coordination pour éviter la division, le drame de Tondjila ».
Le maire Sina promet de se ressaisir
Enfin, le maire Sina promet qu’ils vont se ressaisir afin que le drame de Tondjila ne se répète plus jamais dans le Ganadougou. Il s’agit en synergie avec toutes les parties pour régler définitivement ce problème qui vient de ternir l’image du Ganadougou.
Il faut dire, que depuis le décès de feu Sidi Diallo, la relève pour rassembler les fils du Ganadougou sur la valeurs sociétales de cette zone géographique de la troisième région où vivaient en symbiose les communautés des Sangaré, Sanogo, Diarra, Sidibé, Diakité et bien d’autres autour des Diallo, propriétaire terrien depuis des siècles.
Mea culpa des acteurs
Pour un cadre politique de Sikasso et non le moindre pour éviter une telle catastrophe, il faut tous les protagonistes sachent reconnaitre leurs tords et se réconcilier afin de sauver les générations futures. « Ce qui facilitera le travail des autorités. Sans ce mea culpa des uns et des autres, ce conflit qui vient de connaître un point culminant ne connaîtra pas de fin », a conseillé notre interlocuteur.
Ce qu’il faut retenir dans ce drame du Ganadougou, c’est le silence des ressortissants basés à Bamako et le laxisme des autorités de la région.
De nos jours, le remords est palpable chez tous les acteurs. Mais il va falloir qu’ils facilitent les démarches de la mairie et les autorités régionales et préfectorales.
(Nous y reviendrons prochainement)